Repeupler son ciel d'étoiles

Gris est une expérience narrative qui transmet son message à travers le game design, l'intéraction à l'environnement, ou chaque détail est pensé dans une symbolique.
Comme il est précisé, on ne peut pas mourir dans ce jeu, (ce qui est peut-être signifiant aussi..)et il n'y a pas réellement de difficulté majeure, le gameplay ne présente pas de véritable défi.C'est un de ces jeu pour de faux, vous voyez.
C'est une exploration qui tient en éveil les sens; revèle son message par la musique, les couleurs, les choix de représentations.Si on est pas/peu sensible à la dimension illustrée/visuel on passera à coté.Sur sa faim.
Si l'on est à la recherche d'un titre explicite et textuel, ce n'est pas non plus vers gris qu'il faut se tourner, que l'on ne trouvera que joli, sans y être sensible, car le titre , il parle, mais autrement.Ce n'est peut-etre pas un jeu à explorer à tous moments , ou pour tlmonde non plus.
Je met la meilleure note, car le jeu délivre son message , pas de concession, ça passe ou casse.

C'est un titre très touchant /Marquant à jouer lorsqu'on l'on vit des états ou traumas, qui amènent à passer par un renoncement, un deuil, ou une dépression.
Pas dans le fond du fond bien sur, car dans ces moments là, rien ne peut plus nous atteindre, la voix intérieure en soi n'est pas assez forte , face aux armées de fantomes en soi.
Mais quand on commence à voir la lumière.Et que celle ci nous semble presque plus froide que les tenèbres mazoutés ou l'on s'était noyé.
Et dans cette froide aurore, le message délivré par ce jeupossiblement, deblaie de veritables  voie/voix en soi.
Fait partie de ces petits orbes de lumières qu'on essaie encore de collecter, que ce soit en soi, ou dans notre regard sur le monde.Touchant, car rien n'est assuré dans ce le message delivré je crois, tout est fragile, ténu.Tout ce qui est de sur' c'est la beauté du voyage.Parfois..

Tout me parait avoir du sens visuellement et sonorement dans Gris.
Le fait que rien n'est explicité sur les causes du mal de la jeune femme notamment, ni s'il s'agit de son alter ou d'une personne proche.Laisse chacun trouver la résonance avec son histoire au delà d'un synopsis.Même s'il y en a peut-être un en amont.Y'a une scène surprise bonus qui semble aller en ce sens quoiqu'elle ne soit pas non plus si claire. https://youtu.be/hvMBv2xdGmA (si vous vous voulez garder votre interprétation, vous spoilez pas)Ou bien les scénaristes ont peut-être pensé à plusieurs possibles explication/causes en histoire concrète , à l'univers de gris, et laissé volontairement ouvert l'interprétation.
Dans ma compréhension , le petit personnage représente un peu la voix /intérieure (de soi/part de soi, meme si d'un être cher intériorisé, d'une mémoire)qui sombrant dans un monde introspectif en ruine, doit collecter ces orbes= fragments de confiance, d'espoir, qui lui permettent de débloquer des tracés, chemins de lumières ténus, qui donnent accès à d'autres environnement/espaces intérieurs.Le dialogue entre le mini perso et la femme, je les vois comme un dialogue en soi; donnant lieu à une renaissance ou dépassement du passé( meme si elle sont deux personnes distinctes liées, ca reste je crois une représentations d'un dialogue en soi, dont par la trace que l'autre y laisse).
Progressivement le paysage intérieur regagne ses couleurs, tout en luttant continuellement d'oscillations contre l'orage, la noirceure, un oiseau de malheur, ou à la fin , une personne qui représente ses souvenirs et peurs/ou soi même.Le personnage peut voler, sauter, nager, apprend à ouvrir les secrets de cet univers.
Le coté ténu/fragile de cette confiance, du retour à la vie ou de tout lien, est, je trouve, bien illustré par des petits détails de design, comme ; ces plates formes, sur lesquelles tu dois sauter dessus alors qu'elles ne sont pas visibles, imageant ce qu'est d'avancer dans une certaine incertitude titubante, sans savoir s'il y a même une horizon, tout comme les zones d'obscurités ou il faut se mouvoir, .Et ou de plus en plus, la lumière retrouvée, va ouvrir la voix au personnage, au travers des lucioles l'accompagnant, puis du chant retrouvé.Cette voix qu'on sent parfois cassée, eteinte, aphone face aux épreuves.
Progressivement, les ruines d'architecture complexes et brisées entrevetrés de cette personne fissuré et immobilisé dans son malheur, deviennent le temple d'une explosion d'aquarelles luxuriantes et de vegétations denses.Plus le personnage repeuple son intériorité et s'en fait complice, plus il vole haut, loin, jusqu'au ciel, jusqu'a l'acceptation, jusqu'à un tombeau, ou une mort , de quelqu'un, de soi; qui ensuite s'anime et nous porte au firmament.

Et le ciel retrouve ses étoiles en même temps que le personnage retrouve sa voix pour tracer de nouveau chemins, ou elle arrivera a devenir ami avec cet univers, ses petits habitants et gagner une forme de réconciliation avec sa mémoire, ou soi?puis disparait là ou on ne discerne plus l'horizon.