Merci pour le panache

[ 💛 ATTENTION CETTE GENIALE ANALYSE VA SPOILER SEC 💛 ]

Si vous avez maté Yannick de Quentin Dupieux, et que votre cerveau se gratte toujours l'arrière du crâne en se demandant : "Mais en fait, pourquoi Yannick il s'est autant permis d’interrompre la pièce de théâtre ?", eh bien… on va creuser ça ensemble ! 😌

Prenons d'abord ce vaudeville qu'on nous balance dès le début de l’histoire. Sans préambule ni mise en garde, Dupieux nous plonge direct dans le monde féérique des quiproquos, des situations rocambolesques et des tromperies amoureuses. Du vaudeville, quoi.

Sauf que, si t'es du genre "J'suis venu·e pour du théâtre, pas pour un cours d'histoire", là, c'est clair, t'es servi·e ! Parce que si tu ne connais pas l’ADN même d’un vaudeville et que tu veux juste passer une bonne soirée, t’offrir un peu d'évasion, bah non : tu tombes sur une série de malaises et de relations plus que douteuses. Et en bonus, le jeu des acteurs semble sortir d'une répétition d’un mardi matin, avant le café.

Mon petit doigt me dit – et il a des arguments béton – que Yannick a voulu mettre fin à cette "torture" (c’est lui qui le dit) parce qu'il capte, à sa manière, les vibrations toxiques de la scène. Sa culture générale ? Peut-être pas au top, mais son QI émotionnel est hors norme.

C’est l’heure de l’argumentaire béton.

Si on met côte à côte la pièce de Yannick et le vaudeville du début, on a... deux pièces pas terriblement jouées, et pas exceptionnellement écrites (hé, soyons honnêtes). Mais alors, quelle est la diff' ? Eh bien, c'est comme comparer une pizza surgelée et une pizza faite maison : c'est le contenu qui change.

D'un côté, il y a le vaudeville qui joue à la marelle avec nos valeurs, et de l'autre, Yannick qui propose une œuvre amusante (sûrement à ses dépens, … quoique) et avec un message : vivre dans une société qui t’impose une normalité morne et déprimante due au manque d’éducation émotionnelle et psychologique de la population — surtout lorsqu’on n’a pas les moyens d’être né·e là où il faut, bah ça fout grave les boules et ça tend énormément ! N'en déplaise aux amoureux du cynisme et autres nihilistes 2.0.

"Yannick", ce film, c'est comme un cours de philo gratuit : faut savoir distinguer le fond de la forme pour le savourer au maximum. Parce qu'au final, quand t'es en phase avec tes émotions, le fond, c'est une nourriture sacrée (tu peux choisir ta sauce, tkt).

Alors, challenge du jour : repensez à vos émotions pendant le vaudeville du début et à vos émotions à la fin pendant la pièce de Yannick. Je veux tout savoir en commentaires ! Je suis premier degré et très curieux.

Alors ok, le personnage de Yannick a quand même des saletés de défauts, mais lui a au moins l’envie et l’ambition de proposer autre chose sur scène qu’un reflet maussade et sinistre de notre réalité — en tout cas pour les personnes qui sont pas privilégiées à choisir leur vie à la carte. On est là pour kiffer bordel, on est là pour le panache et pour se sortir de notre sinistre quotidien ! Et comme dirait le très incroyable groupe Astéréotypie : « Aucun mec ne ressemble à Brad Pitt dans la Drôme, la vie réelle est agaçante !».

Merci Yannick, encore et pour toujours.

(Si vous voulez une vidéo plus complète sur cette critique, avec des exemples à l'appuis, dites moi ça en commentaire)