Les 4 cavalières de la mort.

Origine :

Un groupe de femmes, Jovanka Vuckovic, Annie Clark, Roxanne Benjamin et Karyn Kusama veulent faire un film d’anthologie d’horreur.

Ce film est composé de 4 histoires différentes, dont il n’y a pas de connexion et avec un personnage féminin principal différent.

Malgré des bonnes critiques, le film sera un échec commercial et quelques youtubeurs s’amuseront à le défoncer gratuitement.

Critique :

Films à sketches, voilà comment on nomme ce genre de films, histoires différentes et souvent réalisées par des personnes différentes.

Selon mes recherches, ce genre de cinéma a commencé dans les années 1930, avec ‘’Si j'avais un million’’ réalisé par James Cruze, H. Bruce Humberstone, Ernst Lubitsch, Norman Z. McLeod, Stephen Roberts, William A. Seiter et Norman Taurog (dont je n’ai pas encore vu, donc, mea culpa).

Mais le succès et la production de ce genre de films ont vraiment commencé au début des années 1940, avec ‘’Fantasia’’ fait par Disney.

Et à ce jour, ce genre continue d’être réalisé sur des sujets différents, l’humour ‘’ Les Secrets professionnels du Dr Apfelglück’’, le fantastique ‘’Holy Motors’’, l’animation pour enfants ‘’Mickey, il était une fois Noël’’, la représentation d’une ville ‘’Paris, je t'aime’’, le drame ‘’ Coffee and Cigarettes’’, le ganster ‘’Pulp Fiction’’, l’action ‘’Animatrix’’ et bien sûr, l’horreur ‘’The ABCs of Death‘’.

Dans le cinéma d’horreur, on a eu droit à plusieurs films de ce genre et les plus connus sont ‘’Creepshow’’, ‘’Trick 'r Treat’’, ‘’V/H/S’’, ‘’Darkside, les contes de la nuit noire‘’ et ‘’Peur(s) du noir’’.

Certaines personnes reprochent à ce genre de films d’être une série TV sur grand écran, dont le traitement est bancal à cause du style différent de chaque réalisateur.

De mon côté, ce genre de cinéma donne la possibilité de faire des œuvres originales et quand il y a plusieurs réalisateurs à la commande, le traitement peut être intéressant, surtout quand le mélange fait des étincelles.

Et la question à se poser, est-ce que ‘’XX’ fait des étincelles ?

Avant que les histoires commencent, on a des transitions faites en stop-motion comme ‘’The ABCs of Death 2‘’.

Les transitions montrent une maison de poupées qui se déplace pour trouver des objets dans le but de refaire vivre une petite fille.

Même si ça reste très agréable à regarder, la résurrection n’est pas en face avec les thèmes de la mort des 4 histoires.

Au Japon, le chiffre 4 représente la mort, est-ce voulu par l’équipe du film d’avoir 4 histoires pour ce projets ou est-ce une coïncidence ?

En tout cas, la mort est présente dans ces 4 histoires et les événements sont particuliers.

Et une chose est sûr, le titre du film ‘’XX’’ représente les chromosomes chez les femelles et comme les personnages principaux sont des femmes, le titre n’a pas été choisi par hasard.

Petite info gratuite, chez les mâles, leurs chromosomes sont nommés XY.

The Box :

Dans la première histoire, un petit garçon rencontre un homme avec boite et l’homme montre au petit garçon, l’intérieur de la boite et là, une chose horrible va se produire.

Le petit garçon va perdre l’appétit, ainsi que son père et sa sœur et les jours qui suivent, ils vont mourir de faim, seule la mère restera normal pendant toute l’histoire.

Le thème de la mort de cette histoire peut être interprété par la curiosité, une malédiction, une maladie inconnue ou encore la faim dans le monde (trop facile).

Dans une scène, on voit la mère donnait de sa propre chaire pour nourrir son mari et ses 2 enfants, quand je vois ça, je peux interpréter ce thème de la mort comme le sacrifice par le cannibalisme, mais cette scène était un rêve et du coup cette interprétation ne peut pas être convaincante.

