Y a-t-il un nanar sur l'antenne ?

Quand je pense qu'on entend souvent – critique comme spectateur – que la comédie française, « c'était mieux avant » ! A tous ces gens, je dis ces quelques mots : Superflic se déchaîne (ou Y a-t-il un pirate sur l’antenne ?). Rien que le(s) titre(s) laisse(nt) présager le pire de la comédie franchouillarde de bas étage du niveau du Führer en folie, avec qui il peut s'asseoir à la même table. Trois jeunes ayant essuyé de nombreux refus d'une chaîne TV régionale Ar4 Côte d'Azur, décident de fonder leur propre chaîne TV (CanalSoleil) en piratant le canal concurrent. Mais le ministre de la Culture, excédé par les plaintes du patron de Ar4 qui se fait voler son audimat par les petits nouveaux, décide de faire appel à la fine fleur de la police française pour mettre fin à cette situation. L'inspecteur s'appelle Henry Kossek et est interprété par Paul Préboist. Je pourrais arrêter la critique ici tellement c'est lamentable !

Faire une comédie sur la télévision française aurait pu être tentant. Dans un premier temps, le film a un certain côté satirique lourd mais pas déplaisant : par exemple, la sélection des scénarios se fait à la pesée, évoquant le calibrage des œuvres audiovisuelles et même s'il y a un scénario qui a le bon poids, il est quand même refusé car jugé trop divertissant. On comprend assez aisément qu'Ar4 est en fait Fr3, la chaîne de télévision publique régionale où les programmes réellement divertissants se comptent sur les doigts d'une main. CanalSoleil se voulant la chaîne des jeunes et de l'amusement – lancé par un concours d'arrachage de parcmètres – annonce la création de Canal+ né un an après, l'arrivée des chaînes privées et l'ère de l'entertainment avec des émissions comme Ciel mon mardi !. Mais le réalisateur Jean-Claude Roy – également pornographe – a cumulé des gags et des jeux de mots que même Le Gendarme, Les Sous-doués ou les blagues Carambar n'auraient pas osé (« avec Harry Kossek, ça va péter des flammes ! »). A côté, Banzaï est un chef d’œuvre de bon goût ! Il faut fuir ce nanar au risque de perdre son sens de l'humour et sa santé mentale par la même occasion !