Peu de temps avant sa disparition, George Romero fustigeait World War Z, qui jugeait à l'opposé de ce qu'il proposait avec ses films de zombies. Et il faut qu'il avait tout à fait raison, car pour un tel sujet, c'est aseptisé au possible.
On a Brad Pitt, omniprésent à l'écran, ça sert d'être producteur, qui peut sauver l'univers à lui tout seul et qui a sans doute le pouvoir caché de survivre à un crash d'avion sans trop d'encombres.
Blague à part, c'est le premier film de zombie qui est sans nul doute pour tout le monde, car il est très peu violent. C'est ce qui est choquant dans l'histoire, car on a très peu de sang ; quand les militaires tirent sur les zombies, ce sont souvent les premiers que l'on voit seuls à l'écran utiliser leurs mitraillettes, et rien.
C'est clairement une contradiction avec le genre du zombie, car où est la menace ? Car s'ils courent comme dans le remake de Dawn of the dead, ils ont l'air tous propres, ne bavent jamais, n'ont pas de sang sur leurs habits. Ce sommet de puritanisme se trouve dans une scène ridicule où une femme soldat se fait mordre à la main. Pour éviter la propagation dans son corps, le gentil Brad (toujours impeccablement coiffé), lui propose de la lui trancher avec une machette ; ce qu'il fait, mais rien, pas une seule goutte de sang, la pauvre soldate hurlant à peine, on continue avec un moignon.
Il reste tout de même des images fortes comme le murs qu'escaladent les zombies en se grimpant dessus, et l'attaque sur l'hélicoptère, mais c'est tout de même très décevant, car pas adapté à un traitement blockbuster. Ce dont l'auteur du livre, Max Brooks (le fils de Mel) s'était plaint.
La suite est annoncée pour 2018, avec rien de moins que David Fincher ; espérons que, contrairement au pauvre Marc Foster, il posera ses billes sur la table...