Fun, pop, coloré… c’était très divertissant !

On y suit une jeune femme très sympathique, délurée, et son attirance pour les fluides corporels n’a d’égale… rien d’autre. À la suite d’un tragique accident d’épilation, elle est hospitalisée et va tomber sous le charme d’un infirmier décontenancé par l’impudeur de la demoiselle.

C’est une comédie romantique, en effet, mais aussi un film semi-transgressif / provok (comme si c’était un genre bien connu, marketable à l’envie), et destiné aux gens nés dans les années 90-2000.

Mais si dans les années 90 on avait eu Trainspotting (dont le film s’inspire clairement) et Fight Club, là, force est de constater que le compte n’y est pas.

Alors, le film est transgressif (cuvette de chiottes sales, scatologie, pizza aux parfums exotiques…), mais en réalité assez inoffensif.

Si la charmante dame souffre d’une hygiène approximative et d’une tendance à l’exhibitionnisme, c’est parce que son père est un gros connard… mais pas tant que ça. Et le médecin de l’hôpital ou elle est hospitalisée est un gros connard… mais pas tant que ça, parce qu’il s’excuse. Et l’infirmier, il est trop choupi, alors ce n’est pas vraiment un film féministe. Et finalement, le comportement exubérant de notre héroïne est plutôt bien toléré, ce qui est normal : elle est super sympa. D’aucuns diraient disruptive ou rafraîchissante…

Par contre, si son caractère n’était pas justifié maladroitement par un traumatisme d’enfance et que le film était un peu plus subversif, alors ça aurait pu donner quelque chose de vraiment bien. Au final, on se dit juste que tout ça, c’est une histoire de bonne femme.

Tandis que dans Fight Club, on pisse dans la soupe de palourdes (transgression), mais on menace de couper les couilles à un commissaire de police (subversion). Dans Trainspotting, on patauge dans les cuvettes de chiottes (transgression), mais :

Mais c’est une punition d’être écossais, on est les plus nuls des plus nuls. Ici, la plupart des gens haïssent les Anglais. Je regrette, c’est seulement des connards (c'est tellement vrai!). Alors que nous, on a été colonisés par des connards. On n’a pas été foutus d’être colonisés par une race supérieure. On est gouvernés par des balais à chiottes ! (subversion)

J’adore ce passage !

Vous l’aurez compris, le film est très sympathique et divertissant, mais il manque quelque chose pour transcender son sujet.