Poisson pas frais

En 1975, "Les Dents de la mer" de Steven Spielberg révolutionne la façon de concevoir des films à Hollywood. Plus gros carton de l'histoire du cinéma à cette époque, il impose la figure du requin (bien malgré ce pauvre poisson d'ailleurs) comme le prédateur ultime et fera frémir de terreur des millions de baigneurs. Ce requin, c'est "Bruce", un monstre mécanique qui rendit fou l'équipe de tournage à cause de ses nombreux problèmes techniques et qui obligea Spielberg (selon certains), à privilégier le hors champ et offrir quelques-unes des scènes les plus angoissantes du cinéma sous-marin.

40 ans plus tard, la Sharksploitation bat son plein, souvent pour le pire. 40 ans plus tard, Bruce revient et il est zombifié. Pire encore, le monstre terrifiant a laissé place à un amas de pixel reconnaissable uniquement à son harpon planté dans le flanc. Car oui, la réalisatrice, Misty Talley, très heureuse de nous prouver qu'elle porte en elle une culture cinématographique qui en jette, a décidé, pour cet horrible "Zombie Shark", de nommer son antagoniste à écailles en hommage au film légendaire de Spielberg. Ce n'est pas la première fois ("Le Monde de Nemo" l'avait fait) mais, après avoir subit les 1h20 que dure ce truc, on est en droit de se demander si le réalisateur de "Jurassic Park" ne devrait pas lancer une vendetta personnelle pour annihiler toute existence de ce film

Le "film" en lui-même ne propose donc pas grand chose de réjouissant. Des filles aux gros seins pour détourner le regard de leurs inexpressions faciales, des effets spéciaux en pleine transition entre Playstation 1 et 2, des rôles abominables (Lester, mon Dieu...), un scénario complètement wtf qui introduit des zombies humains maquillés à la truelle, etc, etc.

Inutile de s'appesantir sur la chose et de relancer l'éternel débat "navet" ou "nanar", "Zombie Shark" est un très mauvais film très chiant et ne vaut le coup d'oeil que pour ses morts rocambolesques et complètement aléatoires mis en scène avec autant de ferveur qu'un doigt de pied pris dans une porte.