Alien: Isolation
7.4
Alien: Isolation

Jeu de Creative Assembly et Sega (2014Xbox One)

J’en palpite encore. Est-ce que les développeurs eux mêmes s’attendaient un tel degré de terreur ? Je ne sais pas, mais ce dont je suis sur c’est que cette plongée dans l’univers d’Alien pour faire face à la créature n’a été que bien trop réaliste et effrayante.
Explication.


Creative Assembly ou l’Assemblée Créative pour nos lecteurs outre-Atlantique c’est les gars derrière les Total War, Empire at War, Halo Wars 2 bref des RTS en War qui démontre qu’ils étaient tout désignés pour créer cet Alien Isolation, jeu d’horreur et de fuite en vue FPS, oh wait a second…


Donc déjà le décor est planté et quand je me suis aperçu de cela peu avant la sortie du jeu, honnêtement, ça m’a quelque peu surpris et je n’étais pas réellement excité à l'idée d’investir dans le jeu à son lancement.
Mais bon au bout de quelques mois et un prix, il faut l’avouer, ridiculement bas, je me suis lancé car pour n’importe quel fan d’Alien premier du nom - que je suis sans être un hardcore non plus - c’est une sacrée proposition que nous faisait la Creative Assembly.
Alors bon, on verra bien on tombera peut être sur un petit jeu sympathique qu’on oubliera au bout de quelques jours... quelle erreur.


Ils sont malins ces développeurs car, quand on arrive dans cette station on se sent tout de suite en terrain connu, d’une part car c’est beau et envoûtant, presque reposant et contemplatif, superbes jeux des lumières au passage, et d’autres parts que tout cela baigne dans une atmosphère et un respect de l'oeuvre originelle presque insultant de réalisme.


C'est simple, c'est comme si on avait remake le film de 79 pour qu’il soit interactif avec votre manette ou souris. On sent que Creative Assembly regorge de fans d’Alien mais surtout de grands connaisseurs de l’oeuvre fondatrice.


Après une entrée en la matière plutôt calme pour disons « poser l'ambiance » et faire connaissance avec nos amis les androïdes, il y a quelques choses qui cloche, on se sent de moins en moins bien dans cette station, on sent une pression qui arrive, au fil des heures qui passent on est de plus en plus seul, isolé. L'atmosphère est lourde et oppressante et on ne sait pas vraiment où on a pénétré, mais ce qui est certain c’est qu’on n’est finalement pas tellement en terrain connu, pas du tout même.


Il semblerait qu’il y ait une ombre qui rôde et les androïdes ne sont plus si accueillants.
Dieu qu’ils m’ont fait flipper plus d’une fois à me regarder du fond d’un couloir, avec leurs yeux blanc vide de vie, et la musique ou, devrais- je dire, le travail d’ambiance sonore de très grande qualité se fait plus pressant et c’est à ce moment que l’on commence à avoir chaud, la moindre tasse qui roule sur le sol et c’est la catastrophe, on fait tomber notre tisane...


Mais le moment qu’on attendait sans vraiment le vouloir en fait est arrivé, le voilà le face à face redoute ou plutôt votre dos face à lui car mes amis rarement il m’est arriver d’avoir autant l’envie de fuir dans un jeu au point que cette créature, cet Alien, je l’ai trouvé bien trop effrayant de réalisme.


Si l’IA des androïdes n’est pas exempte de défaut, de mon humble avis c’est en partie voulu, celle de l’alien par contre est tout autre et c’est quand vous penserez avoir compris et contourné notre cher ami qu’il vous attendra au coin d'une aération pour se délecter de votre petite carcasse dans une belle animation de finish move...glaçant.


Le level design d’une grande qualité permet quand même avec réflexion et patience de s'en sortir même dans la pire des situations mais il sera alors nécessaire de penser plus vite que l’Alien et d’anticiper son comportement et c’est bien une des rares fois que j'ai vraiment eu la sensation de me battre littéralement face une vraie l'intelligence artificielle plus qu’un vulgaire algorithme.


On est à l'affût du moindre signe de la bête, on écoute attentivement ses pas lourds, on observe les mouvements de sa tête, on jette un oeil sur notre détecteur de mouvements mais pas trop longtemps sinon elle vous entendra ( Ya pas de prise jack sur ce machin?! ) bref on est toujours sous tension et les rares fois où l’Alien n’est pas la on est soulagé et on relâche la vigilance jusqu’au moment ou il vous fera face la ou vous vous y attendiez le moins et le saut sur votre siège n’en sera que décuplé.


Le rythme du jeu est toujours parfaitement maîtrisé je n’ai pas vraiment rencontré de phase d’ennuis comme certains mais plutôt une sensation de rollercoaster en cela j’ai trouve ca encore plus excitant. Sans volonté de spoiler un certain moment sur une planète bien connue vient couper le rythme et vous plonger dans walking trip délicieux pour tout fan d’Alien, j’en redemande.


Il y a un point sur lequel j’aimerai insister car si il y a bien une chose qui vient sublimer tout ça à mon avis, c’est le système de sauvegarde.


Comment peut on décrier ce système alors qu’une large partie de la tension du jeu repose justement sur ce celui-ci, parfaitement justifié, cette obligation à devoir trouver et chercher ceux ci, ce qui vous force à prendre des risques et sortir des chemins balisés, apporte un vrai plus au cheminement de l’aventure d'autant que le level design du jeu quasi parfait fait que vous trouverez ces points sans soucis parfois visibles au loin mais cela implique de quitter votre zone de confort, alors okay Alien Isolation n’est pas parfait mais si il y a bien un défaut, UN défaut qui n’en est pas un c'est le système de sauvegarde non de diou !


Des vrais défauts il y en a certe, si vous grattez la surface mais vous savez quoi, ils sont tellement mineurs si l’on compare au vibrant hommage que fournit Isolation à tout l’univers de la saga initiée par Ridley, Giger et tous les autres que ca ne vaut pas la peine d'être développé ici non, ce qui est sûr en revanche c’est que cette longue aventure de 20/25 heures a été grandiose rarement je n’ai été si happé dans un jeu.


C’est la véritable sensation d’avoir survécu à un voyage dans un enfer spatial et d'être passé à l’essorage mode rapide qui vient enrichir notre expérience de joueur, une forte sensation d’accomplissement personnel qui vient contrebalancer les quelques mois de vies que vous auriez pu perdre par le stress que vous a provoquer la créature.


La fuite dans les jeux vidéo ça n’a jamais été ma tasse de thé mais si je devais l’affronter ou fuire plutot une deuxième fois, je n’hésiterai pas à reprendre ma navette pour un autre tour et puis après tout hormis vos voisins qui vous entendra crier ?

Créée

le 2 sept. 2019

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Sajuuk

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