X-Men
6.5
X-Men

Film de Bryan Singer (2000)

Dans un monde où cohabitent les hommes et les mutants, ces derniers sont rejetés par la société, contraints de fuir perpétuellement. Dans ce contexte, deux mutants en fuite (Hugh Jackman et Anna Paquin) découvrent l’école du professeur Xavier (Patrick Stewart), école spéciale destinée à apprendre aux mutants à maîtriser leur pouvoir. Mais le professeur Xavier, favorable à une réconciliation entre les hommes et les mutants, est lui-même en lutte contre un ancien ami (Ian McKellen), qui a déclaré une guerre mortelle aux hommes…


Premier film d’une saga très inégale, le X-Men de Bryan Singer avait la chance de sortir à une époque où les films de super-héros ne se multipliaient pas encore sur nos écrans, ayant même sans doute contribué à lancer la mode. C’est sans nul doute ce qui lui vaudra son succès et son statut de film culte, tant sa banalité crève les yeux aujourd’hui où l’on a mille et une raisons de se sentir blasé de l’invasion de nos salles de cinéma par les super-héros. X-Men s’avère donc le stéréotype du Marvel de base, et il faut bien reconnaître que, premier vrai blockbuster de super-héros ou non, cela n’excuse qu’à moitié la ringardise de ses péripéties.
On regarde donc ces aventures très classiques sans déplaisir, mais sans grand intérêt, tant on a l’impression d’avoir déjà vu mille fois à l’écran ce récit (et même en-dehors du film de super-héros). Cela ne serait pas grave si Bryan Singer ne profitait de son intrigue pour développer les thèmes sous-jacents qu’il glisse dans son film, mais n’est pas Nolan qui veut, et ces thèmes, Singer prend un malin plaisir à les effleurer constamment sans jamais rentrer dans le vif du sujet. Alors qu’on aurait pu avoir une vision très intéressante du racisme, du rapport de la société aux minorités, et de l’ambiguïté d’un duel entre deux anciens amis, dont l’un et l’autre ont finalement de bonnes raisons d’avoir choisi leur camp, X-Men ne nous propose qu’une vision très dualiste et sans nuance entre un gentil qui prône la réconciliation et un méchant qui lui préfère l’extermination.
Partant de là, il n’y a plus trop matière à réflexion, mais si l’on prend soin de mettre son cerveau sur off, on réussira tout de même goûter un divertissement de super-héros, à la mise en scène efficace et au casting sympathique, qui, s’il ne recule pas toujours devant le kitsch et le grandiloquent, n’en reste pas moins très honnête et tout-à-fait reposant pour le spectateur nostalgique d’une période où on savait doser les effets spéciaux numériques. Une question entêtante subsiste toutefois : pourquoi diable les réalisateurs hollywoodiens semblent croire que faire un film de super-héros les exempte de développer un tant soit peu leurs personnages ?

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le 15 oct. 2017

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Tonto

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