Une légende ? Les légendes n'envahissent pas l'Empire !

Près de 200 heures à mon actif.

Tout d'abord initié au jeu de rôle Warhammer, j'ai rapidement été charmé par cet univers si riche et plaisant. Un bon monde de Fantasy à l'ancienne qui nous prouve qu'il existe encore des créations extraordinaires capables de nous faire rêver et imaginer. Néanmoins, j'ai longuement été déçu, étant jeune, de constater le peu (c'est à nuancer !) de jeux vidéo concernant la partie "Warhammer Battle", au détriment de "Warhammer 40k" - version et suite futuriste du segment médiéval. Il a fallu attendre 2015 pour que commence mon initiation à l'aspect vidéoludique de cet univers avec le jeu Warhammer : The End Times - Vermintide, jeu de Dark Fantasy développé par Fatshark (connu pour de petits jeux sympathiques mais sans plus) et le moins que l'on puisse dire, c'est que ma passion pour ce monde imaginaire n'a fait que se renforcer.

L'intrigue prend part à l'aube de la Fin des Temps, période de grands troubles dont on ne sait pas grand chose si ce n'est que plus rien ne sera comme avant. Dans la ville impériale de Ubersreik, une invasion de Skavens surprend absolument tous les habitants. Submergée, la ville semble perdue mais c'était sans compter sur un groupe de voyageurs ayant fait halte un peu plus tôt.
Pas plus de spoil, comme à mon habitude.

Démarrons sur les déclarations banales, classiques et sans grandes originalités : Vermintide est, en effet, une refonte du jeu (plutôt des jeux) Left 4 Dead - jeu de zombies où un groupe de survivants tentent de survivre en affrontant des vagues gigantesques de morts-vivants. Alors voilà, on remplace les zombies par des Skavens, on implante le tout dans l'univers de Warhammer et ça fait Vermintide. Certes, mais encore ? Il est vrai que si le pompage complet Left 4 Dead peut agacer certaines personnes, force est de constater que la transposition est tout bonnement impeccable ! En commençant par son histoire. Il est vrai qu'elle sera plus intense pour des personnes ayant des connaissances sur le lore de Warhammer - ce qui n'empêchera nullement les novices de profiter de l'ambiance et du plaisir de taillader de l'Homme Rat. Ainsi, on nous conte une période, comme déclaré précédemment, dont on ne sait pas grand chose pour la simple et bonne raison qu'elle est toujours en cours d'écriture : la Fin des Temps ; période censée annoncer l'anéantissement de toutes choses, rythmée par des invasions de grandes ampleurs et destructrices. Et quoi de mieux pour démarrer l'apocalypse que de nous proposer la faction de l'Empire contre ce que nombreux croyaient dur comme fer à une légende inventée de toutes pièces : les Skavens, des Hommes Rats bâtissant un véritable empire souterrain, attendant le moment opportun pour frapper vite et fort. Ainsi, le côté histoire est absolument jubilatoire, teintée d'une ambiance et atmosphère sombre et défaitiste renforçant au centuple l'immersion du joueur. Notons le respect vis-à-vis de l'univers, en témoignent les divers et nombreux détails qui parcourent les ruelles, les dialogues des personnages, les différents "collectables" qui nous permettent d'en apprendre plus sur l'univers et, bien évidemment, les Skavens. Ainsi, nous sommes ravis d'avoir les "Nuées" (des rats esclaves qui attaquent en surnombre), des Skavens que l'on peut caractériser de basiques et les "Vermines de choc" : l'élite militaire des Hommes Rats, on nous propose également quelques spéciaux : les Globadiers et leur gaz, les maîtres esclave qui séparent nos compagnons, les Assassins (aussi appelés Coureurs d'égout) furtifs et rapides, les "Ratling Gun" et leur gatling et enfin les Rats Ogres très résistants et puissants. Un large et varié panel d'ennemi qui nous poussera à être constamment sur nos gardes. Bref, on l'aura compris, côté histoire, même si cela ne pète pas trois pattes à un canard, on a du simple, du suffisant, de l'efficace. Des rebondissements assez peu nombreux mais qui sont agréables à découvrir et une narration présente mais qui se révèle assez anecdotique si on rush le jeu. Et avec tout ça, qu'en est-il des autres points ?

