Quel meilleur moment pour regarder un film sur une personne qui plaque tout pour se donner une nouvelle chance en empruntant l’un des sentiers de randonnées les plus iconiques de l’Amérique, que d’être soi même en train de barouder dans les montagnes. Quand en plus cette œuvre est portée par le réalisateur des très sympathiques Dallas Buyers Club et Demolition, Jean-Marc Vallée, et une Reese Witherspoon bien trop rare sur nos écrans, le pas est facile à franchir.
On pourrait initialement penser à une version féminine de Into the Wild, mais si les images sont effectivement similaires, donnant la part belle aux décors naturels et à la splendeur de la côte Pacifique, la construction narrative est elle assez différente. On suit ainsi en parallèle le parcours physique du présent et la reconstruction psychologique de Cheryl, meurtrie par la spirale auto-destructrice dans laquelle elle s’est enfoncée. On a ainsi le droit à une palanquée de flashbacks qui livrent au compte-goutte les raisons de cette entreprise. Un procédé assez éculé bien que plein de sens, et dont on a très vite compris les tenants et aboutissants, empêchant toute forme de surprise.
Alors on déroule le trail en se mettant dans un fonctionnement automatisme. Et si au final, on est pas déçu du voyage, on est pas non plus transporté.