42eme film de l’année 2021, je dois être l’un des derniers à émettre un avis sur ce film étant donné que tout le monde semble l’avoir vu en avance^^
On suit les aventures de Diana Prince, alias Wonder Woman, la plus célèbre des amazones devenue sur le tard une super-héroïne dans notre monde et qui des décennies après la Première Guerre mondiale, continue encore et toujours ses interventions héroïques mais qui voit durant l’année 1984 apparaitre un mystérieux artéfact hautement convoité par des personnes redoutables qui ne tarderont pas à croiser sa route.
Je préfère le dire tout de suite, ce film n’est pas mauvais en soit mais seulement déceptif au regard du premier opus et de la vision plus guerrière proposée dans les métrages de Zack Snyder.
Ici, la réalisatrice s’est plus orientée vers la ligne directrice de la série télévisée de l’époque mettant en scène Linda Carter qui a rendu le personnage populaire auprès du grand public.
Cette vision, bien plus familiale et légère n’a pas plus (euphémisme vu la note apocalyptique) mais je ne peux pas personnellement dire qu’il y a trahison de l’identité du personnage.
En effet, Patty Jenkins faisant appel au Lore du personnage (lasso, armure en or, avion invisible, pouvoirs, némésis…) et dont les aventures étaient durant longtemps composés dans cette tonalité simpliste (DC l'adoptant aussi suite à la censure de l’époque rendant difficilement gérable ce double héritage de nos jours contrairement à Marvel n’ayant quant à eux qu’à perpétuer la ligne de conduite originelle, à savoir cibler les jeunes populations).
Concernant le métrage WW84, je trouve qu’il y a encore les mêmes choses qui se répètent vis-à-vis du premier opus, c’est-à-dire que les 2/3 (voir ¾) sont d’assez bonnes factures (surtout WW) mais que le climax final laisse un gout amer tant il est moyen (WW) voir bancal pour WW84. La réalisatrice semblant avoir du mal à conclure un récit.
En parlant de l’intrigue, si celle-ci est globalement intéressante, se permettant d’allonger les temps l’exposition pour s’attarder sur la situation des personnages, leurs caractérisations (notamment émotionnelles) afin de les planter dans un décor tout en montrant les dynamiques entre eux dans un jeu de «set-up, pay-off» du bon scénariste, mais celle-ci semble pédaler dans la semoule lorsqu’il s’agit d’accélérer en enchainant les maladresses voire légèrement caler pour conclure (avec des scènes fleurtant avec le ridicule aka le grand envol et la grande révélation).
Selon certains échos que j’ai eus, ces difficultés pourraient s’expliquer en partie par des problèmes de production et d’ingérence du studio, celui-ci essayant de faire dans le « Damage control » suite au mauvais retour critique de son DCEU (expliquant le report du film d’un an avant même la pandémie, celui-ci devant sortir initialement en 2019) et cherchant à tout modifié notamment vis-à-vis de la conclusion pour la rendre encore plus «Family friendly» ce qui expliquerait les petites anomalies que j’ai détecté mais aussi cette impression d’une finition hâtive et à l’arrache faite avec de gros ficelles et même des trous scénaristiques.
En effet, dans cette histoire sans grands méchants charismatiques à la Darkseid, le métrage pose une question centrale et plus philosophique:
A quoi seriez vous prêt à perdre pour avoir ce que vous souhaitez le plus?
Ce dilemme moral fait appel à nos traits de caractère les plus individualistes et égoïstes et démontre qu'une situation basée sur quelque chose de factice ne vaut pas le coup et s'effondrera tôt ou tard devant la vérité.
Une alerte dans ce monde de moins en moins conscient de cet état de fait qui doit ravir les parents:
Mieux vaut emprunter le droit chemin sous le joug d'une vérité parfois douloureuse mais juste dont tu en sortiras plus grand, que se laisser tenter par un mensonge séduisant te promettant monts et merveilles et emprunter un raccourci où tu ne sortiras que perdant.
Une idée saine mais assez mal exécutée et exploitée.
Au niveau des personnages, s’il n’y a rien à redire vis-à-vis des personnages précédemment introduits dans les films précédents, il n’en est pas de même concernant les nouveaux tant parfois certains souffrent d’une caractérisation que je dirais légère pour être poli.
En effet, Gal Gadot s’en tire convenablement et sait insuffler de l’émotion ou de la férocité dans son jeu quand il le faut, c’est moins le cas pour Kristen Wiig dont leu jeu très correct du début s’affaisse au fur et à mesure du métrage mais la prestation la plus problématique reste celle de Pedro Pascal qui était assez pauvre les ¾ du temps et qui s’effondre, faisant carrément peine à voir durant le climax.
Au niveau visuelle, certains plans, décors ou costumes font un peu « cheap » (scènes d’actions et SFX compris) mais l’ensemble est largement convenable et que ce soit au niveau du cadrage, étalonnage, colorimétrie chaude, (le film n’étant de toute façon pas un tentpole), je n'ai pas grand chose à redire là dessus.
Au niveau sonore, la BO n’étant pas vraiment ma tasse de thé , le mixage et bruitage sonore reste néanmoins correcte.
Au final, je dirais que WW84 n’est ni plus ni moins qu’un épisode filaire (avec quelques fan services) d’une série familiale -mâtiné d'une morale un peu niaise et de bons sentiments faisant plaisir à maman- sans grande prétention et ambition scénaristique avec des personnages qu’on a un certain plaisir à revoir à l’écran à l’instar d’une grande partie des métrages Marvel mais qui pêche par de nombreux aspects.
Je n'ai pas passé un mauvais moment devant, le film se laissant voir (il ne mérite pas tout ce lynchage même s'il est perfectible) et je ne saurais vous conseiller de vous faire votre propre avis, il se pourrait que vous sortiez de votre visionnage avec un certain degré de satisfaction.
J'ai longtemps hésité entre 5 et 6 mais en étant généreux et de bonne humeur, j'ai mis 6 en gardant en tête qu'il y a quand même plus de bonnes choses que de mauvaises.
Pour les aficionados indulgents et les familles.