Assassin's Creed II
7.6
Assassin's Creed II

Jeu de Ubisoft Montréal et Ubisoft (2009Xbox 360)

Moi, j'avais bien aimé le un. Voilà, c'est dit. Même la fin wtf et le fait que ça se finissait avec un cliffhanger digne d'une série télé, qui semblait supplier d'être reconduite l'année suivante. Et pis, le contexte des croisades, tout ça, moi, j'aimais bien. J'ai accueilli le second opus sans grande passion, j'avoue. L'Italie de la Renaissance, ça ne m'a pas trop ému, bizarrement. Et pourtant, le côté intrigue, tout ça, j'aurais dû apprécier d'emblée, mais non. Malheureusement, on me l'a offert et je me suis mis en devoir de le faire, ce qui ne fut pas une mince affaire. Commencé, interrompu, repris, abandonné, rangé dans un carton, recommencé, l'expérience Assassin's Creed 2 a été longue et particulièrement irrégulière. Un peu dommage, tout de même, surtout quand on voit le boulot abattu par Ubisoft pour corriger le tir du premier volet, longuement critiqué sur sa répétitivité. Est-on parvenu à l'opus parfait ? Pour beaucoup, oui. Moi, je suis plus nuancé.

Bon, l'époque historique, soit, ce n'est pas tout à fait facile, mais alors le héros, ça a été dur. Ezio n'est pas du tout Altair et ce que ce dernier devait réapparendre du code, Ezio, lui, le découvre et le fait progressivement sien, afin de servir sa vengeance qui mûrit sur plusieurs années. On suit donc le survivant de la famille Auditore, détruite par un complot ourdi dans l'ombre. La disparition du Padre permet à Ezio de découvrir que son père n'était pas qu'un mec assez mal modélisé : c'était aussi et surtout un assassin. Voilà le pitch résumé sommairement, maintenant, on va passer directement à ce qui m'a agacé, comme ça, on en sera débarrassé.
Alors, M. Ubisoft, déjà, j'aimerai bien connaître votre définition du fun, parce que si, par "fun", vous entendez grimper au sommet d'une centaine de putain de tours imiter la galinette cendrée avant de se jeter dans le foin cent mètres plus bas, il va vraiment falloir réviser vos acquis. Une nouvelle fois, on doit se coltiner ces putains de tours. Cette fois, c'est un poil moins contraignant que dans le premier opus, où c'était tout bonnement obligatoire. Là, c'est juste que si vous ne le faites pas, c'est relou comme tout. Ensuite, je trouvais pas trop mal le système de parkour dans le un, mais il faut avouer qu'il était quand même perfectible. Dans le deux, il est tout bonnement inchangé, avec même des séquences de jeu où l'on ne fait QUE du parkour - optionnelle, il faut bien le reconnaître. Et je ne sais pas vous, mais moi, je suis le genre de joueur qui va sauter dans le vide cent fois parce qu'il a appuyé sur le mauvais bouton. Le genre qui tente un truc audacieux et se retrouve à sauter à l'opposé. Je veux bien croire que j'ai la polio, mais ce ne sera pas sans emporter dans la tombe un système qui trouve ses limites. Je pense essentiellement que cela vient des touches utilisées, avec les gâchettes à maintenir. Espérons qu'Unity profitera de l'expérience acquise sur Watch_Dogs, à ce niveau (WD où il fallait aussi grimper des tours... c'est quoi le putain de problème d'Ubi avec les tours ? Une malédiction ? Une blague en interne ?).
Et ce système de baston, là ? Parfois le contre passe, parfois pas. Alors du coup, on frappe comme un débile et le méchant perd des petits carrés rouges. Et ensuite, on peut lui mettre un gros coup de genou dans les parties génitales. Que du génie. Arrivé aux deux tiers du jeu, je n'avais toujours pas compris un seul instant comment ce maudit système déterminait quand je pouvais faire un contre et quand je me contentais de parer comme un imbécile ! A côté, un Batman : Arkham Asylum fait figure de fils prodigue tant Assassin's Creed aurait tout à lui piquer.
Le scénario, aussi, m'a paru un poil plus dilué que dans le premier. Bon, la faute à de nombreux personnages secondaires qui se pointent et en font des tonnes, n'ayant guère trop de profondeur (et quel fou-rire m'a pris quand, à la fin, tous les persos secondaires se réunissent... enfin, je ne veux pas trop en dire !). A ce titre, la fin est un exemple de ridicule et très franchement, je n'avais jamais vu ça dans un jeu vidéo. J'étais partagé entre l'ahurissement et le rire un peu nerveux, en me disant que des gens avaient écrit ça, d'autres l'avaient validé, puis il y avait eu des infographistes 3D qui avaient modélisé le tout, des animateurs pour y donner vie et des doubleurs pour le mettre en voix. Tout ce travail pour une fois très... Enfin, je ne veux pas spoiler, moi, on m'en avait dit juste une partie et j'avais hésité à le croire.
Bon, c'est bien sympa de s'être moqué, maintenant, on passe à l'opposé. Alors, oui, Ubisoft a revu sa copie et ça se sent. Déjà : il y a plein de choses à faire. Alors certes, parfois, c'est un peu implanté de façon hasardeuse, comme le système d'argent, mais il y a aussi de bonnes idées, comme les temples des assassins. Ce sont les fameuses phases de plate-forme contre lesquelles je pestais mais que j'ai religieusement fait, d'une parce que le Level Design était plutôt chouette et ensuite parce que le bonus à la clé défonce. On trouve ainsi plein de petites activités à faire qui sont récompensées plus ou moins grassement, mais qui changent du premier opus. Ma petite préférée, j'avoue, a été la découverte des glyphes cachés un peu partout et qui permettent de débloquer une étrange vidéo ajoutant encore un pan WTF à la mythologie très WTF d'Assassin's Creed. Mais cela m'a intrigué suffisamment pour que je les cherche tous - et en prime, les minijeux étaient assez surprenants et amusants à chaque fois. Il y a la villa aussi, à retaper de fond en comble, ainsi que le petit hameau l'entourant, phase qui m'a occupé durant les premières heures de jeu, à essayer de trouver les fonds nécessaire pour avoir un nouveau puits. Et la tonne d'équipement à acheter un peu partout, avec une petite teinture par-dessus pour avoir l'air cool quand vous traverser les rues de Florence à la recherche de votre proie. Ca a l'air idiot, mais ça ajoute des séquences de jeu qui manquaient quand même gravement au premier volet, ça, c'est clair et net. Mieux, le jeu essaie même, de temps en temps, d'innover dans son histoire principale. On échappe pas aux séquences de filature (screw you !), mais on a aussi des séquences un poil plus variées, dont une, trop courte, sur une charrette lancée à pleine vitesse.

