Et si l'on adaptait l'histoire improbable d'un Japonais expatrié devenu gouverneur de Thaïlande, ayant prouvé sa dévotion envers son nouveau pays d'accueil ? Une histoire vraie intéressante sur le papier, mais suivant à la lettre tout ce qu'il ne faut pas faire lorsque l'on veut réaliser un bon film d'arts-martiaux. L'acteur principal, Seigi Ozeki, est doué d'un stoïcisme et d'une mollesse que même Ben Affleck lui envierait, mais heureusement la production lui a trouvé un sidekick de talent, Thanawut Ketsaro, pourtant totalement inconnu au bataillon, ainsi que Sorapong Chatree, difficile à oublier pour son personnage récurrent de Chernung dans la saga Ong-Bak, et enfin la ravissante Kanokkorn Jaicheun. Malheureusement, ce renfort ne suffit pas, les combats étant trop peu présents, bien que plutôt bien chorégraphiés et affichant un gore bienvenu, mais comme si le rythme ultra-mou de la pellicule ne suffisait pas, la direction a décidé de tout bonnement détruire ces rares instants d'action avec un montage usant d'accélérations toujours mal placées provoquant instantanément un fou rire chez le spectateur.

Bref, Yamada, la voie du samouraï est l'enfant raté thaïlandais tentant de surfer sur la vague Ong-Bak tout en cherchant à se vendre avec une histoire soit-disant superbe, mais si mal narrée qu'elle endort littéralement son auditoire qui se demande quand est-ce que ça va décoller. Les dialogues sont d'ailleurs la plupart du temps complètement à côté de la plaque, nous servant ce que l'on pourrait appeler une parodie de sage; les vieux cons qui débitent des conneries c'est sympa, mais autant que ça serve à quelque chose, or là notre monsieur glandouille pendant 1h, suit un entrainement accéléré de quelques plans et devient un super crack. Puis comme si ça ne suffisait pas, des instants culs-culs nous sont balancés avec Yamada qui se rapproche de Jumpaa (Kanokkorn Jaicheun), une jolie jeune femme, ainsi que sa fillette, mais si ce genre de moments familiaux étaient efficacement contrebalancés dans The Warrior's Way, ils ne font ici qu'enfoncer le sentiment qu'a le spectateur de voir un sous-produit du genre.
Pour conclure, à moins d'aimer les fables de 90 minutes qui ne proposent que 10 minutes de combat et 80 de dialogues ridicules vous n'aurez aucune raison de regarder cette bobine qui rend plus qu'ennuyeuse une histoire qui se voulait être un pamphlet sur la tolérance et l'égalité (et a fortiori cultiver le problème Japonais comme quoi une personne n'est pas caractérisée par l'endroit où elle est née mais celui où elle vit).
Mention spéciale pour Thanawut Ketsaro, véritable atout de la bobine, venant apporter ce qu'il lui fallait pour qu'elle évite le zéro pointé.
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le 16 mars 2012

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