Souvenirs partiels

A l’image de son univers, Remember Me joue avec notre mémoire. Autant son univers unique est mémorable, autant son gameplay ne laissera pas un souvenir impérissable.

Découvrez Paris en 2084, dans un futur où la mémoire se fait pirater plus facilement qu’un compte Facebook. A cette époque-là, la société Memorize a le monopole du commerce de la manipulation des souvenirs. Dans cette civilisation où l’on peut effacer tous les mauvais souvenirs, vous incarnez Nilin, une voleuse de souvenirs pourchassée pour son statut d’«erroriste », sorte de terroriste de la mémoire.
Avec Remember Me, le studio français DONTNOD a créé un univers original et complexe, soutenu par une direction artistique de premier ordre. Ce Paris futuriste, fortement influencé par le street art, est une pure merveille à voir et à explorer.
Enfin, si on peut vraiment parler d’exploration. Le grand défaut de Remember Me est d’être ultra linéaire. Impossible de sortir des sentiers battus, même si ce n’est pas l’envie qui manque. Avant sa sortie, le titre avait été présenté comme un Assassin’s creed futuriste. Nous sommes bien loin de la liberté d’action de la saga d’Ubisoft. Quant aux combats, ils apparaissent vite répétitifs. Le système de combo est original, mais nécessite un temps d’adaptation.
L’originalité du gameplay est plus à chercher du côté des Memory Remix, où vous devez « remixer » le souvenir d'un personnage afin de modifier son attitude. Vous évoluez dans une séquence et vous en changez un ou plusieurs détails afin d’en changer l’issue. Une innovation qui s’inscrit pleinement dans l’univers du titre.
A l’image du jeu, la mémoire du joueur sera au final très sélective. S’il ne garde que l’univers et l’histoire en tête, il en aura un bon souvenir. S’il se focalise sur ses nombreux défauts, il aura un petit goût amer. Mais avec un univers aussi fort, espérons que DONTNOD fera une suite et ces erreurs de jeunesse ne seront qu’un mauvais souvenir.