Et si Jésus était en réalité le premier mutant de l'histoire ?
Dire que ma réaction à la fin du film fut plus que positive serait un mensonge. Tel un Durendal découvrant pour la première fois un The Amazing Spider-Man 2, J'AI KIFFER SA MERE COMME PAS POSIBLE PUTIN LA VIE DE MOI KWAI !!! Car il faut bien admettre que pour rester insensible à cette œuvre il faut vraiment avoir l'âge mental d'un retraité de 95 ans. En effet, Days of future past est avant tout un excellent divertissement dans lequel Bryan Singer nous montre la pleine mesure de son talent. First Class, l'avant dernier film, abordé un univers volontairement plus coloré avec un esprit résolument plus comics, ce qui donna lieu a un des films de super-héros les plus drôles fun et divertissant qu'il m'est était donné de voir. Ici, Singer change un peu l'atmosphère en redonnant à ses héros un univers plus sombre et réaliste. Exit les couleurs kitchs et vives des années 60, bonjour gris, marrons, noir et blanc pour caractériser la belle époque des années 70. Ce changement ne me dérange pas du tout, car il s'est écoulé une dizaine d'années depuis le dernier X-men et les personnages ne sont plus tout dans le même état d'esprit, ayant chacun subis de douloureux traumatismes et tentant d'y faire face malgré tout. De plus, cette mise en scène renforce aussi l'intensité dramatique et donne lieu à de superbes séquences d'une émotion sans égale, comme lorsque le Xavier du futur redonne confiance à celui du présent. Ajouté à cela une tonne de référence historiques, culturelles ou tout simplement liées à la mythologie Marvel; des scènes d'actions sur-épiques comme ce sublime ralenti avec Vif-Argent; et à l'instar de First Class, un scénar souvent délirant et monstrueusement drôle.
Seulement voilà, le problème c'est qu'une fois sortit de cet extase sur-vitaminée, quand on commence à se remémorer le film qu'on vient de visionner, on se rend compte qu'on vient juste de voir un blockbuster calibré pour l'été et en aucun cas un film X-Men. Vous allez me dire que c'est la même chose, non ? Et bien...pas tout à fait. A l'origine la saga ne faisait que réutiliser l'univers et les personnages de ce célèbre comics des années 60 pour en faire un grand spectacle allégorique sur les discriminations en général le tout se déroulant dans un environnement réaliste, très proche de notre monde réel. C'était donc une adaptation très éloignée du support d'origine, car même si celui-ci abordait les mêmes thèmes, il baignait néanmoins dans un univers plus léger et coloré que les films. Après la fin de la trilogie, les producteurs ont décidés de faire eux aussi leur prélogie à la Star Wars grâce à toute une saga de spin-off centrée sur certains personnages marquants de la saga. Malheureusement le premier épisode consacré à Wolverine fus un monumental flop pour tous un tas de raisons, mais surtout pour une sombre histoire de viols sur personnages adulés de Marvel, qui je le rappelle à depuis bénéficiée d'un non-lieu par le juge suprême Durendal !
Depuis, La Fox a décidé de suivre aveuglement les revendications des fans de comics, au détriment parfois de la qualité artistique du produit. Pourtant le reboot First Class avait été une excellente réussite. Apportant un nouveau souffle à la saga grâce à une modernité et une nouvelle approche de la mythologie, plus respectueuse du comics dans la forme, mais toujours fidèle aux thèmes philosophiques qui faisait la force de la trilogie des années 2000. Ca aurait pu être le début d'autre chose, mais les fans qui n'ont jamais réussi à faire le deuil ne désirent qu'une chose, effacer définitivement la fin apocalyptique du 3° volet. Et ils obtenèrent gain de cause ! De ce fait Days of future past a pour mission d'assurer la transition entre la First et la Second classes, tous en réparant les erreurs du passé. Ce qui je l'avoue ne m'inspirais rien de bon. Car ces derniers n'étaient pas fait à la base pour se rassembler tant leur différence de ton était grande et que leur union engendrerais une tonne d'incohérences avec la saga originale.
Mais le fanboy au fond de moi avait tout de même envie de voir le résultat, déjà parce que ça promettais d'être plus palpitant que le Hobbit, que les histoires temporelles peuvent résoudre n'importe quel problème d'incohérence, et surtout la présence du génial Singer à la réal. Alors j'ai dit banko. Et malgré mon enthousiasme après la séance, il faut avouer que le film possède énormément de défauts et d'inconsistances qui le font passer comparer à ses frères et sœurs pour un sévère retardé mental. (ATTENTION SPOILER !)
Le premier problème c'est que tous pue le bâclage à plein nez. Le problématique est exposé en 10min, puis Wolverine est envoyé fis ça dans le passé qui occupera 97% du temps d'antenne. Le futur n'est presque jamais montré et quand on le voit c'est juste pour nous faire comprendre que les personnages se font sévèrement canarder. Vu la puissance des combats ça aurait dû être grandiose, sauf qu'on en a strictement rien à foutre de ces personnages puisqu'à aucun moment on ne prend la peine de développer leurs personnalités, ni même de les présenter. En fait les seuls persos pour qui je pourrais me sentir concerner sont ceux que je connais déjà, à savoir Magnéto, Tornade, Xavier et Omar Sy. Sauf que Tornade je l'ai un peu oublié depuis le temps, que Magnéto à l'air de se faire chier comme un supporter de football suisse et qu'Omar à part de dire "Arg, Non ! et Tornade !" n'a rien à faire ici (au passage saluez quand même la gentillesse du mec qui a quand même fait l'aller-retour en France uniquement pour doubler ces 3 mots dans la VF).
