Ce jeu va finir à la poubelle.
Et c'est bien regrettable car sur le fond, le jeu propose de très bonnes idées. Malheureusement, délais trop courts, ou plus vraisemblablement question de pognon et de compétences, le jeu détruit méthodiquement chaque élément de Gameplay qu'il a mis en place.


Comme l'indique son titre, remember Me est un jeu sur la mémoire. Nillin, une "erroriste" combat la corporation Memorize qui s'est un peu despotiquement accaparé une sorte de pouvoir suprême et qui tient la population en otage de façon virtuel car possédant une bonne partie de leurs souvenirs. En voila donc une idée intéressante, qui pourrait servir de tremplin au jeu, une intrigue basée sur la mémoire, on sent bien évidemment qu'un plot twist se produira dans le jeu, mais on l'accepte plus ou moins, cela fait partie des éléments de base que l'on est obligé d'accepter pour démarrer ce jeu. Jeu qui démarre plutôt pas mal d'ailleurs.
En effet, on est plongé directement dans un prologue somme toute assez joli en terme de graphismes, l'histoire semble immersive et on est pas gêné d'être guidé puisqu'il s'agit d'un mini tutoriel. Les animations sont tout à fait correctes, même si l'angle de caméra fixe très rapproché de l'épaule de Nillin est un peu perturbant. Cet angle se révélera d'ailleurs parfaitement pourri par la suite, mais nous y reviendrons. La première bonne surprise du jeu est dans les doublages français. Alors ne nous emballons pas hein, seuls Nillin et Edge seront magnifiquement bien doublés, Nillin étant époustouflante. La plupart des autres personnages sont tout justes corrects, parfois même à la limite du ridicule, mais cela reste anecdotique puisque nous les entendrons peu.


Cet heureux répit sera de courte durée, puisque rapidement plongé dans l'action on sera confronté au système de combat. Tout d'abord faut il souligner que l'importance du combat dans ce jeu est peut être un peu malvenue. On est en droit de s'attendre à un jeu d’infiltration, un peu furtif et subtil, où on évite les ennemis pour pas trop se mettre en danger... Mais non, Nillin, nonobstant sa condition féminine, elle veut montrer qu'elle en a dans le slip, et va passer... 75% de l'histoire à tataner des monstres et des forces spéciales de la police du futur, sans aucun soucis. Cela se résume la plupart du temps à entrer dans une arène (repérable à des kilomètres tellement le level design est sommaire) et a affronter des vagues d’ennemis qui, visiblement, n'ont toujours pas compris qu'en 2084, les flingues c'était peut être utile, puisque le combat au corps à corps ne semble pas leur réussir.
On nous présentait un système de combat révolutionnaires à base de combos personnalisable. En définitive, il est pas si personnalisable que ça puisque chaque combo est prédéfini et que notre seule implication est de définir si un coup de pied inflige des dégâts, régénère ce que j’appellerais simplement notre mana ou régénère notre vie... Je vous laisse méditer un peu sur l'absurdité de ce système d'autant plus frustrant que les combo seront simplement réalisés par l'alternance de coup de pieds et de poing (clic droit clic gauche youhou)


