Super Maxi Best Of

Owlboy est un jeu indé en pixel art exclusif PC (pour l'instant). Tout de suite on imagine un rogue-like hyper punitif développé sous RPG Maker avec des sprites dignes de Space Invaders, unanimement acclamé par la critique des true gamers.

Il n'en est rien, Owlboy tire son inspiration de la grande époque des jeux 16 bits Nintendo, dans un jeu d'une grande beauté graphique (les rares fois où le jeu dézoom, abandonnant le low res, on peut admirer le travail réalisé en high pixel), la narration étant proche d'un Zelda, là où le gameplay est un mélange d'un Mario 3 format Tanooki mixé avec un Yoshi shooter.

Je m'explique : notre héros est un homme-chouette muet (life, this bitch), qui n'a d'autre capacités que de voler et faire quelques roulades. Pour affronter les aventures qu'il va vivre, il doit compter sur ses amis qu'il peut transporter dans ses serres, et qui eux sont libres de tirer sur les méchants. On contrôle donc le vol de la chouette avec le stick gauche, la visée du copain agrippé avec le stick droit, et on shoote avec la gâchette. Le déplacement et la visée sont donc complètement découplés.

Avec une autre gâchette on peut très vite switcher de personnage embarqué, chacun ayant ses spécificités, si on ajoute quelques autres contrôles additionnels et la précipitation, il n'est pas rare de se planter un peu et de lacher un de ses partenaires au dessus de la lave en voulant attraper un item. Heureusement leur repop est instantané et ça devient un petit plaisir sadique du jeu de les sacrifier à tout instant, tantôt sous un énorme rocher, tantôt dans un précipice. Ça détend.

Le côté Zelda (voir metroidvania light) se retrouve également dans certains niveaux/donjons, demandant d'activer des mécanismes pour débloquer certaines passages précédemment bloqués. Rien d'insurmontable, si on évite de quitter en plein milieu d'un niveau sans se souvenir d'où on venait, au risque de tout refaire à l'envers avant de se rendre compte de son erreur, les énigmes sans être stupides sont très abordables (là encore la grande tradition Nintendo).
Des trésors sont cachés un peu partout, on peut s'équiper d'items supplémentaires dans un magasin, mais heureusement (à mon gout), c'est complètement optionnel, et pas envahissant

La bande son est vraiment à la hauteur du reste, les musiques sont excellentes et accompagnet parfaitement les phases les plus épiques de l'histoire.

De l'épique on en a dès la première heure du jeu, qui démarre très très fort passé la mise en place de l'histoire, j'ai vraiment été emballé. Chaque nouveau personnage rencontré nous fait passer une vitesse supplémentaire et enrichit le récit. Par la suite malgré une volonté de renouveler régulièrement le gameplay, j'ai ressenti un certain essoufflement, le dernier niveau était malheureusement surement le moins bon, d'une lenteur désespérante.
Au lieu d'essayer de pousser un concept à fond, le jeu préfère nous en présenter plusieurs différents, parfois à peine abordé, afin que l'on trouve bien notre compte quelque part.

A part ça, c'est vraiment un jeu sans défaut, on a une réalisation impeccable (les animations et attitudes des personnages sont de petits bijoux), un gameplay vraiment innovant pour un platformer, et la nostalgie est utilisé à bon escient. Si vous cherchez un challenge, passez votre chemin on est dans un feel good game, un jeu épique tout droit sorti de la super nintendo, avec des graphismes Neo Geo, mais dont les sensations de jeu sont suffisamment modernes pour ne pas décevoir.

Un bon petit jeu.