Ce film est une sorte d'essai sur le mal. Le véritable "héros", le véritable intérêt du film c'est le tortionnaire, sorte de Redneck chasseur de kangourous ventripotent, sadique et sexuellement dérangé...
Dés son apparition la réalisation met tout en oeuvre pour iconiser ce sacré fils de pute, allant jusqu'à le transformant en une espèce de légende de l'ouest australien lors d'un dernier plan évocateur...

Ok pourquoi pas mais alors pourquoi mettre autant de temps à le faire arriver ? Pendant 45 longues minutes le film reste sur les 3 jeunes lors de séquences dont on n'a pas grand chose à faire. Tout ceci ne distille pas d'ambiance et n'approfondit pas les personnages autant qu'on le voudrait. Fallait il vraiment autant de temps pour si peu de choses ? Une volonté naturaliste ? Ouais bof...

Une fois le salopard en lice le film démarre vraiment en un premier face à face pacifique mais crucial puisque le méchant se confie sincèrement a ses victimes avant de les torturer. Cette fascination du mal est un des points les plus intéressant du film mais à côté de ça le scénario accumule les curiosités. Pourquoi ne pas tuer le vilain alors qu'il gît inconscient au sol ? Pourquoi descendre dans un puits alors qu'on cherche une voiture (j'ai beau ignorer les moeurs australiennes je les imagine mal garer des voitures au fond d'un puits) ? Pourquoi faire des ellipses sur le devenir de certains personnages ? Cela ruine un peu l'intérêt que l'on peut porter aux victimes...

Alors il y a des très belles images c'est vrai, merci le chef-op. Il y a un ton et des partit-pris distant plus proche du film d'auteur que du film de genre basique. Cependant certains choix semblent vain (comme un plan insistant sur une éclipse dont l'utilité, à cet endroit du montage, est assez mystérieuse) et étouffent le côté viscéral ou primaire du film...

Un film clairement boiteux dont la première moitié est inutile et qui propose, lors de la seconde, un joli portrait d'enculé de première catégorie... Le film loupe un peu sa cible faute de raccorder les wagons d'une façon ou d'une autre, ni logique ni suffisamment abrupte le basculement de l'histoire laisse clairement une mauvais impression.
Un survival d'auteur qui veut apporter une réflexion mais qui aurait mérité d'être plus viscéral, l'émotion arrivant finalement en second derrière la fascination du réalisateur pour sa "créature". Frustrant donc.
Vnr-Herzog
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le 28 sept. 2010

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