Mais - me direz vous- c'est bien moche tout ça, mais où est la dimension "mémoire" là dedans? Ha parlons en puisque c'est là l'originalité du jeu. Le maitre mot de Remember me est "la mémoire" du coup on va avoir plusieurs petits éléments de jeu dessus.
Le premier, et le moins important, c'est celui de la localisation des bonus. Chaque localisation de bonus (vie, mana) est indiquée par un "screenshot" in game . Cela implique qu'un joueur doive mémoriser et se souvenir du screenshot afin de retrouver le bonus en question. Mais c'est super, enfin un bonne idée, avec même du challenge et un gameplay original ! Tel est ce que nous aurions pu dire, si le bonus ne se trouvait généralement pas dans un rayon de 20 mètres et hyper mal caché. Pour vous dire, je n'ai plus jamais regardé les screenshots à partir du troisième et j'ai quand même trouvé 95% des bonus sans vraiment les chercher. Encore une idée tuée dans l’œuf.
La seconde idée, c'est celle des remix mémoriels, globalement, avoir la capacité l’altérer les souvenir de quelqu'un en enclenchant des triggers qui vont modifier le souvenir. Quatre remixs en tout et pour tout dans le jeu, 4 triggers en moyenne à chaque fois, chaque trigger à un effet totalement aléatoire... Cette phase de jeu se résumera donc a essayer bêtement toutes les combinaisons possibles afin de sortir de cette séquence purge et retourner dans la simplicité de la bastonnade des méchants.
Deux idées fortes donc, mais deux idées foirées, bravo Capcom.


Je ne m'attarderais pas non plus sur le level design, tout a déjà été dit, mais pour rappel, le jeu s'inspire d'un assassin's creed, dans le sens où on grimpe partout on saute, c'est la fête. Cependant ici, pas de liberté, un seul et unique chemin, qui en plus est indiqué par de très voyantes balises jaunes, au cas où on se perde dans ce jeu couloir. Pas un seul passage alternatif, pas une seule subtilité RIEN. Le coté aventure et exploration du jeu en prend un coup. Au delà de ça, une des principaux motivateurs de l'achat de remember me a été NEO PARIS, OMG ça à l'air trop cool paris du futur modélisé !!!. Seulement on se rend rapidement compte que c'est un appât à touriste. Non seulement il n'y a aucune interaction avec les monuments de la ville qui se résument à de simple nom valise (bastille/ saint Michel...) pour que le joueur américain moyen se sente intelligent, mais en plus la géographie de Paris est FAUSSE !!!
Saint Michel jouxtant les Halles sans traverser la Seine, Notre Dame qui n'est pas sur l'Ile, passer de l'arc de triomphe au sacré cœur en deux minutes (sans avoir à grimper de colline c'est fort). NON Je dis juste NON, c'est du foutage de gueule pur et simple, j'aurais mis ZÉRO a ce jeu sur ce seul critère.


Bon ça m'a fatigué, je conclurais simplement en parlant du scenario qui cliché au possible. On voit tout venir à des kilomètres, entre les relations familiales de Nillin, dont on se doutait un peu, parce qu'un héros n'est jamais fils de clodo, les secrets de Edge, pas si secret qu'on appréhendait depuis le chapitre 2 en comprenant qu'on ne voyait jamais sa tête et qui implique un boss en décalage avec l'histoire (oui vous venez de vous faire spoiler, tant mieux, vous ne jouerez pas à cette merde, de rien, de toute façon si vous êtes arrivés jusque là vous devez deja plus avoir envie d'y jouer, donc oui, le boss final c'est Edge et c'est fécal). Sans parler des fautes de cohérence du jeu qui implique un système de partage mémoriel qui ne fonctionne simplement pas.


Au final, tout le monde s'est extasie sur la présence d'Alain Damasio au scénario, mais on n'en voit pas vraiment la couleur. 1 000 pages de Background auraient été écrites et la seule trace qu'on en trouve ce sont des bonus in-game qui nous permettent de lire des feuillets concernant la vie en 2084. Il doit y'en avoir une vingtaine, ça valait bien la peine de faire bosser un mec pendant trois ans puisqu'qu final le jeu n'integre pas ces éléments. Au mieux on peut consulter la carte d'un café parisien pour découvrır qu'un café ca coute 10 balles maintenant...


Le jeu début sur des bases peu fiables et finit en une ruine fumante, il fallait s'y attendre. Ce jeu est nul. Peut être pas une honte, mais franchement mauvais, n'y jouez pas, vous me remercierez.


Aq.

Aqquar
3
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le 23 août 2015

Critique lue 272 fois

Aqquar

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