Un film franchement agréable à suivre pendant ses deux premiers tiers, histoire méta du chanteur Orelsan fuyant au Japon avec sa compagne pour être loin des caméras pour la naissance de son premier enfant, mais qui va se retrouver confronter à ses démons intérieurs sous l'apparence de yokais qui vont venir le hanter chaque nuit.
L'ambiance est bien rendue, tantôt féérique dans la campagne japonaise, tantôt flippante dans une vieille maison traditionnelle, et l'histoire, enrobée d'humour et sans prises de têtes (avec quelques répliques vraiment amusantes), se suit avec plaisir, faisant la part belle à quelques créatures du folklore local. Certes c'est répétitif, pas très subtil, mais c'est fait avec une belle énergie et une envie de bien faire les choses qu'on sent sincère. Les comédiens sont convaincants, tout s'enchaine de manière fluide, visuellement c'est plutôt propre, et on attend avec impatience le combat contre le boss final, forcément homérique.
Et puis vient la dernière partie, la conclusion de l'histoire, et là, c'est le drame. Rien ne fonctionne plus. Tout devient lourd, plat, entendu, sans saveur, entre manque cruel d'imagination et de moyens probablement. Là où on aurait pu s'attendre à une fin épique et what the fuck en mode gremlins ou ghostbusters, matinée de Dandadan pour la ref au japon, on se retrouve devant un épisode de AB production, avec une histoire qui rame en répétant ce qu'on avait déjà compris, et qui ne trouve plus rien à raconter ni montrer, et qui le met en scène tout aussi platement.
Bref, même si au final c'est l'envie de bien faire que je retiendrai, et la passion mise dans ce projet plutôt inventif et casse gueule, l'aspect nanar de ce dernier tiers de l'intrigue franchement ennuyeux, qui laissait pourtant espérer un délire visuel et une conclusion à la hauteur des références de la popculture japonaise (entre sentai et nekketsu), laisse un gout de déception, comme un très bon repas sans prétention dans un petit izakaya qui se terminerait par un sushi au nutella.