Vermintide est un FPS multijoueur où le but du jeu est d'accomplir un objectif (de la collecte de nourriture jusqu'au sabotage en passant par le massacre pur et dur) sur une carte, à l'image donc d'un Left 4 Dead. Nous pouvons incarner cinq personnages, dont quatre parcourront la carte (vos amis/inconnus ou bien l'IA et vous mais ça, on en rappellera plus loin) avec vous. Des personnages jouables hauts en couleur et agréablement détaillés, que ce soit dans leur histoire personnelle, leur interaction entre eux et même leur spécificité au combat (très minime cependant). Nous pouvons jouer un Répurgateur, possédant et une arme corps-à-corps et une arme à distance, une Elfe (avec les trucs basiques des Elfes), un Nain (avec les trucs basiques des Nains), un soldat impérial (avec les trucs basiques des soldats impériaux) et une Pyromancienne, maitrisant la magie de feu. Des personnages attachants, différents et qui nous régalent avec leurs piques incessantes et les divers questionnements qu'ils se posent sur un tel ou un tel dans l'équipe. Ce doit être, à mon avis, une des grandes forces de ce jeu. Même au bout de 200 heures de jeu, on découvre de nouvelles punchlines bien trempées qui accentuent l'humanité de ces personnages en ces temps plus que troublés. Soulignons également que si les sous-titres sont bien traduits en français, il n'en est rien des voix qui sont restées en anglais et pour une fois, j'ai envie de dire tant mieux ! En effet, les doubleurs originaux sont tellement à fond dans leur doublage que c'est un véritable plaisir auditif que d'entendre ces personnages vociférer des insultes, appeler à l'aide ou encore rabaisser leurs coéquipiers. Mention un peu spéciale pour le dialecte Skaven ; je ne sais pas si il est "lore friendly" mais il fait parfaitement le café !
Chaque personnage possède des armes spécifiques et là encore, l'éventail est tout à fait honorable. Chaque fin de partie pourra nous donner la chance d'en obtenir une nouvelle, plus ou moins puissante, mais également des accessoires apportant divers avantages, des produits cosmétiques, à savoir "juste" des couvre-chefs, dont certains néanmoins sont sympathiques ou encore des minerais de différentes valeurs afin de forger ses armes et de leur attribuer des traits et des passifs.
En parlant de cartes, à l'heure actuelle, et fort à parier que cela ne bougera plus énormément, nous avons 13 niveaux, accompagnés de quelques autres bonus présents dans quatre DLC plus deux autres cartes en mode "sans fin" qui offrent une espérance de vie totalement correct pour un jeu de cet ampleur et plus si affinité car le "replay value" est assez solide grâce aux cinq personnages à tester et à maîtriser sans compter les différents niveaux de difficulté (au nombre de cinq) sans parler des quêtes proposant des récompenses alléchantes qui nous poussent à nous dépasser ainsi que des tomes et des grimoires dissimulés à travers tous les niveaux et apportant des récompenses plus importantes. Notons également que le jeu, présent sur Steam, propose des succès assez corsés qui laisseront le joueur tenter l'impossible pour les obtenir. Néanmoins, on ne va pas se le cacher mais une certaine répétitivité peut largement s'installer, rendant le tout assez monotone si on n'est pas investit à 100% dans le jeu. Des cartes donc bien diversifiées, les lieux franchement détaillés et à la superficie acceptable, aux ambiances sombres et à l'atmosphère pesante, rendant l'immersion quasiment impeccable ! Des lieux qui laisseront des hordes de Skaven déferler sur vous pour des combats nerveux, dynamiques et parfois incroyablement bordélique où les spéciaux Skavens n'hésiteront pas à massacrer les leurs pour vous atteindre.
Un petit mot sur les contrôles : on ne peut plus simple pour un jeu du genre. On attaque, on pare, on change d'armes, on prend les potions de soin, de force et de vitesse, on attrape les bombes et les munitions... Vermintide propose aussi un système d'esquive qui deviendra crucial à maîtriser dans les niveaux de difficulté les plus hard !
Et ça, c'est une grosse partie positif de l'iceberg car malgré l'aspect addict du titre, il se cache en effet quelques défauts affreux qui feront perdre patience et sang froid à plus d'un...

