Un gros 7, un petit 8 ? Difficile à dire. On est dans la grosse inspi Batman / Assassin's Creed en termes de gameplay et on se demande initialement comment on va réussir à caser ces mécanismes dans l'ambiance de LotR. Et ma foi, c'est plutôt réussi. C'est beau, ça bouge bien, il y a une simplicité et peut-être une relative pauvreté des options de combat qui, finalement, ne me déplaisent pas, permettant une apprentissage et une maîtrise assez rapides. D'autant que le triptyque épée, arc, poignard augmenté d'une brochette de feats et de capacités diversifie et enrichit le tout.
Le contexte est restreint, on se balade en gros dans une plaine émaillée de camps, de cavernes et de hauts-lieux de la méchanceté uruk mais la dimension mécanique, d'accumulation, de collection puis le fameux système Nemesis font émerger quelque chose d'inattendu. On sent que ce petit monde répond à nos choix, à nos analyses, on récupère de l'info sur les meilleures tactiques pour contrôler le second couteau que l'on va finalement placer à la tête de l'armée. On monte en puissance, on se retrouve à se planquer, à défoncer des packs de 15 uruks à grands coups d'effets pyrotechniques et de finishing moves, ça coule sous les doigts, c'est exaltant.
Étonnamment, le lore du contexte est largement mis en avant, même sur la zone aussi réduite d'un point de friction entre Mordor et Gondor. Le codex s'enrichit de tout un tas de références qui font des nombreuses missions annexes une plongée dans les Terres du Milieu. Malgré la répétitivité, c'est respectueux et on sent que l'écriture parvient à faire passer la pilule de la lassitude face à des raids et des assauts qui se ressemblent beaucoup.
Mais le côté catchy du jeu tient surtout la sensation d'avoir entre les mains un monde vivant, modeste mais vivant, avec ces tronches cassées d'orcs énervés qui nous en veulent personnellement. C'est le sacre du PNJ, son extraction de l'anonymat et enfin dominer ou décapiter ce salopard qui nous pourrit la vie depuis 4 heures est une satisfaction.
Le scénario est pas mal du tout, justifiant avec astuce le gameplay superposant un Talion condamné à la résurrection et son mystérieux et opportun fantôme. Les guests sont bien amenés, ça ne dessert pas l'ensemble.
Bref, une immersion inattendue, addictive et dynamique portée par un système qui casse la sensation de vaine répétition des missions grâce à une mise à jour de l'environnement en fonction de nos actions. C'est tellement, tellement plus punchy, propre et pertinent que le dernier Assassins Creed que je me suis fait juste avant, à savoir Unity...
Allez 8, car je me suis vraiment laissé happer.