Rare sont les films comme Whiplash, capable aujourd'hui de ne pas vous faire détourner l'œil de l'écran pendant près d'une heure et quarante minutes.
Grosse surprise, qui s'associe à un gros coup de cœur également, tant le film de Damien Chazelle est intense musicalement et émotionnellement. Pourtant écouteur occasionnel de jazz et de soul, je ne connaissais pas le standard de Hanks Lévy, Whiplash, et il s'est imposé tout au long du film comme l'un de mes coup de cœurs musicaux. Mais Whiplash, c'est plus que de la musique, c'est la personnification du soul, de l'âme de la musique à travers les personnages d'Andrew et de Terence Fletcher. C'est la relation tendue entre un fils élevé par son père et abandonné par sa mère (et dont le père a du compenser cet aspect affectif maternel) et un professeur tyrannique en la personne de J.K. Simmons. Ce dernier réalise une performance inédite et magnifique et prouve qu'à 60 ans, il est au sommet de son art. Adieu le rédacteur (déjà tyrannique) de Peter Parker, ou le personnage ubuesque de Burn After Reading, ce rôle l'as définitivement fait entrer dans la cour des plus grands et permise grâce a sa victoire à l'Oscar du meilleur acteur de second rôle pour ce personnage, de se faire connaître de tous. En poussant u delà des limites celui qu'il voit comme le Charlie Parker et en adoptant sa dite "méthode de Bobby Jones", il transmet son amour en se faisant détester. Le personnage est atypique et entier, et malgré son caractère infâme, nous fait l'aimer pour ce tout.
D'un autre côté il y a Miles Teller, qui depuis The Projet X, où il jouait son propre rôle et s'était fait connaître, enchaine encore un rôle à risque (dans la lignée de The Spectacular Now), qui cette fois-ci récompense son audace. L'acteur est un de mecs préférés, jeune, pétillant et surtout juste dans tous les rôles qu'il choisit, interprétant chaque rôle comme s'ils était le personnage et surtout jusqu'alors non associé à un personnage en particulier. Pas de Blockbusters, mais des films plus "d'art et essai", à l'image de Whiplash qui, il y a un an débutait le parcours merveilleux qui est le sien aujourd'hui à Sundance. Un parcours que la plupart imaginait moins glorieux, et ont Cannes puis les Golden Globes et les Oscars ont consacrés.
Au final, peu de choses à rajouter si ce n'est que Whiplash est mon coup de cœur 2015 et le film à aller voir absolument !