Rage
6.4
Rage

Jeu de id Software et Bethesda Softworks (2011PC)

RAGE, apocalyptiquement votre !

Si les noms de Doom et de Quake vous parlent, si comme beaucoup vous vous sentez nostalgiques à l'évocation de ces deux licences, alors comme pour beaucoup d'autres joueurs, ID Software est certainement, à vos yeux, un mythe vivant dans cette jungle qu'est l'industrie du jeu vidéo. Alors qu'ils n'avaient plus rien développé en interne depuis la sortie de Doom 3 en 2004 (je passe volontairement sous silence Quake live qui n'est qu'un remake de Quake 3), beaucoup attendaient impatiemment la prochaine création des pères des jeux de tir à la première personne.
Annoncé à la Quakecon en aout 2007, leur prochain titre n'allait pas être une suite de leurs licences à succès (Quake, Doom ...) mais bel et bien une nouvelle propriété intellectuelle : RAGE faisait ses débuts. Nous somme en 2011, le 18 octobre au moment où sont écrites ces lignes, plus de 4 ans ce sont écoulé depuis son annonce et RAGE est sortie depuis 10 jours. Très attendu, il est impossible de passer à côté de ce phénomène (que l'on aime ou pas), tout le monde en a entendu parler. Mais qu'est ce qui se cache derrière ce jeu ? C'est partie pour la traversée du désert.

La traversée du désert

Avant de nous embarquer sur le wasteland, il est important de comprendre l'enjeu derrière la création de Rage. Plus qu'un nouveau jeu de la firme Texane (et cela n'était pas arrivé depuis 7 ans), Rage marque la création d'une nouvelle licence pour Id software, ce qui n'était pas arrivé depuis l'arrivée de Quake en 1996. Autre facteur à prendre en compte, même s'il parait moins pesant aujourd'hui vu la liberté laissé au studio, le rachat de Id software par Zenimax (Bethesda) en juin 2009. En conséquence, on se retrouve avec une nouvelle licence chez un nouvel éditeur qui possède maintenant le développeur. Tous ces facteurs expliquent en partie l'attente que tout le monde a pu ressentir en espérant voir arriver le petit dernier du studio ayant vu passer des gens comme John Romero, Tom Hall, American McGee, Adrian Carmack (aucun lien avec familial avec John) sans oublier le plus résistant d'entre tous, puisque dernier des fondateurs encore présent, John Carmack.

L'apocalypse venue du ciel

Rage se joue dans un univers post-apocalyptique dans la ligné d'un Fallout. Mais contrairement à ce dernier ce n'est pas un bombe atomique mais Apophis qui est responsable de la catastrophe (non pas le chef de Goa'uld mais un immense astéroïde). Histoire de préserver la race humaine, l'humanité met en place les Arches, sorte de Vault dans lequel des êtres triés sur le volet sont placés en hibernation tandis que les autres pouvaient bien mourir dans d'affreuses souffrances. Alors qu'il devait rester encore un petit moment au frais dans son caisson, notre héro se voit réveiller un poil trop tôt en 2135 (soit 106 ans après la catastrophe). Le réveil sera brutal. A peine sortie de la capsule alors que l'on découvre un monde en ruine, le joueur est directement agressé par des bandits. Sauvé in extrémis par un gentil petit survivant passant par la, il va être temps de se sortir les doigts du cul parce que ce monde n'est pas très accueillant surtout envers un être du passé.

L'apocalypse au bout des bras

Et oui, vu que tout le monde n'est pas gentil, il va falloir se faire une place et le CV ne suffira pas. Notre héros va devoir démontrer qu'il sait casser du bandit, mutant et autre méchant vilain qui embêtent les pauvres survivants regroupés en communauté. Présenté comme un monde ouvert, Rage ne l'est pas vraiment, la carte ouverte n'est qu'un immense HUB dans lequel vous pourrez vous balader. Dans cette espace vous trouverez surtout la ville principale du jeu à partir de laquelle il vous sera possible de récupérer des missions.
Une mission se déroule généralement selon le même schéma : vous arrivez en ville, parlez avec le commanditaire qui vous demande de faire quelque chose pour lui, vous sortez de la ville à bord de votre voiture (nous y reviendrons plus tard). Une fois arrivé sur place, le jeu devient tout de suite plus classique, un immense couloir, des ennemis parsemés devant bloquer notre progression. Si dit comme ça, ça ne parait pas reluisant, ne vous y trompez pas, ces passages sont la vraie force du jeu. Parfaitement maitrisé, ces couloirs vous emmènerons dans des égouts, une ville dévasté, des camps de bandits ou encore une prison.

Les ennemis, parlons en justement, loin d'être intelligents, ils ne sont pas stupides pour autant : se mettant à couvert, lançant des grenades pour vous déloger, ou encore fuyant la scène de massacre après la mort de nombre de leurs compagnons. Certains vous foncerons dessus pour vous attaquer au corps à corps d'autres utiliseront des armes allant du petit calibre jusqu'à la grenade ou même à la voiture explosive, là encore on ne s'ennuie pas trop. Les différents ennemis sont assez variés que ce soient dans leurs approches ou dans leurs armements (comme dit précédemment) mais aussi dans leurs tailles : vous croiserez de temps à autres des mutants faisant facilement deux fois votre taille, sans parler des Boss pouvant faire plusieurs mètres de haut.

