Malgré de nombreux défauts, ce jeu a une âme

Après un premier jeu que je qualifierais de catastrophique, Spicy Horse reviens avec cette suite de American McGee's Alice.
Au programme, univers glauque et perturbée d'une Alice qui sombre dans la folie.

Il faut dire que le jeu reviens de loin car j'ai été à deux doigts d’arrêter le jeu après quelques minutes de gameplay, mais au final la plupart des défauts du premier jeu sont corrigés.
Le jeu se veut toujours très plateforme et là où la maniabilité du premier du nom était tout simplement abominable, Madness return nous offre une jouabilité efficace et propre même si elle manque un tantinet de subtilité de temps en temps, Alice se manie bien, et est très réactive tandis que ses sauts multiples sont très appréciables tout au long du jeu. Le personnage est rapide et réactif, et on ne peux que regretter une légère lourdeur dans le maniement de certaines armes.
D'ailleurs dès que le gameplay passe en phase combat, les choses se compliquent un peu et ça devient un peu le bordel. Si un seul ennemi est présent, aucun soucis, mais dès que un nombre plus élevé se présente, l'IA ne sait plus où donner de la tête, la visée automatique d'Alice se focalise souvent sur les mauvais ennemis et parfois même sur des ennemis déjà abattus. Nombreux d'entre eux font des attaques à distance difficilement esquivable quand elles sont hors champ. Il est nécessaire souvent de les parer mais cela immobilise Alice laissant la possibilité aux autres ennemis de monter au corps à corps, certaines séquences sont donc très frustrantes de ce point de vue là. En règle générale, les ennemis volants sont une plaie, plus énervante qu'autre chose.
Les gameplay souffre aussi parfois de séquences plus que moyennes en 2D qui font figure de remplissage dans le jeu.

L'histoire d'Alice est très peu présente, on comprend rapidement qu'elle est devenue psychotique suite à la mort de sa famille dont elle s'accuse elle même, mais on met plus de temps à comprendre que le but du jeu est de récupérer les "clés" de mémoire d'Alice qui tente tant bien que mal de se souvenir de sa famille. Du coup, pendant la première moitié du jeu on enchaine les niveaux sans réel but à atteindre, se demandant même quel but Alice cherche à atteindre en traversant tous ces niveaux. que cela soient les phases en monde réel ou les phases au pays des merveilles, la direction globale du scenario reste souvent très obscure, cependant le jeu est rythmé de nombreuses interventions des personnages mythiques du pays des merveilles.
Les séquences de jeu sont par ailleurs assez inégales. Les niveaux 3 et 4 sont sublimes et enchainent les bonnes idées tandis que le dernier niveau du jeu est d'une platitude assez affligeante.

Cependant s'il est un point inattaquable, c'est l’esthétique du jeu. Si les performances graphiques commencent un peu à vieillir, la direction artistique elle n'a rien perdu de sa splendeur. On émerveilleras devant les différents niveaux variés mais toujours magnifiques. L'ambiance merveilleuse du jeu alterne avec la saleté d'une Angleterre industrielle. Les bestiaire est varié et très intelligent, ce qui est un réel plaisir à notre époque.
Le level design quant-à lui est sobre, efficace mais un peu répétitif. L'animation est elle aussi alternativement bonne (phases de combat) et catastrophique/étrange (mouvement de base), étonnant..

La bande son est sublime, donne dans le malsain mais contient malgré tout une vraie beautés mélodique et les doublages français sont, de façon surprenante, excellents, tout comme la majorité des dialogues d'ailleurs.


On s’ennuiera donc de temps en temps confronté à des phases de gameplay assez redondante, mais la beauté du jeu, son ambiance et sa bande son vous convaincrons de l’intérêt réel de ce jeu qui nous changera des jeux bien trop aseptisés d'aujourd'hui. Un jeu, qui a une âme....