"Lancé en ouverture de la section Panorama à la 75e Berlinale, puis projeté au BIFFF, Welcome Home Baby marque le retour d’Andreas Prochaska avec un film profondément angoissant sur l’abjection de la grossesse et les rôles sociétaux assignés aux femmes. Le réalisateur autrichien y mêle des thématiques déjà explorées dans sa filmographie avec une atmosphère aussi pesante que celle de Rosemary’s Baby."
"Welcome Home Baby reprend ce principe du couple isolé en pleine Autriche rurale, découvrant peu à peu que leur venue n’a rien d’un hasard. [...] Sans détour, un climat de plus en plus étrange s’installe autour de Judith et Ryan, acculés par la présence à la fois physique et psychique des villageois. Leur bienveillance, froide, cache bien des secrets – tout comme la cicatrice sur le torse de Judith. Le temps se dilate, les visions se répètent, de plus en plus soutenues. Celle qui était venue rompre avec un héritage maudit découvre une terrible machination : la naissance imminente d’un enfant voulu par la maison elle-même, qui semble hantée, au sens littéral comme symbolique."
"Prochaska et sa directrice photo Carmen Treichl misent tout sur l’aspect visuel, en faisant du cadre le seul véritable axe de narration. Un pari risqué, d’autant que le scénario, lui, reste assez mince. Le film revendique une expérience psychologique et sensorielle, à la manière de Suspiria, usant de plans d’inserts et de petits glitches numériques pour renforcer l’aura surnaturelle de la forêt. Bien aidé par l’interprétation intense de Julia Franz Richter, le film parvient à ne pas perdre totalement son public, notamment lorsqu’il recentre la question du corps féminin et de son contrôle."
"Il en résulte un film inégal, mais pas dénué d’intérêt. Porté par une ambiance visuelle soignée, une interprétation habitée et quelques séquences puissantes, il parvient à maintenir l’attention, surtout pour les amateurs de genre exigeant. Sans révolutionner son sujet, Welcome Home Baby s’inscrit comme une proposition atmosphérique intrigante, qui mérite d’être vue, ne serait-ce que pour sa manière d’aborder le corps féminin comme un territoire hanté."
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