Alien Trilogy
6.6
Alien Trilogy

Jeu de Probe Software et Acclaim Entertainment (1996PlayStation)

En 1996, la mode du FPS n'en était encore qu'à ses balbutiements quand sorti Alien Trilogy sur PSone et Saturn, un des très rares jeux réussis du genre que proposaient alors les consoles de 3ème génération. C'est sur la première Playstation que le tout jeune gamer que j'étais découvrait ainsi cette adaptation vidéoludique de l'univers d'Alien. Comme son titre l'indique, Jeunet n'était toujours pas passé par là et la saga Alien au cinéma n'était encore qu'une (formidable) trilogie qui servit de base au développement du jeu d'Acclaim. Et si ce dernier était loin de coller au plus près à l'intrigue des films, il nous plongeait bel et bien dans la peau de la charismatique Ripley, captive d'un voyage sans retour au fin fond de l'espace.


Une cinématique ouvrait le jeu sur les préparatifs d'un commando militaire. Une navette qui perce les nuages d'une planète inquiétante. A son bord des marines plus ou moins reconnaissables, tous plus armés les uns que les autres. Des ordres aboyés par un officier derrière son pupitre de contrôle. Un débarquement rapide aux alentours d'une station coloniale dépeuplée. Des monstres de cauchemar qui surgissent des ténèbres et fondent sur les soldats. Et une femme qui échappe de peu au carnage et se retrouve seule à errer arme au point dans les corridors enténébrées de la colonie. Vous êtes Ellen Ripley et ceci est votre odyssée.


Musique inquiétante, effets sonores efficaces, ambiance parfaitement anxiogène... seul les graphismes et la modélisation des personnages et des créatures laissaient à désirer. Divisée en trois parties, l'intrigue du jeu elle, prenait beaucoup de libertés en adaptant les films. Elle ne respectait clairement pas leur chronologie et commençait directement par celle du Aliens de Cameron, avant de bifurquer par celle d'Alien 3 (délocalisant pour se faire le pénitencier de Fiorina sur LV-426). Après ça, Ripley (aidé de Bishop (?)) partait explorer les tréfonds de l'épave du Derelic, bien décidée à stopper l'invasion à la source. L'armement disponible collait au plus près à celui des space marines de Cameron (pulse rifle, lance-flammes, et même le calibre 12 de Hicks) et n'était pas de trop pour se débarrasser des différents types de xenomorphes (alien warrior, alien dog, chestburster, facehugger) que croisait le joueur dans ce dédale de corridors sordides. Et peu importe la pétoire, attention aux éclaboussures d'acide en tuant les bestioles à bout portant (remember ce pauvre Drake). De même, le second chapitre nous confrontait aussi parfois à des soldats de la Compagnie (dont ceux aperçus à la fin d'Alien 3) que l'on imaginait chargés d'éliminer les témoins de leur tentative de capture du monstre. Chacun des trois chapitres du jeu, comptant une dizaine de niveaux, s'acheminait vers une confrontation finale avec une (souve)Reine alien plutôt mal embouchée, perdue au milieu d'un champ d'oeufs embrumé.


Il fallait bien sûr faire preuve d'indulgence pour tolérer autant de libertés vis-à-vis de la saga et apprécier le jeu pour ce qu'il était, un sympathique FPS qui ne révolutionnait en rien le genre (Duke Nukem 3D venait de passer par là) mais qui avait pour lui d'être un des premiers à offrir aux fans une ambiance proche de celles des films. Tout jeu à licence qu'il était, Alien trilogy se démarquait ainsi clairement des adaptations précédentes (Alien 3 the gun, les premiers Alien vs Predator) par son souci de coller au plus près à l'atmosphère qui se dégageait de chacun des films qu'il adaptait. Le joueur était bel et bien plongé dans l'univers oppressant d'Alien vu tour tour à tour par Scott, Cameron et Fincher. Il traversait avec appréhension des décors sordides inspirés de chacun de leurs films et frissonnait au son du détecteur de mouvements dès qu'une créature, tapie dans l'ombre, était à l'approche. La musique (originale) et les bruitages participaient pour beaucoup à ce sentiment d'oppression, et les décors traversés, même si servis par des graphismes un peu bâclés pour l'époque, exhalaient un sentiment de déréliction assez lourd pour le moral du joueur.


Bien sûr le jeu a pris un "petit" coup de vieux aujourd'hui et ne fait plus vraiment le poids face aux grosses machines actuelles. Cette adaptation de la franchise cinématographique, même si très bien vendue à l'époque, n'aura pas vraiment marqué les esprits. Mais la nostalgie est parfois telle que certains gamers blasés emmerderont toujours la modernité pour se plonger dans des antiquités vidéoludiques. Alien trilogy est de ces jeux oubliés et moi j'emmerde la modernité. Fin de transmission...

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le 28 janv. 2018

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Buddy_Noone

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