L’histoire se déroule quelques milliers d’années avant la trilogie originale et se situe dans un créneau libre, permettant ainsi aux développeurs de profiter d’un maximum de liberté scénaristique. La République Galactique est en guerre avec une armée de Jedi et de soldats renégats convertis au côté obscur qui ont eu la bonne idée d’attaquer la corvette sur laquelle vous vous trouviez. Sodomites. De fil en aiguille, et un sacrifice mal amené plus tard, vous vous écrasez sur Taris accompagné de Carth, un vétéran de la République, à la recherche d’une Jedi rescapée.

En soit, ce scénario pourrait me convenir s’il gagnait en densité et en profondeur par la suite, mais ce n’est pas le cas. L’intrigue repose sur un seul twist et l’ambiance générale dégouline de fanservice, que ce soit au niveau scénaristique (l’attaque de la corvette… la destruction d’une planète…) qu’artistique (la tapette rouge et sa mâchoire artificielle pour faire trop ténébreux, le clone de yoda…) et la quête principale vous oblige grosso modo à visiter l’intégralité des systèmes disponibles, au nombre de… quatre (en ne comptant pas celle d’où vous partez, et en ne comptant pas non plus Taris, parce que Taris, c’est de la bouse pure à 92% et avec un léger éclat bleuté) pour récupérer un objet, et en repartir. Certaines de ces destinations ressortent toutefois du lot (Korriban, Manaan), les deux autres sont de vraies plaies. Et encore : pour manquer une quête secondaire il faut vraiment le vouloir. Vous ne serez jamais vraiment poussé à explorer, et vous vous contenterez de faire des allers retours dans des couloirs géants (putain, Kashyyyk…).

Les compagnons, ne sont pas vraiment intéressants en dehors d’une ou deux exceptions, avec une histoire et une personnalité des plus classiques. Je me suis rarement senti impliqué dans leurs petits problèmes de famille.
Je l’ai déjà mentionné, mais la direction artistique était aussi plutôt douteuse, avec des soldats républicains ressemblant à des clowns, des uniformes Sith en papier alu, des Sith skinheads (le côté obscur anéantit votre facture de coiffeur), un méchant à la classe et à la virilité plus que douteuse… bon, on va dire que le jeu a pris de la bouteille, mais c’était déjà ridicule pour l’époque.

Même combat pour la mise en scène, qui transforme le moindre instant dramatique en parodie (cours Handar, fais vite !). Ne parlons pas non plus des Sith qui sont vraiment très, très méchants dans Kotor, au point de faire péter un système de premier ordre, dans un coin paumé et sous leur contrôle, pour mettre la main sur UNE personne, ou même d’envoyer ad patres un garde ayant eu la malchance de couper le passage d’un true rebel [1]. Il devait vraiment être nerveux le George, pour s’énerver, comme ça.
Pour rester dans le thème, le système d’alignement est plutôt une bonne idée, qui, dans la pratique, vous fait basculer vers le côté obscur lorsque vous demandez une récompense (…). Pourtant, être un Sith, ce n’est pas qu’être un adolescent anarchiste qui bute à tour de bras et qui rackette les mémés. Des choix moraux, ça ? Ah ah ah…

Le titre s’en sort mieux sur le plan musical, avec quelques très bons thèmes et deux ou trois gros ratés. Le reste accompagne plutôt bien l’action, mais s’oublie aussi très vite. Par contre, les doublages des aliens deviennent très vite casse-couilles (Selkaths, Wookiees x2, les Twi’leks…).

Je n’ai jamais trop compris pourquoi Kotor avait une moyenne aussi élevée, ou était cité comme étant le meilleur jeu de rôles de tous les temps. Peut-être parce que la concurrence est quasiment inexistante : après tout, c’était le premier jeu de rôles se situant dans l’univers de Star Wars et issu, de surcroît, d’un des studios les plus appréciés du milieu. Il y avait de quoi saliver. Pourtant, malgré un succès commercial (et critique…) plus qu’évident, les jeux de rôles basés sur cet univers ne se sont pas multipliés, et Bioware a préféré poursuivre la série vers le massivement solo en ligne. Mais à mon avis, Kotor ne mérite pas de se trouver dans le haut du classement.

[1] http://youtu.be/sG9MnXptSNg
Makks
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le 18 janv. 2014

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