Le juteux fruit d'Yggdrasil.

God Of War - Environ 50 heures de jeu.

Les jeux vidéos de ce calibre sont denrée rare dans l'industrie et il n'est évidement pas juste question de certaines qualités objectives ou de réussir à intégralement cocher un lourd cahier des charges mais d'un "tout" qui commence bien avant la conception technique d'un jeu, aux origines d'une intention où même une saga comme God of War se doit de passer à travers les mailles d'une greenlight qui si elle s'avère d'une trop grande rigidité peut tuer dans l'oeuf n'importe quel concept jugé trop ambitieux ou difficile.

Square Enix doit se mordre les doigts d'avoir bêtement laissé partir Cory Barlog (co-créateur de God Of War 1 et directeur de God Of War 2) qui s'est vu refuser ses idées sur le renouveau de Tomb Raider. Heureusement, on peut aujourd'hui considérer ces événements comme un mal nécessaire car ils donnent pour résultat un retour triomphant chez Sony Santa Monica, un studio de bien plus grande prestige et de talent quand il s'agit de réaliser ce que pour certain est de l'ordre de l'irréalisable.

Les points positifs

• Une petite révolution dans l'industrie que de proposer une aventure épique intégralement en plan séquence (sans cut, temps de chargement, aucun temps mort,...) malgré les énormes contraintes, ils ont grâce à leur astuce réussi un défi des plus pantagruéliques


• La réalisation technique et graphique d'une quasi-perfection avec probablement le meilleur système d'éclairage ever dans un triple A. Le tout est mis à l'oeuvre dans un bon nombre de décors tous très variés et une DA n'ayant pas peur des couleurs


• Le système de combat est définitivement un des gameplay les plus engageants et fun conçus à ce jour. God Of War se joue enfin comme autre chose qu'un pauvre clone des BTA japonais jusqu'ici maître du genre. De débuts timides aux fins triomphales. Le jeu fait évoluer ses combats du début à la fin, les rendant arguments principaux pour passer du temps dans le endgame.


• Une histoire simple prétexte à un scénario qui se complexifie juste assez afin de nous amener à un point où les révélations et twists pèsent bien leur valeur.


• Mise en scène absolument phénoménal avec certaines séquences qu'on soupçonne à elles seules à coûter autant que la réalisation d'un double A


• Narration exemplaire nous empêchant à aucun moment de JOUER. Prenant en grande partie son temps lors de phases d'explorations en bateau ou à pied et intervenant ponctuellement lors de cinématiques ( cinématique plutôt rares une fois les 2 ou 3 premières heures) d'une réalisation exceptionnelle. KINO QUALITÄT !


• Personnages bien écrits. Brok et Sindri hilarants, Mimir et Baldur très mémorables.


• L'intégration et exposition exemplaire du lore de la Norse Mythology par le biais du décor et du personnage de Mimir


• L'exploration au coeur de l'expérience, un vrai plaisir grâce au loot, secrets et la progression à travers de mini énigmes


• Quêtes et activités annexes de qualité proposant parfois un gros challenge


• Grosse durée de vie, même en ligne droite une grande exception dans le genre


• Atreus en plus de l'attachement qu'on développe pour lui est décerné du prix du personnage de compagnie le plus utile et indépendant ever. Se révélant énervant ou comme un obstacle à aucun moment du jeu.


• OST qui hérisse les poils qui fait du GoW, mais aussi plus que ça cette fois-ci.

Les points négatifs

• Une fin secrète post-credit expéditive et sans aucune subtilité, en total désaccord avec la qualité et la finesse de ce que le jeu nous fait vivre pendant 40 heures jusqu'ici.


• OST de grande qualité mais parfois un peu trop discret


• La traduction française parfois hasardeuse qui perd du sens à la traduction de certains dialogues VO.


• Quelques soucis d'équilibrage en ce qui concerne l'équipement, crafting,...

Est-ce que le jeu est parfait comme les notes le sous-entendent ? 20/20, 10/10, 5/5, tout cela découle d'un fait à reconnaître : God Of War est le meilleur de ce que le genre peut offrir et plus loin que ça, il est également exceptionnel dans son intention de base et dans cette générosité qui en découle par ces temps où les éditeurs veulent nous faire croire que des jeux solos même bien moins coûteux ne sont pas viables et qu'il ne faut plus fabriquer des "jeux service"