Amnesia est une licence connue et reconnue pour son ambiance oppressante et les vidéos Youtube d'effroi que le jeu a provoqué chez certains.
Pas vraiment précurseur du genre, il a tout même apporté un gros vent de fraîcheur et permit à pas mal d'autres jeux du genre à se faire une place dans la ludothèque de pas mal d'entre nous. Au lieu de faire une suite en bonne et due forme, Frictionnal Games a donc eu l'idée saugrenue de proposer aux développeurs responsables de Dear Esther, The Chinese Room.

Forcément, les fans puristes et limite intégristes ont eu peur et j'ai bien peur de devoir leur donner raison, Amnesia; A Machine For Pigs ne ressemble en rien au tout premier Amnesia. Si on retrouve une bonne partie de ce qui a fait le succès du premier jeu en matière d'ambiance et de réalisation, le principe même du jeu est en tout point différent.

Le premier constat est assez accablant, le jeu ne ressemble plus vraiment à son prédécesseur que ce soit en matière de gameplay ou de sensations. Exit donc le principe de folie, exit également le sentiment de n'être en sécurité nulle part mais surtout au revoir trouille et autres cris hystériques à 2 heures du mat.

Non que le jeu ne soit pas effrayant mais Amnesia: A Machine For Pigs est une autre approche de l’univers avec ses avantages et ses inconvénients. On gagne très rapidement une lampe qu'il ne faudra jamais remplir, cela enlève déjà pas mal de piment à l'histoire. Certes le résultat est moins frustant que sur le premier Amnesia mais le jeu est moins effrayant du coup.

Amnesia: A Machine For Pigs est un tout autre animal et il l'assume entièrement jusqu'au bout du groin. Loin de se contenter de faire peur facilement avec de grosses ficelles prévisibles, il cherche plutôt à nous narrer une histoire complexe, dense et terrifiante dans sa narration.

Le jeu reprend du coup plus une narration à la Dear Esther qu'à la Amnesia premier du nom. On avance dans l'histoire en fouillant les pièces et en ouvrant des tiroirs pour y découvrir des notes. On découvre vite que l'on n'est pas seul dans cette galère, un autre interlocuteur tente de nous aider à retrouver nos enfants et à les sauver en remettant en place des mécanismes via des puzzles souvent simples et qui font indubitablement penser à du point n' click sans inventaire à gérer.

La réalisation graphique est propre à défaut d'être révolutionnaire, il est possible de jouer sur de petites configurations mais on est très loin des standards de 2013 ou de jeux comme Outlast, qui allient l'esthétique et le frisson à merveille. Les contrôles répondent parfaitement et on galère toujours au début pour bien actionner certains puzzles et autres tiroirs récalcitrants.

Le jeu consiste surtout à une succession de scènes contenant des énigmes et quelques confrontations avec des adversaires et de chair et d'os mais nettement moins redoutables que dans le premier Amnesia, il est tout à fait possible de leur échapper assez facilement en marchant et en éteignant la lampe.

Le challenge n'est pas vraiment relevé et le jeu se terminera dans les 4-5 heures pour peu que vous preniez votre temps. Si certaines énigmes peuvent poser problème, un brin de jugeote et une petite pause suffisent en général pour trouver ce qu'il manque pour débloquer la suite des événements.

La principale force du titre réside donc surtout dans son histoire, conventionnelle et parfois prévisible, mais prenante et remarquablement écrite et dans son ambiance sonore qui fait mouche à tous les coups. Les musiques sont magnifiques tout comme les effets sonores et les voix. Le jeu est très difficile à suivre en anglais à moins d'avoir un très bon niveau, heureusement, les sous-titres français sont disponible pour les moins aguerris d'entre nous.

Amnesia: A Machine For Pigs est une aventure remarquable d'intensité dramatique mais qui loupe un peu le coche en matière de frissons, l'ADN d'Amnesia est bien présent mais il est largement modifié pour nous proposé quelque chose de neuf et de singulier. J'ai énormément apprécier le jeu malgré ses quelques défauts et sa très faible durée de vie.

L'expérience mérite le détour et on se régalera de voir un Londres à feu et à sang, le cadre change beaucoup par rapport à Amnesia et ce n'est pas plus mal. On s'éloigne donc de la suite paresseuse 2.0 tout en gagnant tout de même pas mal de bons points sur le côté narration et immersion. Plus fantasmagorique qu'horrifique, Amnesia: A Machine For Pigs gagne énormément en qualité de narration et ce n'est pas pour me déplaire, bien au contraire.
LoutrePerfide
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le 14 sept. 2013

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