Woody Allen de retour en ses propres clichés

Parmi les films de Woody Allen, Whatever works marque une pause importante dans l'incursion dans le genre policier et/ou dramatique (Match point, Le Rêve de Cassandre, Vicky Cristina Barcelona).

Retour aux comédies existentialistes comme en atteste la musique de fond portée par fanfare et trompettes.

Soit dit en passant, dans la décennie précédente, Woody Allen a été également musicien dans son jazz band « New Orleans » qui a eu droit à une tournée mondiale.

Donc comme d'habitude, 2 prismes pour comprendre l'oeuvre du réalisateur :

- Woody et les femmes,

- Woody et la psychanalyse.


Woody et les femmes

Elle est blonde, jeune et jolie (selon les canons de la fin du XXème siècle).

Non ! Il ne s'agit pas de Scarlett Johansson (qui a joué dans les précédents films).

Ici, Evan Rachel Wood est enthousiaste et regarde la vie avec béatitude.

Elle n'a évidemment pas de talent intellectuel particulier.

Elle a même le goût absurde de "flasher" sur un vieux schtroumpf, ni riche, ni agréable ou même avec du sex appeal.

Et comme d'habitude, Woody Allen met donc en scène un personnage masculin (Larry David) finalement assez proche des rôles qu'il embrassait dans les années 70 (avec un brin de misanthropie supplémentaire) pour exploiter ses archétypes caricaturaux :

- la femme séduisante vouée à une vie frivole et/ou romantique ;

- l'homme au savoir intellectuel noyé dans ses débats existentialistes.

Compliqué pour Evan Rachel Wood avec un tel personnage ou encore Patricia Clarkson (en belle mère nymphomaniac) de sauver le film !


Woody et la psychanalyse.

Dès la première scène, les ressorts du film sont annoncés par Larry David : les spectateurs serviront d'analystes au principal protagoniste, notamment à travers les nombreuses prises à parti de l'acteur face caméra.

Et les thèmes évoqués seront :

- le sexe et l'amour,

- l'absurdité de la vie et l'absence de rédemption par la religion.

Evan Rachel Wood est également "l'infirmière" d'un vieux schnock plein de rancœur et guère aimable.

Et c'est peut-être ici que le bas blesse le plus : comment apprécier un film dans lesquels les personnages sont égocentriques et peu engageants ?

Bref, avec ou sans lui et malgré quelques bons mots, ce film de Woody Allen ne passe pas la seconde en terme d'intérêt humaniste et ne parvient pas à dépasser ses propres clichés.

Raider55
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le 5 mars 2023

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