“Ni no Kuni II” est un jeu qui s’est fait attendre un certain temps. Comme la plupart des jeux qui se font attendre, il a déchaîné les passions, mais aussi les plus sombres rancoeurs. Ce n’est pas tant que je veuille caricaturer, mais c’est globalement l’impression que m’ont donnés les critiques que j’ai pu lire sur le net. De mon côté, je ne l’attendais pas. A l’époque où “Ni no Kuni”, le premier du nom, est sortis, j’étais impatiente d’y jouer et mon frère me l’avait vendu comme un chef d’oeuvre. Manque de bol, moi, je le voulais sur Nintendo DS. Rarement chez moi, j’avais envie de pouvoir y jouer où je voulais et quand je voulais. N’étant jamais sortis sur DS en Europe, je n’y ai jamais joué. Oui, je sais, c’est mal. Rangez vos regards assassins et tourner la page.


Quoiqu’il en soit, pour revenir au sujet initial, ce jeu, je ne l’attendais pas. Pourtant, juste avant sa sortie, je suis tombée sur des images et elles m’ont franchement mis l’eau à la bouche. Un mois après, j’achetais le jeu à sa sortie et autant vous dire que je me suis éclatée dessus.


Au niveau de la note, j’ai longuement hésité entre un 7 et un 8. Finalement, le 7 l’a emporté. Pourquoi ? J’ai bien mis un 7 à “Final Fantasy XV” qui ne peut pas vraiment être comparé à “Ni no Kuni II”. Ben justement, une même note, ça veut pas dire la même chose selon l’oeuvre. Et puis, de toute façon, j’vous en pose des questions moi ?


Alors pourquoi le sept ? C’est parce que malgré toutes ses qualités ; oui, il en a ; le jeu n’est pas parfait et souffre de pas mal de défauts.


Le premier, ce sont ses personnages. Là où ils auraient pû être attachants, voir touchants, ils se contentent d’être sympathiques. Ils ont tout un background qui mérite d’être exploré, mais on reste en surface et au fil de l’histoire, l’individualité de chaque personnage s’efface pour laisser place au groupe. Sauf que ce groupe, parce qu’on reste en surface des personnages, manque parfois de consistance. Ca n’empêche pas de bien s’amuser, loin de là, mais je trouve qu’on reste sur sa fin. De même, le méchant, Jafar du pauvre qui n’aurait jamais du enlever son masque, SUCK ! Et ça, c’est problématique. Pour avoir un bon méchant, on doit pouvoir avoir un minimum d’empathie pour lui, mieux, comme le dit très bien je ne sais plus quel théoricien du cinéma barbant que Cinémaniaque n’arrête pas de me citer “Un bon méchant doit avoir le même objectif que le personnage principal, mais ne pas vouloir l’atteindre de la même manière”. Or, ici, ben le méchant, il est surtout absent. On le voit de temps en temps, mais son objectif est relevé trop tard et surtout, le temps qu’on le sache, ce n’est même plus réellement intéressant. Ratoléon et la Reine Nereida faisaient des méchants bien plus convaincants.


Second point que je reproche au jeu ; et je me rends compte que ça peut sembler anecdotique ; c’est son bestiaire et sa gestion de la carte. Le bestiaire n’est vraiment pas développer, on reprend une quinzaine de créature et on change la couleur selon les régions. La série des “Tales of” le fait déjà, mais leur bestiaires est plus diversifiés ou alors mieux répartis, je ne sais pas. Quoiqu’il en soit, l’impression de répétition est parfois un peu pénible.


Troisième point sur lequel je voudrais revenir, c’est le “Mode Bataille”. Si à la base il part d’une bonne idée, on ne peut pas vraiment applaudir sa réalisation. Moche, très répétitif, il n’a pas beaucoup d’intérêt. on se lasse assez vite de faire les quêtes auquel il est associé, manque de bol, il faudra quand même le faire pour récupérer certain personnages ou simplement pour avoir le niveau qui permet d’atteindre le boss final. C’est personnellement une partie du jeu dont je me serais bien dispensée.


Quatrième point qui m’a souvent agacé, c’est la gestion des décors. Autant, j’ai adoré les villes ; chacune ayant sa personnalité et ses spécificités ; autant je trouve qu’ils ne se sont pas foulés sur les donjons qui ne sont jamais qu’un duplicata du premier. Long couloir souvent vide qu’on se contente de parcourir pour buter du mob et ramasser des objets.


