Même si on ne retrouvera pas une atmosphère aussi relaxante ou pesante que dans le premier Ape Escape, cette suite reste un épisode digne puisque c'est pas moins de 300 singes qu'il faudra capturer et qui nous mettront des bâtons dans les roues.
Je viens seulement de capturer tous ces primates, et je dois dire que j'en ai bavé malgré un jeu à la difficulté mixant facile et moyen.
On commence avec les moins dans ces singeries ;
- Pas de niveau aussi mémorables que dans le premier (pas d'intérieur
organique d'une Tortue géante par exemple), mais les stages ont
quand même une bonne musique et de bons thèmes.
- Parfois difficile de jongler entre les gadgets sans s'emmêler les
pinceaux : on a beau avoir 4 objets, il faudra souvent faire pause
pour changer même quand l'ennemi est un simple cochon.
- Certains gadgets sont d'ailleurs pas très originaux : la banane
parfumée et le lance-eau, bien que utiles à certains mécanismes,
restent très anecdotiques le reste du temps.
- C'est pas censé être un jeu dur, d'autant que deux vies peuvent et
moins de 24h peuvent suffire à boucler le jeu, mais un rien suffit
à vous pourrir le niveau : une acrobatie ratée et vous tombé
plusieurs fois d'affiler dans un trou ou dans les griffes d'un boss
ou d'un monstre. Ça frustre !
- Idem pour les singes et les boss : qui aurait cru que ces stupides
cousins de l'Homme seraient aussi redoutables et vicieux ? Même Pink
Monkey est une furie dangereuse capable de vous faire ragequit, idem
pour Red et Yellow Monkey.
- Le système de récompense aléatoire peut parfois décevoir, surtout quand il donne des Monkey Fables au lieu de cookies ou de vies,
l'impression que le jeu n'arrive pas toujours bien à meubler. Mais je
m'en fiche de ces histoires de singes, donne-moi une veste !
- Après, niveau scénar', ce n'est pas plus élaboré que dans Ape
Escape 1, on pourra même reprocher l'absence d'un rival humain à
défier ou d'un Contre-la-montre intéressant, ou même des répliques
bébêtes.
- Les mini-jeux sont plus durs, plus frustrants et moins inspirés
que le jeu normal (quid du jeu de ski dans le 1er ?)
Mais le jeu est contrebalancé par sa bonne durée de vie :
- Le côté "Metroidvania" est là, obligeant à attendre d'avoir des
gadgets cool comme l'hélice ou le lance-pierres pour les compléter
(surtout quand on bat Spencer une fois). Sauf que comme je voulais à
tout prix compléter le jeu : j'ai refait les niveaux 3 fois au lieu
de 2. Ce qui fait que je suis vite allé du 1er au dernier combat
contre Spencer (parce que le Gant de Boxe m'avait bien aidé...)
- On a quand même des niveaux cool, bien que plus géographiques que
temporels. Ce qui n'empêche d'avoir des stages à la Takeshi's
Castle comme Ninja Hideout, Enter the Monkey ou même
Land of the Apes (du moins, la partie dans le Spa).
- Simian Citadel est pas mal mais a des singes très énervants, y compris Tommy le mage, pour lequel vous devrez vous la jouer
"Pinball Wizard" pour qu'il ne puisse plus vous entendre si
vous voyez ce que je veux dire...
- Certains aimeront aussi The Lost World (référence à l'oeuvre
de Sir Arthur Conan Doyle), avec ses dinosaures et sa jungle pleine
de dangers, ou même The Pirate Isle et son océan de lave et ses
moussaillons gardant jalousement le trésor du capitaine.
- La musique est géniale et variée (voir la B.O.), que ce soit le thème principal, la chanson de Pink Monkey (Escape the Ape in
You) ou même les thèmes de Code C.H.I.M.P.
- D'ailleurs, en parlant de Pink, même si tous les protagonistes
n'ont pas forcément un bon développement de personnage (Jimmy
est plus simplet que Spike et Yellow Monkey est tantôt une
caricature d’efféminé et le gros qui mange tout le temps), il
n'empêche que Jimmy et Pink Monkey ont des philosophies intéressantes et défendables
;
- Jimmy veut faire comprendre à Spencer que les humains ne méritent pas
d'être asservis et peuvent compter sur eux les uns les autres
contrairement aux singes qui se la jouent souvent solo malgré un
objectif commun. Y a qu'à voir comment ils échouent à faire des
pitreries et à vouloir dominer le monde plutôt qu'à vouloir cohabiter
avec l'Homme qui n'a jamais eu l'intention de les mettre en esclavage
(malgré les zoos).
- Pink Monkey la popstar n'avait aucune envie de combattre Jimmy à la base, elle croyait même que c'était un fan venu la soutenir. Elle
est plein de vie et de bons sentiments et appelait même ses frères
à dépasser leur condition de singe pour évoluer dans la joie et la
bonne humeur transmise par la doubleuse américaine Veronica Taylor
:
♫Simple thoughts lead us to simple lies /
That is why the monkey still survives and tries /
Not a care, only banana /
Ride the wave, over here to nirvana♫
- Vous allez limite regretter de la frapper : elle prend ça pour de
l'agression gratuite et pour une épreuve de la vie et va évoluer en
grande furie faisant tomber la foudre juste méritée contre vous !
Aïe ! Pourquoi tu fais ça ? Est-ce que tu détestes les chanteuses ?! Ça doit être un test, je n'ai pas le droit d'échouer, j'y ai mis tellement d'efforts...
- Ce n'était pas le boss le plus difficile mais j'ai eu quand même du
mal à la battre. Heureusement que Blue et White Monkey sont des
adversaires plus faciles (et plus cool).
Conclusion : Escape the Ape in You!
Quoi qu'il en soit, le jeu en valait la chandelle : nous sommes repartis à l'aventure pour empêcher Spencer de contrôler le monde, nous avons grimpé des sommets, évité des obstacles, battu des robots et des monstres et enfin capturé des singes évadés qui n'auraient de toute façon pas réussi à échapper à leurs plus dangereux instincts.
C'est qu'ils se seraient auto-détruits même après plongé l'Humanité en léthargie et dominé la Terre depuis la Lune (Moon Base et Code C.H.I.M.P. représentent bien tout l'enjeu du jeu). Même si on incarne un Jimmy qui doit réparer ses erreurs, il est capable de tout arranger pour les singes, la Terre et Pipotchi (le petit singe volant qui l'accompagne).
C'était un plaisir de continuer l'expérience entamée avec Spike, et de capturer le plus de chimpanzés possibles. Vous aussi, vous pouvez jouer à Ape Escape 2 et échapper au singe qui est en vous ! Car vu comment Jimmy saute et se déplace, c'est à se demander s'il n'a pas compris qu'il était une forme évoluée de singe maniant des outils de pro !