Globalement, il y a plus de tout. De map, de trucs à faire, de trucs à looter, à fouiller, à explorer. Ce que je veux surtout souligner là, c'est l'espèce de sacerdoce perceptible partout dans le jeu, cette volonté infatigable qu'a eu Ubisoft pour que son soft se démarque vraiment du premier opus et ne soit pas un 1.5 comme on le voit si souvent dans un marché du moindre effort. Et même si parfois, ça cafouille, rien à faire, j'ai tendance à trouver ça cool qu'un studio prenne ainsi en devoir de proposer un challenge amélioré dans l'itération suivante, plutôt que de surfer sur la vague. Assassin's Creed 2 ne sera pas mon jeu favori, mais au moins, j'ai pas eu envie de vomir son nom une fois fini, ce qui est déjà pas mal. Et même, j'ai envie de faire la suite. Que demander de plus ?
0eil
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Mon Gaming 2014

Créée

le 26 sept. 2014

Critique lue 269 fois

0eil

Écrit par

Critique lue 269 fois

D'autres avis sur Assassin's Creed II

Assassin's Creed II
ThoRCX
7

Réconciliation

Certains de mes éclaireurs le savent bien et je ne dirais jamais assez : j'ai vraiment détesté le premier Assassin's Creed. Même si j'ai mis 4/10 pour saluer l'effort sur les graphismes et...

le 11 nov. 2012

23 j'aime

6

Assassin's Creed II
Rakanishu
8

Requiescat in pace :3

Asssassin's Creed 2 est un gros gros coup de coeur. Ce n'était pourtant pas gagné d'avance quand l'on connaît la réputation relativement désastreuse du premier. Commençons par délivrer un fait : si...

le 28 déc. 2010

20 j'aime

3

Assassin's Creed II
Bavaria
4

Critique de Assassin's Creed II par Mickaël Barbato

Voilà le jeu, et même la franchise, à associer avec l'expression "coquille vide". C'est beau, encore que c'est moins coloré que le premier, mais... L'une des choses les plus grisante du jeu-vidéo est...

le 30 juin 2010

19 j'aime

6

Du même critique

Rusty James
0eil
9

Critique de Rusty James par 0eil

Après une longue discussion ayant pour thèmes les Parrains que je venais de découvrir et mon admiration pour le Mickey Rourke des années 80, magnifique dans Angel Heart, on me conseilla Rusty James,...

Par

le 3 févr. 2011

44 j'aime

1

Jurassic Park III
0eil
3

Script : ANIMAL EN ANIMATRONIQUE : "Allan ! Allan !"

Dans mon souvenir de ce film, il n'était, attention, "pas si mauvais". Cela qualifie les films qui ne sont pas bons, mais que je n'arrive pas à qualifier de mauvais tant ils jouent de la corde...

Par

le 23 déc. 2010

39 j'aime

7