Que retenir du jeu ? Déjà, l’univers, incroyable. Pourtant, je ne suis pas du tout client des trucs pseudo-historique ou ésotérique. Mais ici, c’est très immersif grâce à l’ambiance du jeu, les graphismes, l’histoire, les personnages ou encore la musique, qui atteint parfois des sommets.

Le jeu est vraiment beau, avec près de 16 chapitres qui savent varier les décors et les lieux. Ces chapitres sont très inégaux en terme de temps de jeu (de quelques minutes à une bonne heure). Quant au jeu, il faut bien une douzaine d’heures pour le terminer (si vous n’êtes pas pressés).

L’histoire est assez classique. Amicia, la fille aînée d’un seigneur français au milieu du XIVe siècle, voit sa vie basculer quand le domaine de Rune est attaqué par l’Inquisition. Ses parents morts, elle n’a d’autre choix que de s’enfuir avec son petit frère Hugo, atteint d’une mystérieuse maladie. Tandis qu’ils essayent d’échapper à l’Inquisition qui semble vouloir capturer Hugo pour d’obscures raisons, un terrible fléau s’abat sur tout le pays.

Le jeu tire directement son inspiration de la grande peste, qui ravagea l’Europe au Moyen Âge. Mais la ressemblance avec l’histoire s’arrête là. Ce n’est pas tant la maladie que les rats qui sont la menace ici. Sortant de terre de façon impressionnante, la multitude avance, ne laissant aucune chance à tout être vivant sur son passage. Seul la lumière permet de les tenir à distance. Vous devrez donc être capable de gérer les rats dans beaucoup de niveaux, sans chercher à les détruire. Il faudra parfois aussi jouer les rats contre les humains, car ceux-ci peuvent se révéler être vos véritables ennemis.

C’est donc plus cet aspect-là que l’histoire en elle-même qui fait l’originalité du jeu. En ce qui concerne les personnages, ils sont la plupart intéressants, et souvent attachants. Amicia bien sûr, personnage principal qu’on incarne pendant presque tout le jeu. Quant au petit frère, qui vivait confiné aux côtés de sa mère, son émerveillement face à la découverte du monde extérieur le rend tout de suite très humain. Les personnages secondaires sont aussi bons. Quelques petits problèmes au niveau de l’histoire ou des personnages :

Amicia qui n’a jamais vraiment connu son frère et qui s’attache à lui comme une mère, j’ai trouvé cela un peu forcé parfois. Le moment où elle apprend que sa mère est encore en vie mais dans un cachot de l’Inquisition et décide de cacher la vérité à Hugo, qui comme par hasard, se tenait juste derrière la porte à écouter, c’est du déjà-vu et la suite est très prévisible.

Si on reste sur la mère, je suis assez surpris qu’elle survive jusqu’au bout : son rôle dans l’histoire est terminé, je ne vois pas ce qu’elle peut apporter de plus. Au contraire, c’est dommage d’avoir fait mourir Rodrick, le personnage était vraiment sympathique et l’un des seuls ayant de l’humour. Pour le scénario, j’aurais aimé qu’il soit un peu plus expliqué, ce n’est pas toujours très clair et certains aspects auraient mérité plus de développement.

Le système de jeu est vraiment calqué sur celui de The Last of Us : en soit, ça ne me dérange pas vu que j’adore ce jeu. A Plague Tale : Innocence est un jeu agréable à jouer, où l’aspect infiltration et l’effet de surprise prennent une dimension importante. Ce que j’ai bien aimé, c’est qu’il n’y ait pas de difficulté, mais que vous n’avez pas de vie, pas de santé. En gros, si vous vous ratez, vous êtes morts. Cela oblige le joueur à faire attention, sans pour autant rendre le jeu insurmontable, et évite d'avoir à chercher de la vie pour vous régénérer. La difficulté est dans l’ensemble bien équilibré, et vous aurez 3 boss à affronter au cours de l’histoire.

Malgré les quelques petits défauts évoqués ici et là, A Plague Tale : Innocence est un très bon jeu que je recommande vraiment, en espérant qu’il vous donnera envie de jouer à la suite.

Zero70

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