Voici un invité de dernière minute qui a su se faire remarquer malgré une sortie bien tardive, couplée avec celle du dernier boulet de canon signé Ridley Scott, j’ai nommé Exodus : Gods and Kings. Whiplash est l’un de ces parfaits outsiders loués par la critique et dont le succès va se bâtir grâce au bouche à oreille. C’est donc ma curiosité insatiable qui m’a mené à découvrir ce film et à comprendre ce qui lui donne autant de crédit.

Whiplash signifie en anglais “coup de fouet”, un point important à souligner pour situer le contexte du film. L’histoire est, d’apparence, simple et a, d’emblée, un goût de déjà vu. Nous faisons la rencontre avec un jeune batteur relativement doué, qui vient d’intégrer l’un des plus prestigieux conservatoires de musique américains. Celui-ci s’entraîne tous les jours seul, et fait un jour la rencontre fortuite de Terence Fletcher, un professeur tyrannique au tempérament bien trempé. Celui-ci va remarquer Andrew Neiman et le tester, jusqu’au bout.

En effet, tout le film s’articule sur le véritable duel qui oppose l’élève au professeur, où le second va multiplier les attaques psychologiques pour mettre son élève dos au mur et l’obliger à repousser ses limites. Dans cette véritable guerre des nerfs, nous assistons à l’évolution radicale de l’élève, qui passe de jeune bonhomme timide à compétiteur acharné prêt à tout pour obtenir sa place dans le groupe. De l’autre côté, le professeur affiche un tempérament très lunatique extrêmement déstabilisant, oscillant entre les phases de tuteur bienveillant, et celles de tortionnaire sans pitié, sous les traits d’un J.K. Simmons qui a trouvé un rôle lui correspondant à merveille.

Grâce à des acteurs au sommet de leur art, Whiplash nous propose une histoire sur le dépassement de soi, ainsi que la volonté d’atteindre ses objectifs, mais surtout, de viser au-delà. Nul doute que nous pourrions contester les méthodes de ce professeur tyrannique, mais cela donne du renouveau à ce type de film. En effet, Whiplash ne se contente pas de nous faire suivre une histoire stéréotypée où le héros possède un don insoupçonné qu’un professeur bienveillant va aider à dévoiler au grand jour, mais bien celle d’un jeune homme qui a un potentiel et un but, et qu’un professeur va casser et traîner dans la boue pour, justement, tenter de le faire éclater au grand jour.

Ce film ne laisse pas vraiment de place à l’empathie, et se concentre davantage sur l’acharnement et la ferveur. Pas de jolie histoire à l’eau de rose donc, mais bien une leçon sur la capacité à ne jamais abandonner !

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le 1 janv. 2015

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