Je dois admettre que j’ai mis plusieurs jours avant de comprendre le sens et le message véhiculé par ce film. Si on sent instinctivement qu’il s’agit d’un film clairement cosmopolite, son message est en réalité très ciblé. L’angle d’attaque n’est pas l’anti-spécisme ou l’anti-racisme. Une transposition au monde humain serait d’ailleurs douteuse. Qu’elle catégorie d’animaux représente les caucasiens ou les afro-américains ?
Non, en réalité, même si l’apologie du « vivre ensemble » reste prégnante tout le long du film, le message se focalise sur le régime alimentaire. Dans ce monde imaginaire l’ensemble des animaux sont végétariens. Les carnivores ne mangent plus les herbivores. En effet les animaux sont évolués, et ont refoulés leur instinct animal et sauvage. Le message est claire. Si un carnivore peut s’affranchir de manger de la viande, pourquoi pas nous ? Nous les humains omnivores.
Le film est destiné aux plus jeunes, et cette logique sera pour eux implacable. C’est un véritable bulldozer qui anéantira par l’émotion, l’esprit critique de nos petites crinières blondes.
Je m’adresse alors aux accompagnateurs, les parents (parent 1 et 2). Dans ce film les carnivores sont les animaux sauvages et méchants, aujourd’hui disparus du monde civilisé. Mais quid de la théorie du bon sauvage rousseauiste, si cher à nos amis socialistes. Zootopia est une sorte de Manhattan pour animaux. Une mégalopole, bastion du libéralisme, voir même du capitalisme. Si on pousse le raisonnement, on croit comprendre qu’il faille attendre le progrès économique et technologique pour corriger l’ame bestiale propre en chacun de nous pour nous faire devenir de bons végétariens. Le libéralisme tremplin émenssipatoire du véganimse ? Je reste septique...