La grosse connerie de cet automne 2014 aura sans conteste été Zombeavers, qui, comme son l’indique, cause de castors qui deviennent zombies. Une idée rafraichissante car dans le petit monde du zombie tout le monde a tendance à se prendre au sérieux, les uns cherchant à faire dans le réalisme (des zombies réalistes ?) et les autres tentant vainement de devenir les nouveaux Shaun of The Dead. Zombeavers n’a pas énormément de prétentions, hormis celle d’être une comédie horrifique absurde et décalée, et en cela il y réussit plutôt bien, et ce dès les premières minutes, avec son improbable fuite de déchets toxiques toute droite sortie d’un Troma style Class Of Nuke’Em High.
La suite ne laisse que relativement peu de place à la surprise, reprenant la plupart des codes du genre, dont une équipe d’héroïnes qui vont changer de tenue pratiquement à chaque scène et sublimées par des angles de caméra passant la majeur du temps entre leurs cuisses ou à hauteur de fessier. Nous sommes en terrain connu donc, même s’il est toujours agréable de voir un défilé de shortys, qui, si ils avaient été plus courts, leur seraient rentrés dans l’anus. Au moins le ton est donné, donc si les midinettes à demi-nues et les castors mangeurs de chaire ne vous ennuient pas alors il y a de bonnes chances pour que vous ayez sous la main votre petit Graal de 2014, même s’il n’est pas parfait. En effet, si les effets gores sont plutôt réussis, on s’attend évidemment à ce que leurs morsures fassent des hybrides mutants, ce qui arrive, mais un poil trop tard dans l’intrigue. Aussi, les hybrides ne sont pas tellement convaincants en terme de maquillage/animatronics et frôlent avec le Muppets Show (c’est d’ailleurs probablement pour cette raison qu’ils tardent à arriver). Heureusement la plupart de leurs interventions se font dans des contextes particuliers, notamment un en plein pendant qu’un couple fait des galipettes dans la salle de bain !
Les fans de Creepshow seront heureux de voir qu’un clin d’oeil est fait au second segment du second opus, les teenagers se retrouvant coincés sur un radeau, avec les zombeavers en lieu et place de la matière visqueuse noire (je vous garantis une bonne crise de rires lorsque vous verrez la façon dont ils réussissent à s’en échapper !).
Zombeavers ne fait pas dans la finesse mais avec un titre pareil il répond présent aux demandes que cela implique. Indigent par moment il n’en reste pas moins divertissant, et même s’il n’a pas ce qu’il faut pour être inscrit au panthéon de l’horreur il en a assez pour mériter d’être sur l’étagère de tout bon fan d’horreur sauce décalée.