Une absence totale de monde intérieur.

The Outer Worlds est un triste exemple de produit sans âme. Obsidian décline sa formule, sans inspiration aucune, pour une aventure d'une platitude extrême qui ne propose absolument aucun moment mémorable. On se retrouve face à un jeu de rôle action, en vue à la première personne, déclinaison appliquée de Mass Effect mais sans ses qualités (la faute à une narration ici quasi inexistante et à l'absence d'enjeux scénaristiques intéressants) croisée avec un Fallout (le simili VATS, l'univers rétro-futuriste et la conception des environnements).
L'abondance de butin sans intérêt et le bricolage des armes tentent de donner l'illusion d'un semblant de profondeur à un jeu sinon d'une grande pauvreté ludique (la contamination du genre par le hack & slash et le MMO, avec ses dommages par seconde est vraiment désolante). L'exploration s'en trouve de fait réduite à trouver davantage de loot sans intérêt (et sans logique scénaristique). Le jeu prend le contre-pied d'un Mass Effect 2 qui, prenant acte de son orientation action, avait fait disparaître presque totalement l'inventaire et l'exploration sans objet pour offrir une aventure dense, efficacement bâtie sur ses personnages et son intrigue.
Pourtant l'aspect pulp de l'univers offrait un cadre judicieux pour une aventure hors du commun (et possiblement loufoque) et quelques rares environnements apparaissent prometteurs. Mais manifestement ce n'est pas ce qui intéressait les développeurs. The Outer Worlds est un jeu de rôle médiocre - peut-être un peu fauché d'ailleurs - qui échoue totalement en ce qui touche la narration et l'univers et ne fait d'ailleurs guère d'efforts en la matière. Les PNJs à qui parler sont peu nombreux (la narration s'en trouvant souvent réduite à des notes lapidaires) et n'ont aucune profondeur, de même que nos compagnons d'aventure ; la plupart des protagonistes rencontrés font de la simple figuration et les antagonistes sont des points rouges sur le radar qui tirent à vue.
Vraiment The Outer Worlds n'a aucune âme et - pire encore - ne semble même pas en chercher une.