Entamée il y a maintenant presque 20 ans, la saga X-Men est de celles qui aura connu des hauts et des bas cinématographiquement parlant.
Lancée en grande pompe par Bryan Singer avec "X-Men 1" et "X-Men 2", avant d'être massacrée par Brett Ratner ("X-Men : the last stand"), puis remis à neuf avec maestria par Mathew Vaughn avec "X-Men : First Class", pour finalement être repris par Singer avec le très bon "Days of Future Past" et le plus discutable "Apocalypse", la série touche désormais à sa fin (rachat de la Fox par Disney oblige) avec cet avant-dernier opus (en attendant "New Mutants"), "Dark Phoenix".
Redouté à plus d'un titre pour toute une série de choses (reshoots, projections-test apparemment désastreuses, annonce par Disney de l'intégration des mutants au sein de leur MCU d'ici 5-6 ans), ce nouveau film se révèle être malheureusement une bien triste conclusion dans l'ensemble.


Se présentant comme une relecture d'"X-Men : the last stand", en reprenant l'arc narratif de Jean Grey de plus en plus consumée par sa part d'ombre représentée sous la forme du Phénix Noir (Dark Phoenix), cet opus-ci entend se focaliser d'avantage sur l'humain plutôt que sur le spectacle. Le problème, c'est que tout semble bâclé, impression renforcée par le fait que certains éléments narratifs sont amenés sans réelle justification, tel un cheveu dans la soupe, sans trop que l'on sache pourquoi, à l'instar du personnage de Vulk, interprétée par Jessica Chastain, grande méchante du film. Malgré tous les reproches que l'on pouvait faire à "X-Men : Apocalypse", on avait quand même un réel arc narratif autour du personnage qui faisait que l'on ressentait toute la menace qu'il dégageait, ce qui n'est pas du tout le cas dans "Dark Phoenix".


L'autre principal souci vient aussi du fait que la plupart des acteurs semblent ne plus trop y croire, à commencer par une Jennifer Lawrence dont les regards nonchalants et le maquillage par ailleurs de moins en moins bleu de Mystique suffisent à traduire le peu d'intérêt qu'elle semble encore porter à la franchise. Idem pour James McAvoy et Michael Fassbender, dans les rôles respectifs du Professeur X et de Magnéto, et ce, malgré leurs charismes intacts. Seuls Nicholas Hoult ("Beast") et Sophie Turner (oui, oui), en Jean Grey, parviennent à nous faire ressentir un minimum d'émotions et même de compassion pour leurs personnages.
S'il est certes moins brouillon qu'Apocalypse en terme d'action, le climax final de "Dark Phoenix" (apparemment refait par la production) manque de punch et d'épique, là où les précédents opus arrivaient toujours à mettre le paquet en entremêlant de belle manière grand spectacle et intime.


En somme, sans pour autant être un naufrage total (le film possède néanmoins quelques bons moments; à commencer par une bonne alchimie entre les personnages, une belle musique combinant efficacement épique et émotion signée Hans Zimmer et une intéressant scène d'introduction), cet avant-dernier film de la saga mutante estampillé Fox se révèle être une petite déception dont on ressort avec un goût assez amer.

f_bruwier_hotmail_be
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le 8 juin 2019

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