« Tu crois que tu peux cuire des œufs au sommet du mont Everest ? » Arctic Eggs semble avoir été construit autour de cette interrogation, qui sent bon le délire de fin de soirée arrosé. C’est un jeu court mais absolument unique, qui brille par son envie de créer une petite vibe très particulière et parfaitement réussie.
Plongé dans un monde dystopique où la population vit dans des tours brutalistes en Antarctique, notre mission est très simple : nourrir les habitants. Le gameplay repose sur deux phases distinctes : une partie walking sim, avec des dialogues intrigants avec les NPC, et des sessions de cuisson d’œufs sur une poêle des plus douteuses. Ayant vécu en colocation avec beaucoup de monde, je peux vous dire que je reconnais ce petit scintillement au fond de la poêle. Ce n’est pas le grésillement d’un beurre en train de dorer, non, non... C’est le signe que le téflon se décolle, et que vous êtes en train d’ingurgiter des microparticules pas franchement recommandées pour votre organisme. Jetez votre poêle, et vite !
Vous réaliserez rapidement que vous ne cuirez pas seulement des œufs, mais aussi d’autres aliments (lard, poisson, voire une boîte de sardines entière, raie manta, saucisse, gésier de poulet), que vous pourrez assaisonner avec des condiments tout aussi absurdes (bière, arôme cigarette ou même... munitions). Il faut une certaine adresse pour bien cuire vos aliments des deux côtés, ce qui peut être frustrant, mais procure aussi de petites victoires satisfaisantes.
Côté dialogues, tout est lunaire, drôle, étrange, absurde, avec des personnages tantôt philosophes, tantôt vulgaires, le tout écrit dans une sorte de gouaille qui lui donne un charme unique.
Bien qu’il arbore une esthétique low poly façon PS1 et qu’il soit édité par Critical Reflex, ne vous attendez pas à un récit traumatisant comme Mouthwashing ou Threshold. C’est quasiment l’inverse : une expérience vraiment chill, avec une bande-son particulièrement douce et agréable.