The birthday party :

Dans cette seconde histoire, une femme prépare l’anniversaire de sa fille adoptive, mais son mari meurt d’une façon inconnue et pendant toute l’histoire, il va essayer de cacher le cadavre de son mari pour ne pas gâcher l’anniversaire de sa fille adoptive.

C’est difficile d’interpréter cette histoire, surtout qu’à la fin, Annie Clark a mis des explications inutiles et maladroites, ce qui va créer une sensation de mauvaise qualité.

A mon avis, elle a voulu montrer son thème de la mort sur la lâcheté et la stupidité, voilà comment j’interprète cette histoire.

Don’t fall :

Quelque part dans le désert, un groupe d’amis font une expédition et un des personnages fait la découverte d’anciennes peintures amérindiennes.

Et pendant la nuit, un des personnages va se transformer en une créature dangereuse et va tuer toute la bande.

Dit comme ça, ça fait penser à ‘’La colline à des yeux’’ dont on aurait remplacé les méchant par les créatures de ‘’Hurlement’’.

Et cette troisième histoire me donne plusieurs interprétations sur la mort, la profanation, une malédiction amérindienne sur des lieux sacrés, la lycanthropie ou les attaques sur des voyageurs ou vacancier.

L’histoire est simple, mais elle reste vague sur son thème.

Her only living son:

Dans cette dernière histoire, une femme a problème avec son fils, celui-ci s’amuse arracher les ongles d’une ses camarades de classe.

Le fils devient désagréable avec mère et on apprend qu’il est le fils de Satan.

Contrairement à Jovanka Vuckovic, Annie Clark ou Roxanne Benjamin, la filmographie de Karyn Kusama est plus développée, ce qui veut dire qu’elle a de l’expérience dans le cinéma, mais la qualité de ses œuvres est nanardesque.

Elle est connu pour avoir réalisé ‘’ÆON FLUX’’ ET ‘’JENNIFER'S BODY’’ et franchement, je m’attendais à voir un nanar, mais ça n’a pas été le cas.

Pour certains, cette histoire serait une suite du film ‘’Rosemary's baby’’ de Roman Polanski et si c’était vraiment l’intention de la réalisatrice, alors j’interprète le thème de la mort comme la réincarnation du mal.

Mais, il y a une autre hypothèse, comme la mère et le fils de Satan sont morts, on peut interpréter la scène comme la fin du monde ou de l’humanité.

Verdict :

Quand vous regardez un film de David Lynch ou de Jean-Luc Godard, il n’est pas toujours facile de comprendre les intentions de ces réalisateurs, ça demande de la recherche et de la pertinence.

2 réalisateurs à la mise-en-scène particulière, à des thèmes pointus et à une filmographie enrichissante.

Connaitre les gimmicks et le parcours cinématographie d’un réalisateur, un critique de cinéma a la possibilité de comprendre l’œuvre et de détailler son avis, mais quand il analyse un film comme ‘’XX’’ dont la filmographie de ces 4 femmes est très maigre, voir même médiocre dont les choix sont assez vagues, ça peut poser problème aussi bien pour le critique que pour le spectateur lambda.

Et le problème de ce film, c’est qu’il n’est pas clair sur ses thèmes de la mort, on peut les interpréter de plusieurs façons.

Est-ce un mal d’avoir plusieurs interprétations sur une œuvre ?

Non ! Dans les films de Nicolas Winding Refn ou d’Andreï Tarkovski, on peut interpréter leurs films sous tous les angles, parce que ces 2 réalisateurs ont de la subtilité et de l’expérience.

Alors qu’avec ces 4 réalisatrices, elles ont un peu de la maladresse dans leurs buts et elles manquent d’expérience.

Et le moins qu’on puisse dire, c’est que ‘’XX’’ a des problèmes sur ses choix et sur son langage.

A le prendre comme une série B pour les amateurs de films à sketches.