T'as une poussière dans l'oeil, laisse-moi te l'enlever.

Avant toutes choses, il est important de parler des conditions de visionnage particulières qu'ont imposé un tel chef d'oeuvre, car il faut bien l'avouer tomber par le biais d'un éclairage des plus lumineux sur un film érotico-policier taïwanais du début des années 80 ce n'est pas le genre de chose qui arrive tous les jours, d'autant plus lorsqu'entre deux morceaux de funk le film s'amuse à donner dans les références musicales au cinéma hollywoodien le temps d'un combat de sumos ; aussi j'avoue que devant mon incapacité à trouver une quelconque localisation occidentale je me suis rabattu sur la version originale non sous-titrée, et pourtant, heureux hasard de l'universalité du film bas de gamme, je n'ai pas eu à m'user l'esprit pour comprendre.

Mais que nous narre donc ce film ? et bien faute d'avoir réussi à jouer dans la cohérence, The Nude Body Case in Tokyo en fait des caisses et accumule les personnages inutiles dans le but de meubler comme il peut une histoire pourtant bien partie d'une jeune chinoise qui débarque à Tokyo pour y retrouver une amie qui se trouve être mêlée à un trafic de drogue avec des gangsters qui vont la réduire à l'état de prostituée, la jeune chinoise n'aura donc d'autre choix que d'essayer de venir en aide à son amie et tout ça devra se faire à la tatane. Dit comme ça, ça n'a pourtant rien d'affreux, et pourtant...

Oui pourtant, le film loin d'être le pire navet jamais exprimé joui d'une qualité technique absolument atroce. J'avais déjà évoqué le film Jaguar Force connu pour l'effroyable qualité de sa localisation française avec un doublage fait par des doubleurs chinois à Hong Kong, ce film en est une douce comparaison lorsque vient la question de la voix et de la musique. La technique est certainement le pire défaut de ce film. Je passerai aisément sur les problèmes de colorisation folle que j'impute en partie à la mauvaise qualité de la cassette qui a servi à faire le VHS-rip du film (le 144p y'a que ça de vrai les enfants !) et préfèrerai me concentrer sur le reste, en premier lieu le son : s'il déraille et que sa capture est si caractéristique de la mauvaise qualité de l'époque, ça n'excuse pas les horribles coupes de scènes et le montage sonore foireux qui en résulte et qui nous est offert pendant tout le film.

Et puis il y a les acteurs, oh pas des génies, juste ce qu'il faut au milieu d'autres qui cabotinent sans talent avec une ou deux têtes d'affiche dans un scénario typique des années 80; et il y a l'enchainement, c'est long, quoi qu'enjoué à certaines scènes, et cela se taille même le luxe des plus bourrins d'envoyer une pique nationaliste mal fichue au japon.

la leçon est la suivante : chinois=gentils; japonais=méchants, n'allez pas cherchez plus loin.

Mais alors qu'est-ce qui plait dans ce film ? un nichon furtif, un scénario décomplexé, j'ose à peine dire débridé de peur que l'on m'imagine faire du mauvais esprit, et des scènes qui mériteraient de figurer dans un panthéon du cinéma bricolé avec amour. Enfin surtout la dernière demi-heure qui rachète plusieurs points au film en nous offrant en plus d'une scène du bain des plus prudes un alignement délicieux de femmes qui ne trouve rien de plus discret pour aller attaquer une armée de mafieux que de s'habiller en bikinis.

C'est beau...

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le 17 avr. 2014

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Crillus

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