Enfin, mon dernier reproche, celui qui a principalement fait baisser ma note à sept, c’est le scénario. On ne va pas se mentir, “Ni no Kuni II”, c’est un joli conte de fée. Personnellement, c’est comme ça qu’on me l’a vendu, c’est comme ça que je l’ai pris. Je n’irais jamais lui reprocher de ne pas avoir le scénario d’un “The Last of Us”, n’empêche qu’ils auraient pu faire mieux. Evan, manque de conviction quand il nous parle de son rêve, on a du mal à avoir envie de le suivre parce qu’on a envie de lui dire “Un royaume aux milles sourires, ok, mais encore ?”. Quant aux autres personnages, leur traitement n’est pas meilleur, tout ce qui concerne Roland est intéressant, mais arrive trop tard et tombe comme un cheveu dans la soupe. Suzie (ou Bracken dans la version anglophone, j’ai pas compris le changement de prénom), Shanty et les autres sont vraiment effacés au fil de l’histoire pour faire un peu office de figurant. Bémol également pour la conclusion qui se fait trop vite, on sent bien qu’ils veulent amorcer leur extension, voir un “Ni no Kuni III” et les pistes avancées peuvent être sympas, mais ça n’empêchait pas de donner une conclusion un peu plus travaillée que ça.


Bon, du coup, vous vous dites que, finalement, je ne vous en fais pas un super portrait du jeu. Pas faux, mais honnêtement, c’est toujours plus facile de dire ce qui ne nous a pas plû que ce qui nous a plû. Maintenant que j’ai bien tapé dessus, je vais pouvoir un peu parler du reste. Parce qu’au final “Ni no Kuni II”, je l’ai bien aimé et je me suis même vraiment amusée dessus. On ne passe pas plus de soixante heures sur un jeu par pur masochisme.


Premièrement, ce qui m’a frappé dans le jeu, c’est son ambiance. Comme je le disais, on m’a vendu un conte de fée et c’est à quoi j’ai joué. Dès le début, la narration tend vers ça et ça permet d’excuser certaines faiblesses scénaristiques, voir, avoir une indulgence envers Evan et tous ses bons sentiments ; et dieu sait qu’il en a un paquet ! Le jeu, s’il n’est pas à la pointe de la technologie pour la playstation 4, est très beau. C’est agréable de s’y ballader et s’y j’ai d’abord été un peu rebutée par le mode voyage, j’ai fini par m’y habituer. Comme je l’ai dis plus haut, j’ai adoré les villes et je regrette vraiment qu’il n’y en ait pas plus. Elles ont chacune leur ambiance, leur architecture, j’ai bien aimé le travail qu’ils ont fait dessus. J’ai lu dans certaines critiques qu’on lui reprochait sa bande son, justement, moi je trouve que c’est un des points forts du jeu. Les pistes sont bien choisies, agréables à écouter et certaines vont définitivement finir dans ma playlist.


J’ai lu pas mal de critique concernant sa difficulté, je ne vais pas le nier, je suis une des première à regretter l’absence d’un mode difficile, MAIS j’ai quand même envie de le défendre sur ce point. De un, les développeurs sont vraiment attentifs aux feedback de la communauté et ils ont déjà fait des changements en ce sens pour la V 1.02, j’ai honnêtement bon espoir qu’un mode difficile arrive au prochain patch. Ensuite, même s’il n’y a pas de mode difficile, le jeu regorge de petit challenge, monstre un peu plus hardoce contre lesquels on peut aller se frotter. Pour poursuivre, la difficultée, elle se gère, rien n’empêche de garder son niveau un peu plus bas que prévu, de ne pas utiliser les équipements les plus optimaux, etc pour corser un peu son jeu. Encore une fois, je râlerai si on avait vendu le jeu comme LE truc sur lequel on allait pouvoir se faire les dents niveau difficulté, mais ce n’est pas le cas. Après, je le redis, ça n’empêche pas un mode difficile comme plein de jeu le font et j’espère le voir arriver.


Un autre point qui fait la force du jeu, c’est le développement du royaume. Pour avoir détesté ce qu’ils ont essayé d’en faire dans le “Fire Emblem Fates” qui est sortis en 2015, je n’en attendais pas grand chose. Honnêtement, c’est une des bonnes surprises du jeu. Petit jeu de gestion qui apporte souvent une pause bienvenue au scénario, on se prend rapidement au jeu et on s’amuse vraiment à voir notre petit royaume évoluer. Petit reproche peut-être typiquement féminin, j’aurais adoré qu’on ait un peu plus de liberté sur le style ou simplement sur l’emplacement des lieux, mais bon, c’est du chipotage.


Je suis sûre qu’il y a d’autres points dont je ne parle pas, que j’oublie de mentionner, mais je ne vais pas décortiquer le jeu heure par heure de toute façon. Si je devais finir, je dirais simplement que “Ni no Kuni II”, c’est un jeu qui a, par pas mal de côtés, de gros défauts, mais ça ne l’empêche pas d’être un jeu vraiment agréable, détendant, féérique, dans lequel on passe de super bon moments. Alors oui, ceux qui ont joués au premier le trouveront sûrement inférieur. De toute façon, est-ce que ce n’est pas un peu toujours le cas quand on est un joueur de RPG ? Quoiqu’il en soit, moi, je ne regrette pas mon achat, ni le temps passer dessus. Je suis curieuse de voir ce qu’ils feront au niveau DLC ou suite potentielle et en attendant, ça m’a donné envie de jouer au premier !

San
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le 24 mai 2018

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