Pour commencer : c'est du multijoueur. Ce qui signifie collaborer avec des joueurs inconnus ou, si vous êtes chanceux, avec des amis. Le problème, c'est ce besoin essentiel de connexion. En effet, on aurait pu croire que, jouant seul avec uniquement des Bots et partie privée, on aurait pu s'amuser sans connexion internet, et bien non ! Ici, même pour jouer seul (ce qui est tout de même assez spécial, notamment à cause du deuxième point négatif), il faut absolument avoir une bonne connexion car le moindre soubresaut de connexion nous condamne à arrêter le jeu immédiatement étant donné que notre partie s'arrête instantanément. Mais le véritable problème n'est pas ce besoin permanent de connexion, le véritable fléau n'est pas les Skavens... La véritable honte de ce jeu vidéo : l'IA des alliés. Pour faire simple, il n'y en a pas. Ou alors elle n'a pas réussi à se connecter, aucune idée. Si en difficulté Facile ou Normale, le niveau de l'IA peut encore aller parce que les ennemis ne sont pas encore assez puissants pour vous mettre K.O., dès la difficulté Difficile, c'est juste terminé ! L'IA est impérialement conne ! Et je n'ai jamais vu ça de toute ma vie ! L'IA va rapidement devenir, à 70%, la raison principale de vos défaites tant elle ne sait absolument plus quoi faire durant les affrontements. Vermintide propose un principe d'aide : quand un allié est à terre, on peut l'aide à se relever pour lui donner une seconde chance. Or, si vous tombez à cause des Skavens spéciaux, les Bots ont pour mission d'aller leur casser la gueule, quitte à vous laisser gentiment vous faire étriper par la horde pendant ce temps. Et si par miracle, les Bots vous portent une attention si vous vous faites avoir, ils mettront littéralement dix minutes pour vous sauver puisqu'ils n'ont aucun réflexe de sauvetage... Très sincèrement, ce jeu aurait pu être parfait si l'IA avait été mieux travaillé, mieux équilibré. Sauf qu'à ce stade, c'est une connerie sans nom !

Côté graphisme, on va dire que c'est fort sympathique. En effet, pour ma part, même en qualité extra, il m'arrive de trouver quelques imperfections plus que notables. Malgré tout, c'est un jeu qui demeure assez beau dans l'ensemble. Les animations sont plaisantes, les lieux richement détaillés... On regrettera que de nombreux cadavres soient assez limites mais on appréciera grandement le travail proposé.

Pour les musiques, rien à dire. C'est parfait et cela accentue parfaitement ce côté fin du monde, début de la décadence impériale avec des sons violents, rythmés et rapides. A noter que chaque DLC possède sa mélodie et il est plaisant d'écouter de temps en temps des sons calmes en attendant le prochain déchainement. On a également un travail sur les bruitages parfaits, que ce soit pour les bruits de pas sur la pierre, la boue, le bois... Pour les battements de cœur, le souffle frénétique, les sons de bataille...

Warhammer : The End Times - Vermintide est un jeu magnifique malgré des défauts grotesques et largement évitables ou réparables, mais là, bonne chance ! Un jeu que l'on ne saurait uniquement reconnaître comme une pâle copie de Left 4 Dead et qui relance aisément l'intérêt pour la série des Warhammer Battle en adaptant un passage du lore mythique en mettant en scène les créatures les plus fascinantes du Vieux Monde. Dynamique, nerveux et addictif, Vermintide mérite que l'on si attarde un instant et qu'on le prenne en main, essentiellement pour son atmosphère pessimiste tout bonnement appréciable. De quoi passer de bon moment entre amis ou seul, si Sigmar est de votre côté.
Et n'oubliez pas : la Fantasy nous appartient !