Très bonne surprise de fin d’année 2011 pour les uns, de début 2012 pour les autres, Warrior parvient facilement à se distinguer dans le genre du sport de combat.

Commençons d’abord par les points qui peuvent apparaître décevants. Ils se situent surtout dans le scénario. C’est vrai, Warrior est avant tout un film de bagarre, qui fait de l’action son principal atout et conséquemment l’écriture n’est pas forcément un chef d’oeuvre. Ne nous aveuglons pas, on regarde Warrior pour voir de la baston. L’histoire peut donc paraître un peu niaise au premier abord. On peut avoir peur de perdre son temps dans les dialogues entre mari et femme ou entre père et fils. Beaucoup d’autres éléments, sur lesquels nous ne perdront pas de temps, peuvent également donner une impression de "déjà vu" et sembler caricaturaux.
Relevons en outre quelques éléments peu réalistes : il est peu probable que 2 frères non professionnels se retrouvent dans l’évènement du siècle qui réunit les 16 meilleurs combattants mondiaux ; il est également peu probable que 3 de ces 16 sportifs viennent de Pittsburgh.

Mais passons. Ce n’est clairement pas là que se trouvent les bons côtés du films. Car les bons côtés du long métrage sont nombreux si on réussit à ne pas trop se concentrer sur l’originalité du scénario.
Soulignons pour commencer la très belle maîtrise du temps. Le scénario gère bien la tension et parvient à ne jamais trop s’attarder. Il est bien vrai que Warrior fait beaucoup de réchauffé : relations familiales, l’alcoolique anonyme, scènes d’entraînement, discours de coachs, présentation du grand méchant russe, la réconciliation entre le gentil et méchant frère. Tout y est, mais sans longueur ! Le temps imparti à chacun de ces moments est bien mesuré. On ne perd pas de vue le but du film, les scènes de combat, mais on réussit quand même à ajouter autre chose sans y perdre trop de minutes. Warrior fait de tout, mais ne souffre pas de longueurs. Les plans s’enchaînent assez rapidement, et le rythme ne s’essoufle pas. Premier soulagement donc, pour tous ceux qui auraient peur de se voir servir trop de scènes clichés et larmoyantes. Si certains moments pourraient être catalogués ainsi, le trait n’est jamais exagéré.

Rajoutons-y les très bons choix dans la présentation des personnages. S'ils sont nombreux et souvent survolés (le coach de Brendan, ses élèves, sa femme, son directeur etc...), le film réussit à les impliquer suffisamment dans l’histoire.

Par ailleurs, le scénario a beau être simple, on a pas moins envie d’y croire. Les combats sont finement filmés, le contraste de lumière entre le ring et les spectateurs est bien dosé. Chaque bagarre dégage une vraie impression de mouvement, de dynamisme. On a souvent l’impression d’être au coeur des affrontements, on a l’impression de regarder une vraie compétition en live. Si l’action n’est pas aussi impressionnantes que dans d’autres films (par exemple Undisputed), elle n’en est que plus réaliste.

Il semble de plus que chaque tentative pour apporter une dimension épique aux parcours des deux frères fait mouche. La BO est excellente, Beethoven et l’hymne des US Marines réussissent à vous plonger encore plus dans l’ambiance. Les brèfs extraits de journaux télévisés parviennent à vous donner l’impression d’un évènement à l’échelle planétaire. Les supporters s’y ajoutent également, que ce soit la femme de Brendan, les élèves ou le directeur du lycée, ils nous donnent vraiment l’impression qu’il se passe quelque chose de grand, d’important. D’où l’excellente gestion de la tension que j’évoquais au dessus. La souffrance de Brendan contre le russe, ou celle des deux frères lors du combat final achève de lui donner ce ton épique, cette illusion du parcours du combattant.

Pour finir, il faut bien sûr saluer la très belle performance de Tom Hardy. Après The Dark Knight Rises, Lawless ou encore Inception (n’ayant pas vu Bronson), on peut dire que l’acteur anglais excelle dans le mélange de la brute et du type classe. Son rôle est peut être un poil caricatural, mais ses jeux de visage, ses regards d’hommes fous et la sensation de puissance qu’il dégage soutiennent très bien le personnage sombre qu’on lui demande de jouer.
Warrior fait donc de tout mais n’abuse de rien. Le temps et la tension sont joliment gérés, et le film bénéficie ainsi d’un très bon rythme. Le scénario n’est pas en reste, peu original mais pas ridicule, la relation entre frères est sans doute la nouveauté dans l’histoire. Portés par de bons acteurs avec des personnages un minimum fouillés, Warrior fait sans aucun doute parti de mes films d’actions préférés ! ... avec Mad Max 2... d’ailleurs j’attends impatiemment la sortie du prochain Mad Max avec Tom Hardy !!!!
Panenka
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le 4 août 2014

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