Y a-t-il un flic pour sauver le monde ? par Quentin-Philippe GOURILLON

Franchement, ce quatrième volet est une vraie déception. J’ai peu ri et je me suis même ennuyé, ce qui est d’autant plus regrettable quand on a tant apprécié la trilogie originale avec Leslie Nielsen.

Avec Nielsen, l’humour était absurde mais efficace, presque “réaliste” dans son absurdité, où la bêtise du personnage principal s’inscrivait dans un cadre à la fois crédible et décalé. Cela créait un équilibre savoureux entre gags visuels subtils, souvent en arrière-plan et des situations loufoques au premier plan. On avait l’impression d'assister à un véritable feu d’artifice comique.

En revanche, avec Liam Neeson dans ce quatrième volet, l’humour bascule vers un registre presque “science-fiction” mêlé à encore plus d'absurdité. On y voit des scènes totalement surréalistes, comme celle où Franck Debrin Jr. se transforme en fillette, ou celle où il mange un pistolet, ou encore celle où il vole accroché à un hibou symbolisant son père mort. Ces séquences, aussi originales soient-elles, manquent de cohérence et de charme des premiers films.

Mais ce qui m’a le plus frappé, c’est la perte de cette double lecture visuelle qui faisait la force de la trilogie originale. Là où les gags pouvaient être apprécier à plusieurs niveaux — un premier plan lié aux maladresses de Franck Debrin et un arrière-plan truffé de petits clins d’œil humoristiques — ici, le film se concentre uniquement sur des gags de premier plan, souvent lourds et répétitifs, centrés exclusivement sur les bourdes de Franck Debrin Jr.

En résumé, avec ce quatrième volet on est bien loin de la richesse humoristique et du charme des premiers films.