Jure-moi que tout ce que tu m'as dit à propos de ce jeu est vrai ! - Je le jure...

Frustration. Le sentiment qui m'a dominé pendant près de 3 ans. Le studio Naughty dog sortant exclusivement ses jeux sur playstation, et moi possesseur d'une xbox 360 , c'est avec rage et colère que j'ai vu leurs hits sortirent un à un (Uncharted et The last of us)
Alors, quand j'ai appris que leurs remasters n'allaient pas tarder à pointer le bout de leurs nez sur PS4, ni une ni deux, c'était l'occasion rêvée pour passer à la nouvelle génération, et ainsi partir du côté Playstation pour découvrir ces jeux si appréciés par les joueurs, et les journalistes spécialisés dans les jeux-vidéos.

J'ai redécouvert ce studio talentueux, et quel fut l'éblouissement ressenti lorsque j'ai inséré le disque de The Last of us.

Tout d'abord commençons par l'introduction : Celle-ci est tout simplement bluffante. Grâce à une mise en scène et une écriture très soignée, nous contemplons avec désarmement l'ingéniosité créée. Elle se déroule intégralement dans la nuit, et vient renforcer l'immersion par ses éclairages, ses jeux de lumières et aussi par la même occasion son gameplay. Elle donne le ton, place le cadre d'une atmosphère oppressante, d'un monde en fuite d'un virus, dont on ne sait encore rien, mais qui ne présage rien de bon pour l'humanité...

Suivant une introduction aussi bien réalisée, nous sommes en droit de nous poser des questions sur la crédibilité de certains films, et jeux vidéos traitant d'un même sujet dans leur globalité. En effet, cette crédibilité surpasse de loin tout ce qui a pu se faire auparavant.( A part sans doute celle de « Bioshock » premier du nom).

Une fois l'introduction passée, nous trépignons d'impatience pour commencer réellement à jouer.
Après les cinématiques et l'ambiance définitivement posées, nous ressentons un deuxième choc lorsque que le « gameplay » se prend en main. En effet, il reste très simpliste à manier le protagoniste, mais la caméra ainsi que la posture du personnage dans ses déplacements, viennent appuyer le réalisme et apportent une immersion presque bouleversante.
L'homme que l'on joue « Joël » possède un sac à dos qui va s'avérer être un outil essentiel tout au long de son périple. Véritable pièce-maîtresse du jeu, c'est ce sac qui nous permettra de fabriquer à l'aide d'éléments (Bouteilles, tissus, alcools, papiers) des « Kits médicaux », ainsi que des armes, telles que les cocktails Molotov ou les battes de base-ball améliorées (Coucou Lucille).

Nous avons le choix sur le procédé de nos actes. Il y a l'infiltration, ou l'action plus brutale. Pour mieux survivre à l'intérieur de ce monde hostile et impardonnable, il est vivement conseillé d'opter pour l'infiltration, car les munitions sont chères et elles seront déterminantes à certains endroits clés du jeu.

Certains pourront voir en « The Last of us » un gameplay restreint : seulement il est définit comme un jeu d'action. La succession de « maps » peut être perçue comme ennuyante, et être un choix facile pour les développeurs. Seulement, le jeu a été pensé de cette façon. Il est coupé en saisons (Été, Automne, Hiver, Printemps) et il nous fait admirablement contempler les différents paysages. Il y a de nombreux chemins différents pour aller d'un point A à un point B, et vous vous rendrez parfois compte que vous n'avez pas pris le plus facile.

La beauté de « The last of us » ne peut se résumer en quelques lignes. Que ce soit la photographie, la mise en scène, l'écriture ou la narration, elles se complètent toutes. Liées de manière chirurgicale, elles donnent à cette œuvre un sentiment de clarté suprême.

Si le script laisse à désirer, alors que nous avons été tellement envahis par des films, séries ou autres qui traitaient de ces même thèmes sur un sujet post apocalyptique, il reste cependant celui qui se démarque le plus des autres.
C'est un mélange entre un roman d'apprentissage, une poésie et un polar.
La relation et l'attachement que nous ressentons pour les deux personnages « Joël et Ellie » est fusionnelle, et nous partageons leurs émotions (Angoisse, peur, gaieté, bestialité)
Cependant, elle reste beaucoup plus complexe qu'elle n'y paraît, nous poussant sur des thèmes existentielles telles que le partage et la survie.

Loin d’être un jeu aux idéaux manichéens, la fin ne déroge pas à la règle. Au contraire, celle-ci est en parfaite harmonie avec son histoire et son univers. Elle conclut sans excès l'épreuve initiatique de » The Last of us ». Loin d’être bâclée, elle est brillamment établie grâce à sa beauté prodigieuse de sens.
Une fois le générique lancé sur une musique aussi exaltante que déprimante, les frissons m'ont envahis. Symbolisant l’amour, la mélancolie laisse place à l'acceptation.

Assurément meurtri d'avoir mis le point final à cette œuvre, ou plutôt ce chef-d’œuvre orchestré par l'équipe de « Naughty Dog », je partage désormais une toute autre vision du monde vidéo-ludique. Capable simplement de démontrer une maturité déconcertante dans l'écriture, et une cohérence de la mise en scène, tout en ayant un » gameplay « simple mais honnête, ils soutiennent l'idée que revenir aux origines reste une maîtrise qui n'est pas accessible à tout professionnel du jeuvidéo.

Comme une madeleine de Proust, cette musique me rappellera sans cesse ces moments si délicieux sur « The last of us. »
https://www.youtube.com/watch?v=3o_RwQysgA8