Depuis qu’il est devenu producteur sur ses propres franchises (depuis Fast & Furious 4), Vin Diesel semble s’être donné un malin plaisir à vouloir ressusciter ces dernières. Ainsi, après avoir remis le couvert en tueur intergalactique avec Riddick, avec la promesse d’un quatrième opus dans les années à venir, le comédien remet sur le devant de la scène la saga xXx. Un film d’espionnage à l’action extrême et bourrine qui avait connu une suite en 2005, sans Diesel (à l’instar de 2 Fast 2 Furious) car son personnage de Xander Cage était porté pour mort. Mais en reprenant les rênes, le comédien clame haut et fort que même la Grande Faucheuse ne peut le stopper avec ce troisième opus dans lequel il signe son grand retour. Mais celui-ci était-il vraiment nécessaire ? Pas vraiment… malgré un spectacle qui peut amuser le temps de son visionnage.


À l’époque, xXx premier du nom n’avait qu’un seul but : surfer sur le succès inattendu de Fast & Furious. Un film d’espionnage se voulant survitaminé dans lequel le réalisateur Rob Cohen reprenait la barre et faisait de nouveau appel à Vin Diesel, alors en plein ascension de sa célébrité. Si l’ensemble pouvait amuser, notamment avec l’aspect du film côtoyant les sports et cascades de l’extrême, le résultat s’avérait plutôt balourd tout en se prenant bien trop au sérieux. La suite, intitulée The Next Level, voyait la tête d’affiche remplacée par Ice Cube, le cinéaste par Lee Tamahori (À couteaux tirés, Le Masque de l’Araignée, Meurs un autre jour) pour un résultat médiocre. Avec ce troisième volet, vous serez en terrain connu, étant donné que la majorité des défauts des films précédents répondent présents une nouvelle fois : écriture à ras les pâquerettes, personnages inexistants, montage clipesque, ambiance à base de RNB-Hip Hop… bref, rien qui puisse donner suffisamment de prestance à cette série B de bas étage.


D’autant plus qu’avec son retour, Vin Diesel semble vouloir se la jouer Sylvester Stallone, en réunissant autour une équipe façon Expendables, afin de pouvoir revenir avec d’éventuelles suites. D’ailleurs, sa conversation finale avec le personnage d’Ice Cube (revenu pour un caméo) va irrémédiablement dans ce sens, annonçant d’ores et déjà un quatrième opus. Malheureusement, ladite équipe ne fonctionne à aucun moment. Le problème venant du fait que, production Vin Diesel oblige, tout est fait pour le mettre en valeur, lui, et non ses coéquipiers, bien trop en retrait pour être attachants et mémorables. Si nous avons droit à la présence de Donnie Yen et de Ruby Rose au casting, les autres n’ont pas suffisamment de charisme ni de talent pour s’imposer et faire croire à la moindre cohésion de groupe. Un fait pourtant indispensable dans ce genre de projet, surtout si l’on cherche à se baser là-dessus pour quelques films supplémentaires. À cause de cela et des défauts cités plus hauts, il est franchement difficile d’entrer dans le film, de s’y intéresser pleinement.


Mais quelque chose va le sauver du néant, lui permettant de se présenter comme le meilleur épisode de la série : la débilité assumée. À l’instar de Fast & Furious 5 (et des opus suivants), xXx : Reactivated se fiche totalement de son scénario (un groupe tentant d’arrêter un terroriste qui, grâce à un dispositif, fait crasher des satellites), de la vraisemblance de ses séquences d’action (Xander Cage skiant en pleine jungle, faisant de la moto sur l’eau…) et de la moindre complexité d’écriture pour se focaliser avant toute chose sur le fun. Et si le long-métrage peine à démarrer, forçant le spectateur à supporter une première partie peu enviable, la seconde redonne du peps à l’ensemble. De l’action survitaminée non-stop redynamisant le tout à tel point que l’on se surprend à prendre du plaisir devant tant d’énergie. À adhérer finalement à ce gros divertissement de beauf pour ressortir du visionnage avec le sourire aux lèvres, car ayant été diverti avec le minium syndical : la mise en scène tonique de D.J. Caruso (Paranoïak, L’Œil du Mal, Numéro Quatre) et la bonne humeur des comédiens.


xXx : Reactivated est le parfait exemple de la série B bourrine ne se prenant nullement au sérieux : un scénario sans queue ni tête qui assure le spectacle par son action et sa tête d’affiche, ni plus ni moins ! Le film idéal pour se vider la tête et passer un bon moment entre potes. Il est cependant dommage qu’à l’instar de ses prédécesseurs, ce troisième opus ne vole pas bien haut et ne cherche jamais à s’en démarquer véritablement, loupant ainsi le coche d’être le film d’action du moment. Car si l’on peut s’en amuser, ce petit blockbuster, de par son aspect négligé, n’est pas prêt de rester dans les annales. Et que personne ne semble pressé d’avoir un quatrième volet à se mettre sous la dent, malgré un score tout à fait honorable au box-office (près de 330 millions de dollars à travers le monde, soit le meilleur de la saga), c’est pour dire !

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