Non soyons sérieux, toute la partie dans le futur est volontairement bâclée au profit de celle se déroulant dans le passé, constituant le réel pilier de l'histoire. Et même si celle-ci est infiniment mieux gérée que la précédente, elle n'est pas épargnée de nombreux défauts. En effet, les personnages sont tous terriblement sous-exploités et peu approfondis. Hugh Jackman n'a aucune évolution ici, il doit juste remotivé le Xavier du passé quand celui-ci a un coup de blues; le faune lui, ne sert que de garde du corps au professeur, Magnéto non plus n'a pas grand chose pour lui, il apparait même très peu dans ce récit alors qu'il est censé occupé la place centrale et Mystic même si elle est le centre du film a une personnalité extrêmement limitée, elle ne pense qu'à la vengeance, au meurtre et ne dit quasiment rien de tout le film. En ce qui concerne les nouveaux personnages, le scientifique Trask a beau être sublimement interprété par Dinklage, il n'en demeure pas moins ultra stéréotypé et simpliste, quand à Vif-Argent, il a beau être cool, son personnage est quand même peu profond et surtout complètement inutile au reste du film, alors qu'il aurait été plus logique vu ses possibilités de l'utiliser jusqu'à la fin.
On a donc une grosse faiblesse au niveau de la profondeur des protagonistes, mais aussi concernant le fond philosophique de l'histoire. Car contrairement au reste de la saga, celui-ci est désespérément vide de sens. Dans le plus léger First Class, on abordait énormément de thèmes et de problématiques sur la discrimination, l'acceptation de soi, l'identité que l'on se choisie où que l'on subie....mais dans ce film là, on a quoi au juste ? De quoi est-il question ? Je veux dire mise à part l'histoire personnelle de Xavier qui peut-être vue comme une métaphore de la toxicomanie et de la perte de confiance face aux trop grandes responsabilités qu'il se doit de respecter, le scénario n'est qu'un recyclage bête et méchant de tous ce qui a déjà été étudiés dans les autres opus. L'opposition entre deux manières différentes de combattre le racisme, déjà vue. La guerre contre nos semblables ne peut nous mener qu'à l'extinction de l'espèce humaine, déjà vue. Un grand pouvoir implique forcément de grandes responsabilités et on ne peut qu'on se doit de remplir sans rechigner, déjà vue..... Et le pire, c'est que ces thématiques ne font qu'acte de présence pour faire croire aux spectateurs que le film est plus profond qu'il n'y parait, sauf qu'aucuns de ces thèmes n'est suffisamment traités pour être considérées comme central au récit.
Non la seule chose mis en valeur ici c'est le côté divertissement de la chose, il faut que le spectateur est l'impression d'avoir passé un excellent moment en étant passé par tous les sentiments possibles, histoire que son expérience soit complète. On passe donc du rire au suspens, puis à l'émotion, la tension et la joie finale. Sur le coup la magie opère, mais après coup on a quand même la désagréable impression que Singer a fait son Guillaume Musso en respectant scrupuleusement un cahier des charges bien remplie, afin de manipuler convenablement son spectateur et lui faire désirer une nouvelle suite.
Mais après tous ça reste compréhensible vu que le but n'était pas d'enrichir la mythologie en développant de nouvelles idéologies, mais bel et bien de supprimer X-Men 3 de la surface de la terre !!!! Et le film sur ce point remplie bien son objectif. Le problème c'est qu'en modifiant toute la chronologie historique de ces cinquante dernières années, les scénaristes ont également supprimés tous les évènements s'étant déroulés dans les épisodes 1 et 2. On se retrouve donc avec un univers entièrement rebooté par rapport à celui que nous avions connu autrefois. Et là excusez moi mais je me demande vraiment à quoi ça a servit de continuer la même histoire si c'est pour au final aboutir à une version entièrement rebootée ? C'est n'importe quoi ?! Je sais bien que grâce à ça on fait plaisir aux fans qui souhaitaient tant que X-Men 3 n'est jamais existé, mais là c'est juste débile, parce qu'on détruit aussi tous ce que Singer avait réussit à construire dans les années 2000.
Mais enfin bon, cette fois ça y'est, la saga est ré-ouverte, offrant la possibilité aux producteurs de produire encore une centaine de suites. Vous avez toutes les raisons de vous réjouir, mais moi pas du tout. Car ce que j'aimais dans la saga X-men, c'est qu'elle avait un sens, un message, une direction dans laquelle se diriger, une conclusion dans laquelle s'achever et surtout un but à atteindre. Et voir tous cela se transformer en franchise à pop-corn au même titre qu'Avengers ou Amazing Spiderman, ça me fous un peu les boules. J'espère au moins que les prochains épisodes relèveront le niveau scénaristique et se montreront tous aussi kiffant que celui-ci.
PS: Je suis quand même resté après le générique afin de voir la scène de fin. Et n'étant pas du tout un connaisseur de la BD, je n'ai absolument rien compris à ce que je venais de voir. La seule chose qui m'a sauté aux yeux c'est que les mutants existaient donc déjà au temps des pharaons. Et de là, est né une folle idée à l'intérieur de mon crâne. Et si Jésus Christ était en réalité le premier mutant de l'histoire et que tous les autres seraient en fait ses descendants directs ? Ce serais trop énoooooooooooooooooooooooooorme !!!!
