Bryan Singer reprend les rênes de la saga et impose son style tout en proposant une oeuvre plus mature que ses précédentes contributions. On appréciera les personnages principaux aboutis et la virtuosité du scénario, en revanche X-Men : Days of Future Past tend à pâtir d’un léger manque d’action pure.

Une Terre dévastée aux cieux assombris est témoin d’une nouvelle forme d’holocauste : les mutants, leurs alliés et même leurs géniteurs potentiels sont éliminés sans pitié par les Sentinelles, nouvelle arme développée dans ce but. Dans ce contexte évoquant tant Matrix qu’une version futuriste de la shoah, un petit groupe des rares X-Men survivants se voient obligés de renvoyer Wolverine dans le passé afin d’altérer le cours des événements qui ont mené à cette situation.

Un scénario attrayant dont les développement seront maîtrisés, à quelques détails près, de bout en bout. Contrairement à la première trilogie X-Men qui se concentrait sur Wolverine, l’emphase depuis X-Men : Le Commencement est particulièrement portée sur les personnages de Charles Xavier et Erik Lehnsherr alias Magneto, et ce pour notre plus grand bonheur (et celui de nos mirettes). Non content d’être incarnés par les désormais mythiques Patrick Stewart et Ian McKellen, ils le sont également dans leur jeunesse par un James McAvoy touchant, qui crevait l’écran dans Le dernier roi d’Ecosse, et le sulfureux Michael Fassbender que l’on ne présente plus tant il est à l’apogée de sa hype depuis une demi-douzaine d’années. Déjà amorcée dans l’opus précédent, la transition entre ces jeunes héros et leurs aînés d’une cinquantaine d’année est d’autant plus approfondie, ravissant notre curiosité, fournissant des explications quant à la relation complexe entre les deux protagonistes clés, oscillant sans cesse entre amitié et inimité.

Bien que la sublime Rebecca Romijn des premiers films nous manque, il faut bien avouer que Jennifer Lawrence incarne une Mystique crédible, et l’attention portée aux pouvoirs de son personnage dans X-Men : Days of Future Past est fort appréciable, tout comme la réapparition d’Ellen Page, et surtout un nouveau personnage ébouriffant campé par Evan Peters. On notera l’inutilité notable d’Omar Sy et le casting un peu gratuit de Peter Dinklage, repéré par Bryan Singer dans Game of Thrones, et qui ne dévoile qu’une fraction de son talent.

Beaucoup qualifieront ce X-Men comme le meilleur de la saga, ce qui est probablement vrai. Plus sombre, plus abouti, il lie et délie les destins communs et individuels des X-Men, joue avec les événements et retombe incessamment sur ses pieds. Il aurait pu se détacher d’autant plus du lot s’il n’était pas avare de scènes de combats, d’autant plus que celles qui nous sont accordées offrent un foisonnement agile et jouissif de pouvoirs. Un grand spectacle néanmoins, et un film de super-héros plein d’émotions qui nous fait attendre la suite avec impatience.
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le 19 mai 2014

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