Alan Wake : Wake est un écrivain de livre d'horreur. Alors qu'il est dans un chalet pour finir son dernier livre, sa femme disparait mystérieusement, et Alan Wake se retrouve piéger dans un univers où les ombres sont dangereuses, et où les ténèbres prennent possession des gens, et tentent de le tuer.
Ca a été dit et redit, mais Alan Wake est très clairement inspiré des différents livres de King, dont on retrouve de nombreux codes (l'écrivain hanté par la page blanche, le dédoublement de personnalité, etc).
A l'écran, le résultat est une belle réussite.
On notera évidement que Wake est casse-pied à ne pas courir plus vite, à ne pas réussir à sauter certains obstacles, à viser être plein d'incertitudes, et à être un peu perdu avec un pistolet... J'ai trouvé que ces "défauts" du Grand Héros habituel ne font que renforcer l'immersion du joueur dans le personnage. Alan Wake n'est pas Kratos ni Max Payne ni Lara Croft : Alan Wake est Alan Wake, un homme banal avec des capacités banales, ni plus ni moins.
Ce qui fait de ce jeu un grand jeu, c'est également la narration, et l'ambiance d'incertitude et une progression dans des ténèbres omniprésents, insondables et résolument dangereux.
A n'importe quel moment un fermier parano, déchaîné et psychopathe peut surgir de l'ombre pour balancer une hache, taillader à la serpe, ou menacer avec une tronçonneuse.
Le personnage n'étant pas des plus agiles, le sentiment de vulnérabilité n'est que plus accentué, et le stress des rencontres inopportunes augmenté.
Malgré cela, on se surprend à parcourir la montagne, la forêt, les abris de trappeurs en dehors des sentiers battus pour aller découvrir des bonus, ou ramasser des thermos de café (qui n'apportent rien à l'intrigue), ou encore aller chercher des pages perdues du manuscrit que l'auteur rédige.
Sacré tour de force dans la narration, ses pages sont prémonitoires, et annoncent bien souvent des évènements dangereux à venir, ce qui ne rassure en rien le joueur, car il est impossible d'anticiper le moment exact où les évènements décrits vont survenir : un objet possédé peut foncer sur Wake, une horde de possédés, ou une moissonneuse-batteuse. Rien n'arrêtera l'Ombre, et on peut s'attendre au pire à chaque chapitre, et donc également à des moments d'anthologie fabuleux.
Au nombre de 6, les épisodes sont assez long (une 20aine d'heure pour boucler le jeu je pense), et à chacun son décor et son lot de surprises. On progresse le plus souvent en se rendant d'un point à l'autre, de façon assez linéaire, bien que l'univers soit ouvert et cohérent : pas de murs invisibles, ou de lieux réellement inaccessibles, que des falaises, des barrières de sécurités, ou des gouffres sans fonds. Reste des espaces grands et stressants à parcourir, au risque de faire apparaitre de nouveaux malades assoiffés de sang.
La musique contribue à l'atmosphère confinée du jeu, et la narration de l'écrivain accompagne parfaitement l'histoire et le joueur. La VF bénéficie par ailleurs d'excellents doublages de voix très connus au cinéma (Morgan Freeman, Sean Astin entre autre).
Le jeu a pris un petit coup de vieux visuellement, mais reste tout à fait correct et les quelques petits défauts sont rapidement gommés par l'ambiance générale.
Un must sur 360.