La mort dramatique d’une petite fille. Des parents éplorés qui quittent la ville pour surmonter leur deuil en recommençant une nouvelle vie à la campagne… L’ouverture de "Wake Wood" ressemble fortement au début de "Ne vous" retournez pas (aka "Don’t Look Now", 1973), le chef-d’oeuvre de Nicholas Roeg, véritable pierre angulaire du cinéma d’épouvante britannique. Une référence qui semble clairement assumée et par laquelle Gabriel Byrne ne se laisse pas intimider. Malgré tout, l’histoire qui suit cette entame est bien loin d’approcher l’intensité de ce classique méconnu en France.

Dans "Wake Wood", pas de gondole, ni de ciré rouge : l’histoire se déroule dans un bled irlandais paumé, auquel le film doit son titre. Patrick, est vétérinaire, et Louise, sa femme, pharmacienne. Les cordonniers étant les plus mal chaussés, ce sont les villageois qui les aideront à soigner leurs blessures, et à se reconstruire après la tragique disparition de leur petite Alice.

Le couple surprend un soir un étrange rite païen, et ne va pas tarder à en connaître l’objectif. On pense alors à une autre pièce maîtresse de l’horreur british, "The Wicker Man" (de Robin Hardy, sorti en 1973, la même année que Ne vous retournez pas), dans lequel un policier venu de la ville débarquait sur une île pour enquêter sur la disparition d’une fillette, et découvrait les moeurs étranges des insulaires. Mais, là encore, Byrne n’arrive pas à doter son film de la même étrangeté intense, et la comparaison ne tient pas la distance.

"Wake Wood" est assez plan plan et abat assez vite toutes ses cartes. Quelques frissons passent par moments, mais il faut attendre un certain temps pour que la machine commence à décoller. Le tout pour se conclure sur un plan en forme de queue de poisson, assez facile et tiède. On reste sur sa faim, avec une impression mitigée. "Wake Wood" est fréquemment cité comme le meilleur film produit par le légendaire studio Hammer depuis que celui-ci a repris du service en 2008. On peut cependant facilement lui préférer l’élégant "La Dame en noir".

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le 17 oct. 2012

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