Le film est archi connu (2008) et son intrigue simplissime.
L'histoire d'un homme blasé et limite dépressif, en échec amoureux et noyé dans son train train professionnel.
A quoi bon revenir dessus ?
Parce que ma vie a une certaine résonnance avec le film.
Evidemment en attribuant une "bonne" note, je me rends compte que - de facto - je le place aux côtés d'autres œuvres plus ambitieuses du 7ème art.
Mais il ne faudrait pas que le "feel-good movie" soit dévalorisé uniquement parce que c'est une comédie qui décide de faire de son thème principal l'action d'aborder volontairement la vie par le bon côté des choses.
Car en réfléchissant, qui parmi nous peut se targuer - la plupart du temps - de sourire aux événements impromptus ?
Qui accepte de prendre des risques pour sortir de sa zone de confort ?
Lequel d'entre nous n'a pas de rêves enfouis qui végètent inexorablement au fond de notre esprit sans avoir la moindre de chance de voir poindre le jour ?
Aussi à l'heure des comédies basées uniquement sur l'ego, le romantisme ou les situations, il est rare qu'une comédie aille un peu plus loin.
De fait j'ai apprécié une double approche :
- comment réussir sa vie sans mode opératoire ?
- pourquoi se défaire de ses a priori ?
Sur le 1er point, on pourra identifier le contexte très américain des "gourous de développement personnel", déjà abordé dans de sublimes films tels que "Magnolia" ou "Little miss sunshine".
Cela fait quelques années que les coachs de vie ont débarqué en France pour le meilleur ou pour le pire.
Le film prend là aussi le parti de ne pas trancher (= pas d'a priori). Mais propose subtilement de prendre du recul sur le phénomène sans le rejeter et donc en privilégiant le sens du développement personnel.
Sur le 2nd point, je trouve que le film va plus loin qu'un second film qui lui ressemble mais qui est plus égocentré : "la vie rêvée de Walter Mitty".
Certes Jim Carrey peut parfois sembler faire son autopromotion. Mais il joue de son faciès de façon moins grotesque que redouté.
Surtout s'il est évidemment le personnage principal (comme Ben Stiller), la galerie de portraits est moins caricaturale que prévue.
Evidemment les archétypes de la comédie (romantique, sexuel ou scatologique) sont encore présents. Mais leur nombre évite la lourdeur...
Moins égocentrique car le film aborde subtilement la différence entre :
- profiter de SA vie
- profiter de LA vie.
Bref un film agréable dédié aux trentenaires/quarantenaires/cinquantenaires pour qu'ils profitent (enfin) de la vie.