Star Wars, c’est une licence vaste. Voici bientôt quarante-trois ans que la licence a bouleversé le monde de la pop-culture, offrant une pléthore de films, de romans, de comics et de séries pour étendre un univers de science-fantasy/space-opéra ô combien fascinant. Puis-je m’affirmer comme fan de Star Wars ? Eh bien, j’ai suivi assidûment la sortie des films, j’ai lu pas mal de comics et de romans et j’ai même joué à un certain nombre de jeux vidéos adaptés de la licence (Lego Star Wars, ça compte ?)
Pourtant, alors que les Knights of the Old Republic ont toujours joui d’une excellente réputation, je ne les avais jamais testés jusqu’alors. Non que la période de la « Vieille République » me rebute, bien au contraire, ni que j’étais trop jeune pour les connaître. Sans doute était-ce parce qu’ils étaient sortis sur Xbox et PC : je ne possédais pas la première console et je jouais peu sur PC lors de ma enfance. Il m’a fallu attendre plus de seize ans, au moment où ma volonté de parfaire ma culture vidéoludique est née.
J’ai assez raconté ma vie… Parlons du jeu en lui-même !
Il serait idiot de reprocher à Kotor ses graphismes qui ont un brin vieilli ainsi que son gameplay rigide, compte tenu de la date de sortie du jeu (2003). D’autant que, après plusieurs recherches sur Internet, le gameplay a été salué pour son aspect stratégique. Il est vrai que cet aspect « jdr » sera plus appliqué à Dragon Age qu’à Mass Effect, mais il s’intègre parfaitement à l’univers Star Wars. Il est juste parfois frustrant que ce mélange « d’action directe » et de « tour par tour » donne envie de cliquer à foison quand ce n’est pas nécessaire. Mais bon, avouons qu’il restera toujours jouissif de jouer au sabre laser !
Toutefois, je me confesse sans honte : à l’instar des deux premiers Dragon Age, j’ai rapidement mis la difficulté en « facile ». Tout simplement car j’étais davantage intéressé par l’histoire et l’univers. Et à ce titre, je n’ai pas été déçu ! Sorti quatre ans avant le premier Mass Effect du même studio, j’ai bien reconnu leur patte, comme s’il s’agissait d’un terrain d’expérimentation avant qu’ils exploitent leur propre univers. Citons notamment le vaisseau comme base, voyageant de planète en planète, doté d’un équipage avec lequel nous pouvons interagir au travers de nombreux dialogues. L’inclusion de romances, le lien avec les compagnons, la présence de « missions de loyauté », l’alignement Lumineux/Obscur et le « vaillant groupe de trois » constituent d’autres caractéristiques reprises judicieusement par la suite.
Notre « commando » respecte d’ailleurs tous les quotas d’une œuvre Star Wars : un soldat républicain, deux droïdes, un wookie, une twi’lek, un mandalorien… Sans omettre trois jedis : une membre assidue du conseil, une repentie du côté obscur et un « exilé », offrant une voie neutre au sein de ces deux camps limités. Inutile d’espérer des interactions très fouillées avec les deux droïdes et le wookie (bien que HK-47 soit marrant), en revanche, les autres ont de nombreuses histoires à raconter. Je suis particulièrement fan de Jolee et de son passé fascinant, et Bastila m’a plu aussi malgré son côté « tsundere » évident, ainsi que sa manie à se référer au code jedi.
L’exploitation de l’univers Star Wars est tout bonnement excellent, peut-être Bioware est parmi les meilleures choses qui soient arrivés à cette licence. Certes le scénario se révèle classique : collecter des cartes stellaires pour contrer une arme puissante, détenue par l’antagoniste principal, Dark Malak. Mais le cheminement pour y parvenir recèle de sous-intrigues passionnantes et nous permet de visiter autant des planètes déjà connues (à l’instar de Tatooine et Kashyyk) que des nouvelles découvertes (par exemple Manaan, Dantooine et surtout Korriban). Les quêtes secondaires sont bien dosées et révèlent quelques surprises : point de surabondance pour rallonger artificiellement la durée de vie (je ne vise aucun jeu en particulier). Ainsi l’immersion est garantie, et avec ses trente-cinq bonnes heures, Kotor est jalonné d’accrocheuses séquences d’action et d’énigme entrecoupés de dialogues minutieusement écrits. Et la mise en scène, pour un jeu de 2003, est très réussie !
Au-delà du twist du milieu de première surprise, je tenais à souligner l’exploration efficace de la mythologie Star Wars. Jamais je n’ai eu autant l’impression de mieux connaître les Jedis et les Sith. Avec l’exploration de Korriban, nous apprenons l’histoire de ces « méchant », aussi fascinantes que terrifiante, immergés que nous sommes parmi eux. Et franchement, s’ils ne se trahissaient pas à longueur de journée et ne nourrissaient pas des ambitions de conquête, peut-être que je les aurais soutenus. Car je me souviens, plus jeune, suivre « aveuglément » le dogme jedi. Or je m’aperçois de plus en plus qu’en réprimant les émotions de leurs élèves, pourtant indispensables au développement de leurs ennemis. Cela, plus leurs aspects moins reluisants que soulignent moult personnes (comme Jolee), m’a convaincu de leur hypocrisie. Je les ai choisis par « moindre mal », mais je remercie d’avoir éclairé sur ce côté moins flatteur des jedis.
Kotor excelle en conclusion sur tous les points. Est-il trop tard pour découvrir un grand cru du jeu vidéo ? J’espère que non !
Saidor
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le 2 févr. 2020

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Saidor

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