Un étrange mélange entre Cabin Fever, John Carpenter et un film d'auteur

Une menace invisible arrive (l'antéchrist) et des symptômes bien réels sont là. C'est le point de départ de ce film fiévreux qui ne lésine pas visuellement, sur le répugnant de la maladie. Si vous êtes hypocondriaque, ce film n'est clairement pas pour vous. Le mal contamine comme un virus et ronge toute votre humanité, vous transformant en disciple du diable.

La force de ce film est clairement de s'éloigner des sentiers balisés de l'horreur : pas de zombies, pas de lévitations, pas de vomis sur prêtres, pas de vampires, pas de nanas à poil... bref ici on est ancré dans la campagne argentine avec ses croyances locales et ses codes. On est dans un dépaysement total au début, en ne sachant pas qui est le pourri, ni pourquoi il ne faut pas tirer à l'arme à feu. On ne sait pas non plus ce qui est de l'art, ni du cochon mais petit à petit, on y adhère sans s'en rendre compte que la contamination nous touche aussi.

Le film lorgne néanmoins sur pas mal d'influences comme le Body Snatcher, le village des damnés, l'antre de la folie et prince des ténèbres dans son fond parce que dans la forme c'est très épuré.

Un film qui ne fait pas peur mais qui sait divertir sans user de jumpscare et autres artifices de montage. Un film étrange, que j'ai regardé sans déplaisir.