L'apocalypse c'est moi

Pour vous dépatouiller de tout ce beau monde, plusieurs armes seront à votre disposition. Du pistolet au fusil automatique, plusieurs armes viendront compléter votre arsenal. Chaque arme pourra être équipée de diverses améliorations. Exemple : la visé laser pour le fusil de l'autorité que vous pourrez vous procurer chez les vendeurs. Mais ce n'est pas tout, différents types de munition seront disponibles pour chacune des armes : avec l'arbalète, des flèches permettant de prendre le contrôle d'un ennemi pour le faire exploser ; des cartouches explosive pour le fusil à pompe ; ou encore des roquettes à têtes chercheuse pour le lance-roquette.
Et nous touchons là le premier vrai défaut du jeu, peu importe la difficulté de jeu choisi, vous ne serez quasiment jamais à court de munition, pire encore, l'argent n'est pas un problème pour les survivants de l'apocalypse, autant vous dire que l'immersion « Survivant du Wasteland » en prend un sacré coup. L'impact direct est que la difficulté est d'un seul coup nivelé vers le bas et c'est bien dommage, si les sensations de tirs sont bien présentes et plaisantes, ne vous attendez pas à de forte résistance de la part de vos ennemis. Sur la dizaine d'heure que couvre l'aventure solo, je n'ai été que très peu de fois réellement en difficulté en mode nightmare. L'idée de nous donner un défibrillateur utilisable toute les dix minutes était intéressante, mais au final on ne s'en sert pas assez souvent pour avoir peur de ne pas l'avoir rechargé lors d'une confrontation.

L'apocalypse au bout du volant

Rage n'a pas été présenté uniquement sur sa partie shooter mais aussi sur l'aspect conduite, autant le dire tout de suite, ce n'est absolument pas la partie passionnante à jouer. Que ce soit pour faire des courses ou pour se déplacer dans le wasteland, on vous demandera bien souvent de le faire avec un véhicule. Si le quad est le premier véhicule qui vous est offert, il faudra rapidement se procurer une voiture, d'abord simple, fragile et sans aucun armement. Par la suite, le héros de notre histoire aura le loisir de gagner lors de courses, des véhicules lourdement armés (lance-roquette, gatling et autres canons à énergies seront alors de la partie).
La conduite reste simpliste à souhaits, les flèches vous servent à avancer et à faire tourner le véhicule, pas désagréable dans l'approche, ces phases de conduites reste néanmoins peu passionnantes. Elles cassent plutôt le rythme puisqu'elles se placent toujours avant et après chaque phase de shoot, ben oui il faut bien aller dans le repaire des méchants. Fort heureusement l'intelligence du level designer sur la map du wasteland rend ces voyages relativement courts, pas question ici de se déplacer pendant 15 min, quelques minutes suffisent à se rendre sur place. Les courses ne sont pas non plus un réel problème, à part deux ou trois un peu obligatoires pour progresser dans l'aventure, aucune autre ne sera imposée sur la totalité de la petite quinzaine d'heure pour boucler l'aventure solo.


L'apocalypse ce n'est pas drôle tout seul
Depuis Quake 3, Id software n'a jamais réussi à refaire un jeu multi-joueurs qui marque les esprits, RAGE ne dérogera pas à la règle. Ici pas de « pvp » en mode shooter, seul un mode coop pour les phases de gunfights est proposé. Malheureusement cette partie du multi-joueurs reste un peu légère, composé de neuf niveaux, reprenant certaines maps de l'aventure solo, pour une durée moyenne de quinze, vingt minutes chacune. Jouable uniquement à deux et possédant chacun leurs petites histoires rattachées, ces niveaux sont assez plaisants bien qu'il n'y encore une fois que peu de challenge. Mais jouer à plusieurs est toujours aussi drôle. L'autre versant du multi-joueurs est une sorte de Destruction Derby croisée avec Mario Kart. Jouable à 6 dans des arènes, chaque joueur sera aux commandes d'un véhicule avec pour objectif de dégommer les autres. Cette partie n'a pas été évalué dans ce test, vu le peu d'intérêt que présente la conduite des véhicules ainsi que le système de visé allègrement automatisé sur ces derniers.

Conclusion

Ce qu'on retiendra de Rage, c'est qu'il s'agit bien d'un FPS made in ID software, tirer et tuer est toujours aussi bon. Le level design est toujours aussi bien maitrisé malgré l'aspect couloir des maps largement compensé par une direction artistique soignée et maitrisée. Malheureusement on retiendra un lancement un peu raté sur PC notamment à cause des problèmes de drivers et d'optimisation du moteur, et une version 360 largement supérieur à son homologue sur PS3. Pour une nouvelle licence, c'est un essai plutôt réussi, reste maintenant à le transformer en réglant les petits problèmes d'équilibre du jeu. Avec une difficulté rehaussé et des phases de discutions et de conduite moins présentes, Rage aurait pu être le FPS de l'année, dommage il reste néanmoins très bon si on arrive à rentrer dedans.
Delva
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Créée

le 22 déc. 2011

Critique lue 329 fois

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